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Pacte climat pour les pros : les artisans attendent davantage


Si le secteur accueille favorablement le nouvel outil lancé mardi par une brochette de ministres, il attend beaucoup plus. (Photo : julien garroy)

Pour aider les PME à atteindre les objectifs sectoriels ambitieux fixés en matière de réduction des gaz à effet de serre, le gouvernement a lancé son «Klimapakt fir Betriber» ce mardi. Pas de quoi rassurer pour autant le secteur artisanal.

Alors que le Luxembourg veut parvenir à la neutralité climatique d’ici 2050, les cinq grands secteurs d’activité au niveau national – industrie, transport, bâtiment, agriculture et traitement des déchets – doivent trouver le moyen de réduire drastiquement leur empreinte carbone pour atteindre l’objectif global de -55 % en 2030 par rapport à 2005.

Dans ce défi inédit, l’accord de coalition 2018-2023 prévoit que les entreprises soient accompagnées et soutenues dans leur transition énergétique, à l’image des communes. Promesse en partie tenue, à travers les 95 millions d’euros déjà déboursés par l’État pour le cofinancement de projets durables engagés par les entreprises, a indiqué hier le ministre de l’Économie, Franz Fayot, à l’occasion du lancement du «Klimapakt fir Betriber» (Pacte climat pour les entreprises).

Une nouvelle plateforme pour guider les entreprises

Avec les ministres Lex Delles, Joëlle Welfring et Claude Turmes, réunis à la Chambre des métiers qui organisait une journée spéciale, il a présenté ce nouvel instrument clé de la décarbonation des PME. Concrètement, il s’agit d’une plateforme d’orientation, développée avec la Klima-Agence et Luxinnovation, qui coordonne les projets écologiques et met en réseau les acteurs impliqués.

Conseils, mise à disposition d’outils, propositions de solutions, partage d’expérience, recours aux aides financières publiques : les entreprises sont guidées vers les contacts les plus intéressants pour elles, que ce soit bureaux d’études privés, acteurs de la recherche, sociétés spécialisées ou fournisseurs.

Le secteur de l’artisanat est particulièrement visé, et les ministres assurent que les pistes qui leur seront soumises colleront au maximum aux besoins de terrain. Les sociétés d’une même zone géographique pourraient ainsi imaginer ensemble des systèmes décentralisés de production, de stockage et d’autoconsommation d’énergie, en tenant compte des particularités de chacune.

Un coup de pouce qui était très attendu : «Le Klimapakt procèdera à des analyses sectorielles et soumettra des solutions simples et pratiques pour que les PME puissent avancer plus rapidement sur la voie de la décarbonation, en gagnant en efficacité et en compétitivité», souligne le directeur de la Chambre des métiers, Tom Wirion.

Éviter à tout prix un «désavantage concurrentiel»

En parallèle, Luxinnovation ouvre un programme «Fit 4 Sustainability» comprenant l’accès à une expertise externe et la prise en charge partielle de la consultance et des investissements réalisés : les entreprises bénéficieront de six mois d’audit, d’une étude de leur impact environnemental, d’un plan d’action complet et d’un financement pouvant grimper jusqu’à 70 % des coûts engagés pour les plus petites structures, 50 % pour les plus grandes.

L’agence a également mis en ligne, sur son site internet, une carte des facilitateurs de la transition durable au Luxembourg : en listant l’ensemble des services disponibles, elle identifie les acteurs locaux et pointe les potentiels manques.

Des vouchers de 5 000 euros

De son côté, la House of Entrepreneurship offre des vouchers d’un montant de 5 000 euros aux petites et moyennes entreprises engagées dans la transition énergétique sur les axes énergie, eau, déchets et empreinte carbone, sous le label «SME Packages – Sustainability».

Si ces initiatives représentent «un premier jet» notable pour Tom Wirion, il insiste sur la nécessité de «réformer le régime d’aide à la protection de l’environnement dès que le nouveau cadre réglementaire européen le permettra» et plaide pour «un maximum d’incitations financières» concernant les processus de production, les bâtiments et ateliers, le passage aux énergies renouvelables et la décarbonation du parc automobile.

Sa crainte porte surtout sur le «désavantage concurrentiel pour l’économie nationale» que représentent les «conditions strictes imposées aux entreprises» dans un contexte européen. En conséquence, le représentant des artisans attend donc «que tous les moyens soient mobilisés par l’État.»

Tournée dans les régions au printemps

Forte de son expertise du Pacte climat développée auprès des communes depuis 2013, la Klima-Agence valorisera le «Klimapakt fir Betriber» lors d’une tournée dans le pays au printemps : des forums d’échanges permettront aux professionnels de tous les secteurs de découvrir les instruments à leur disposition et aux acteurs, publics comme privés, d’être à l’écoute de leurs besoins. L’accent sera mis sur l’installation d’équipements photovoltaïques et d’infrastructures de charge. Les dates et les lieux ne sont pas précisés pour le moment.

Un commentaire

  1. Le problème, c’est que les seuls vrais gaz à effet de serre sont la vapeur deau et le méthane, et pour ceux-là, on n’y peut rien.
    En aucun cas, le gaz carbonque, qui, lui, fait pousser les plantes.

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