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Ouverture d’une prison pour mineurs : les opposants se font entendre


Dreiborn doit bientôt accueillir des mineurs délinquants. (Photo : Archives LQ)

Les travailleurs du secteur éducatif et social ont été surpris d’entendre le ministre de la Justice, Félix Braz, se prononcer en faveur d’une nouvelle prison pour mineurs.

L’Association nationale des communautés éducatives et sociales (Ances) vient d’adresser une lettre ouverte au ministre de la Justice, Félix Braz, dans laquelle elle dit sa stupéfaction et son objection à une prison supplémentaire pour mineurs et jeunes adultes entre 16 et 21 ans. Dans une interview accordée vendredi dernier à la radio socioculturelle 100,7, le ministre de la Justice plaide pour une prison supplémentaire afin de remédier à la situation actuelle de la détention des mineurs dans la section réservée au Centre pénitentiaire de Luxembourg (CPL) à Schrassig.

«Au moment où la toute nouvelle prison pour mineurs au centre socio-éducatif à Dreiborn est prête à ouvrir ses portes et à accueillir au maximum 12 mineurs qui devront être placés par les juges de la jeunesse, le ministre de la Justice, Félix Braz, affirme qu’il n’entend pas fermer définitivement la section de mineurs au CPL à Schrassig. Pourtant, cette situation est critiquée depuis plus de 20 ans par des organismes internationaux et par les défenseurs des droits de l’enfant étrangers et luxembourgeois», rappelle l’association. Le recours à la privation de liberté de mineurs doit toujours rester un recours ultime après l’échec de toute autre intervention et les critères d’application doivent être exigeants, selon l’Ances.

Absence de débat

L’association dit ne pas s’opposer à un débat d’idées concernant des innovations à apporter dans l’exécution des peines pour jeunes adultes, «n’empêche que ces mesures ne pourront point être ordonnées au nom d’une seule logique de « protection » sans glisser dans la dérive d’une rétention de sécurité qu’il faudrait légiférer d’abord», écrit-elle.

Il devient urgent pour l’Ances que cesse la pratique du placement au CPL avec l’adoption imminente à la Chambre des députés du projet de loi concernant le fonctionnement de la toute nouvelle prison à Dreiborn. Sur ce point, plusieurs revendications de l’Ances n’ont pas connu de suite et notamment en ce qui concerne la clarification des motifs d’incarcération des futurs pensionnaires.

L’Ances regrette encore qu’un débat professionnel «ouvert et transparent» n’ait pas lieu au sujet de la réforme de la protection de la jeunesse. «Les travaux du groupe de travail interministériel mentionné par le ministre de la Justice se font à huis clos, notamment pour les acteurs du terrain et tiers-experts», écrit-elle. Une demande d’entrevue à ce propos est adressée au ministre.

G. M.

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