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Nicomaque : l’école qui gêne le ministère


Jeannot Medinger (ici en 2014), directeur du lycée Ermesinde à Mersch et président de l’association Nicomaque qui veut créer une école privée.  (Photo : archives lq/didier sylvestre)

Une école privée, créée sur le modèle du lycée pilote Ermesinde, cherche à obtenir une autorisation que lui refuse jusqu’à présent le ministère. L’association Nicomaque cherche à comprendre.

Le ministère de l’Éducation nationale s’oppose à la création de l’école Nicomaque par l’association du même nom, présidée par Jeannot Medinger, et qui devait ouvrir ses portes à Medernach, une petite localité de 1 500 habitants située dans le Mullerthal. Cet établissement privé propose d’accueillir 80 élèves âgés de 3 à 16 ans répartis en quatre classes d’âge.

L’association a introduit un recours gracieux et espère convaincre le ministère avec son complément d’information et les modifications apportées à sa demande d’autorisation.  Le président de l’association s’inspire largement de ce qui se fait au lycée pilote Ermesinde à Mersch, qu’il connaît bien pour le diriger depuis sa création en 2005. L’établissement n’a jamais fait l’objet d’une évaluation, comme nous le rappelle Martine Hansen, députée CSV qui vient de questionner le ministre Claude Meisch sur ce refus.

Bien que le ministère livre sa liste de griefs dans l’arrêté grand-ducal publié le 10 juillet et déjà repéré par nos confrères de RTL, la députée ne comprend pas les arguments du ministère, d’autant que Claude Meisch avait l’idée de créer un lycée Ermesinde bis dans le sud du pays. C’est en tout cas ce qu’il affirmait dans une réponse parlementaire il y a cinq ans. L’établissement de Mersch qui «mise résolument sur les talents et les intérêts des élèves», selon son site, estime que «l’échange, l’engagement et la coopération représent(e)nt la meilleure manière d’identifier et de développer les forces personnelles d’un élève».

L’école privée Nicomaque applique les mêmes principes et dévie par la même occasion des programmes d’éducation nationaux, un reproche que lui fait d’ailleurs le ministère.  L’association rappelle que la législation concernant les relations entre l’État et l’enseignement privé offre cette possibilité, donc l’argument ne tient pas.

Un flou sur les conditions d’admission

Le ministère pense que la «responsabilité démesurée des élèves» en relation avec un «enseignement simultané et mutuel», indique que les élèves devront «s’instruire par eux-mêmes». Une fausse interprétation, selon l’association qui n’y voit qu’une «facilitation formelle de la transmission des élèves plus âgés vers les élèves plus jeunes».

Un flou sur les conditions d’admission et de promotion des élèves gêne encore le ministère, mais elles sont décrites dans la demande d’autorisation. Le passage d’une classe à la suivante s’effectue en fonction de l’âge, «la promotion est par conséquent automatique», précise l’association Nicomaque dans son recours gracieux.

Un principe appliqué en Finlande ou en Norvège, mais le ministère estime qu’il pourrait «porter préjudice aux intérêts matériels et moraux des élèves», d’autant qu’il ne débouche pas sur «des certificats valables et réglementés à la fin de la scolarité des élèves», leur permettant de poursuivre leur scolarité après le cycle fondamental. Là, encore, l’école privée propose des certificats mieux documentés qu’un bulletin de fin d’année.

Travail illégal?

Surtout, le ministère trouve à redire sur ce qu’il considère être du travail imposé à des enfants une exploitation commerciale de leurs productions. Cette fois, l’association Nicomaque se dit très surprise et la députée Martine Hansen aussi.  L’activité pratiquée dans l’école vise exclusivement «des objectifs éducatifs» et a pour but de permettre aux enfants «de se rendre compte de la complexité d’un processus de production», selon l’association qui promet de se conformer «en tout point» à la loi portant création du lycée pilote Ermesinde, concernant l’éducation entrepreneuriale. Elle limitera son activité de vente «à des productions collectives, en accord avec tous les auteurs et participants et en marquant leurs noms et, le cas échéant, la nature de leurs contributions».

«Le ministre Claude Meisch a eu l’occasion de vanter cette démarche du lycée Ermesinde et aujourd’hui il pense le contraire», juge pour sa part la députée qui lui demande des précisions.

La députée chrétienne-sociale aimerait avant tout que soit réalisée une évaluation du projet pilote de Mersch qui existe maintenant depuis 18 ans et dont s’est inspiré son directeur pour créer une école privée, sans doute las d’attendre qu’un second établissement de ce genre, promis par le ministère, soit proposé aux élèves.

L’association Nicomaque ne perd pas espoir de créer son école fondamentale, fondée sur les mêmes principes, avec huit enseignants occupés 40 heures par semaine avec des vacances à la carte pour le personnel et les élèves qui trouveront une école ouverte toute l’année.

Un commentaire

  1. A la suite d une plainte d un employé dans un foyer , car Ils mélangeait tous les enfants » pas normaux » rejetés de la société et autres foyers . Hp zèbre trisomique handicapés mentaux et physiques sans distinction et éducation adapté.. suite à l alerte car l enfant hp était triste de se retrouver dans ce foyer , une association a été crée pour les enfants hp . Il faudrait une ( des) école où tous les enfants trouvent leur place et s épanouissent

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