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Ouvriers agricoles morts en Italie : Salvini déclare la guerre à la mafia


Le premier ministre italien Matteo Salvini a fait une déclaration tonitruante, ce mardi après-midi, depuis les Pouilles (Photo : AFP).

Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a déclaré mardi la guerre aux réseaux mafieux organisant le travail au noir des ouvriers agricoles étrangers dans le Sud, après la mort de 16 d’entre eux dans deux accidents de la route.

Le patron de l’extrême droite dans la péninsule a aussi dénoncé la concurrence déloyale des « importations forcées » par l’Union européenne et assuré que ses efforts pour stopper l’immigration clandestine finiraient par assécher le système. « C’est un problème de mafia. Dans la province de Foggia, il y a une criminalité mafieuse que j’ai l’intention d’éradiquer rue par rue, village par village, par tous les moyens légaux », a affirmé M. Salvini lors d’une conférence de presse à Foggia, dans les Pouilles.

Dans cette région, des milliers d’ouvriers agricoles africains mais aussi polonais, bulgares ou roumains passent l’été à ramasser les tomates sous un soleil de plomb. Bien qu’ils soient quasiment tous en situation régulière, peu d’entre eux bénéficient des conditions de travail et de rémunération requises par la loi et beaucoup sont contraints de loger dans des squats ou des bidonvilles et de s’en remettre à des intermédiaires souvent mafieux pour se rendre sur les exploitations.

Des fourgonnettes immatriculées en Bulgarie

Samedi et lundi, deux collisions entre des camions de tomates et des fourgonnettes transportant des ouvriers agricoles ont fait 16 morts et quatre blessés graves. Ces derniers mois, la police routière a saisi 300 véhicules dans la région, le plus souvent « des fourgonnettes immatriculées en Bulgarie et sans assurance », a annoncé Matteo Salvini, en précisant que le service n’avait que 116 agents pour contrôler toutes les routes de la province. Le ministre a cependant assuré qu’il ne fallait pas « étiqueter l’agriculture italienne comme hors-la-loi parce que quelques-uns utilisent des moyens mafieux pour s’enrichir ».

Concurrence déloyale extra-européenne

Et il s’en est pris à la « concurrence déloyale » de certains produits que l’Union européenne laisse entrer sur le marché italien: « Si l’Europe ne nous obligeait pas à nous aligner sur l’importation forcée de tomates tunisiennes, d’oranges marocaines, de riz birman, de blé canadien, nos agriculteurs auraient moins de mal à survivre ». Parallèlement, Matteo Salvini a assuré que les réseaux mafieux avaient bénéficié de l’ « immigration incontrôlée (…) parce que s’il n’y avait pas des milliers de désespérés à exploiter, ils auraient plus de mal à faire des affaires ». Et s’il s’est dit persuadé que sa fermeté face aux flux de migrants africains finirait par porter ses fruits., et il a aussi annoncé son intention de s’attaquer à l’ « importation d’esclaves » européens, en réclamant plus d’attention et de contrôles à ses homologues bulgare et roumain.

AFP et Le Quotidien

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