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[Nations League 2022] Moris va redevenir gardien de but


(Photo : mélanie maps/sportspress.lu)

Le portier n’a eu qu’un arrêt à faire en 180 minutes et a passé son temps à distribuer au pied. Changement de décor attendu face aux Turcs?

Dix minutes de conversation. Les neuf premières s’étaient écoulées à faire ce constat qu’après la Lituanie et les Féroé, le changement de niveau allait être extrêmement brutal avec l’arrivée de la Turquie au stade de Luxembourg. Puis à évoquer, donc, les changements que cela occasionnerait sur le boulot d’Anthony Moris, qui ne sera définitivement pas le même que celui des deux premières rencontres de ce début de Nations League.

« Désormais, on sait quand presser, quand rester en bloc »

Tout ça pour en arriver, justement, à cette petite phrase d’apparence anodine, mais qui dit finalement la confiance d’un gardien envers ses défenseurs : «Il y a déjà pas mal de fois où on me promettait l’enfer et où ça n’est jamais arrivé… Désormais, on sait quand presser, quand rester en bloc. Je ne dis pas que ça y est, c’est fait, on est bons dans les surfaces, parce que ça demande confirmation sur le long terme, mais en tout cas, on est mieux.»

Rassurant. C’est pourtant une Turquie qui a planté dix buts en deux matches qui débarque. Avec un Dervisoglu (Galatasaray) à deux passes et deux buts et un Dursun (Fenerbahçe) à trois réalisations sur l’ensemble des deux premières journées. Rien que ces statistiques appellent à faire ce constat implacable : Moris va redevenir gardien de but samedi. Il devrait en tout cas avoir à se servir de nouveau de ses gants. Jusqu’à présent, il a plus joué le rôle du (très bon) libéro qui distribue et si les statistiques ne sont pas sorties officiellement, il n’est pas exclu qu’il ait touché, au pied, deux à trois fois plus de ballons que Mathias Olesen par exemple, qui était pourtant au cœur du jeu à Torshavn. Et le portier de l’Union Saint-Gilloise ne s’est pas contenté de passes latérales vers ses défenseurs centraux. Il a aussi beaucoup cherché la verticalité, plein axe, ce qui nécessite une sûreté de pied et de jugement assez élevée.

Un seul ballon de perdu

«Moi ça me convient, a reconnu Moris. Ce n’est pas stressant, c’est plaisant. Et ça me garde concentré, au cas où, justement, j’aurais un arrêt à faire.» De fait, en deux matches à l’extérieur et 180 minutes, il n’en a eu qu’un seul, en Lituanie, sur un tir à angle très fermé. Il l’a détourné, à 0-1. Une manière d’être décisif qui, pour lui et par rapport à ce que Luc Holtz lui a demandé sur ces 180 minutes, serait presque passée au second plan : «C’était important de faire tourner le ballon, parce que les Féroé étaient plus costauds que nous physiquement et cela ne veut pas dire que cela ne sera pas non plus très important contre les Turcs, dans la conservation du ballon. Parce que tant qu’on aura le ballon dans les pieds, eux ne l’auront pas.» Et des ballons, il n’en a réellement perdu qu’un, en se trompant de dosage en cherchant Marvin Martins, le long de la ligne de touche.

«Je déteste quand on se fait endormir»

Un gardien peut-il avoir des matches références au pied? «Ce n’est pas parce que c’étaient les Féroé ou la Lituanie! Je me rappelle avoir aussi fait un très bon match au pied contre la Serbie, et d’ailleurs, si je me souviens bien, leur sélectionneur (NDLR : Dragan Stojkovic) avait salué mon travail.» Puisse Stefan Kuntz, le sélectionneur allemand de la Turquie, en parler de la même manière élogieuse samedi soir, au coup de sifflet final…

Et puisse-t-il avoir à ne parler que du jeu au pied de Moris sans avoir à évoquer ses parades. Cela, aussi, sera un bon signe. Ça et… l’absence de coups de gueule. Mardi, aux Féroé, Moris a dû beugler sur son groupe, un peu avant la demi-heure de jeu. «Parce que je déteste quand on se fait endormir. On a désormais la capacité d’imposer notre rythme, de donner notre propre tempo.» Avec un tel premier relanceur, c’est une évidence.