Fraîchement constitué, le collectif «Fräi Liewen» qui milite contre l’obligation vaccinale a présenté ses revendications à la presse vendredi matin, dans une tension palpable.
Après trois réunions de concertation, voilà le collectif citoyen «Fräi Liewen» officiellement lancé, avec 30 personnes issues de la société civile signataires d’un catalogue de doléances, dont la principale est accolée au nom du groupe : «Pour la sauvegarde des droits citoyens et contre l’obligation vaccinale».
Le collectif, qui compte Jean Huss parmi ses membres, dit plaider à la fois pour «la liberté de choix thérapeutique et vaccinal avec consentement libre et éclairé» et «une information honnête et non censurée». C’est sur ces points que s’ouvre la conférence de presse, dans les locaux de la Patiente Vertriedung, association dont l’ex-député assure la vice-présidence, mais qui ne s’associe pas à l’événement, nous précise-t-on.
Stratégie du «tout vaccin»
Durant plus de deux heures, six intervenants vont se succéder pour justifier la méfiance envers les vaccins mais aussi le gouvernement, et dénoncer les restrictions liées au Covid Check.
Face à eux, une salle composée d’une poignée de médias, mais surtout de nombreux membres du collectif ou de sympathisants, et aussi d’autres personnes, venues notamment de France – un homme se présentant comme journaliste indépendant et membre du syndicat des gilets jaunes, un autre se présentant comme membre d’un collectif.
Les porte-paroles de «Fräi Liewen» commencent par pointer la pression sociale et professionnelle qui empêche, selon eux, la plupart des personnes de «s’exprimer librement» et disent s’interroger sur les résultats de la vaccination «alors que les cas positifs explosent (NDLR : ces derniers jours, le nombre de nouvelles infections est en baisse)».
Ils rappellent que chaque citoyen «doit être libre d’accepter ou non un traitement ou un vaccin» et fustigent la stratégie du «tout vaccin» privilégiée par les autorités.
Mais très vite, le discours verse dans des arguments plus obscurs et difficilement vérifiables : le message prônant des vaccins «fiables et efficaces» est qualifié de «fake news», tandis que les chiffres ministériels sur les effets secondaires sont jugés «défaillants».
Le collectif épingle pêle-mêle des conflits d’intérêts dans les rapports d’experts, «un service public de santé axé sur le profit», un milieu scientifique «dominé par des investisseurs privés», la «censure de la presse» et l’origine du virus, issu selon eux «d’expérimentations virologiques et génétiques à visée militaire dans les laboratoires P4» du monde.
Les journalistes quittent la salle
Un point en particulier est soulevé plusieurs fois par les intervenants comme par la salle : les vaccins sont toujours en cours d’expérimentation. «Nous sommes des cobayes», crie l’une des intervenantes, reprenant l’un des poncifs du mouvement antivax.
Précisions ici que si des essais se poursuivent effectivement chez Pfizer, ils ne prouvent pas la dangerosité des vaccins, les critères nécessaires à leur mise sur le marché – qualité, efficacité, sécurité – étant remplis, mais ils continuent d’être étudiés, une procédure habituelle pour tout médicament.
Enfin, du côté du dialogue, que les intervenants souhaitaient «nuancé et respectueux», c’est raté : le climat, déjà tendu, est devenu détestable à la première question des journalistes. Interrogés à propos du mouvement antivax puis sur les alternatives, plusieurs porte-paroles se sont montrés virulents, voire insultants, ce qui a fait fuir les derniers journalistes encore présents.
Désormais sur les rails, «Fräi Liewen» dit vouloir «ouvrir le débat» et «être entendu des politiques». Quant à sa capacité à rassembler autour de ses revendications, le collectif estime que «cela dépendra des médias».
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