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Mendicité et police : les élus dudelangeois interpellent Gloden


LSAP et déi Lénk ont soutenu, vendredi, une motion de déi gréng qui réclame la fin du retrait de patrouilles régionales, redéployées dans la capitale. CSV, DP et ADR se sont abstenus. (Photo : archives lq/alain rischard)

Le conseil communal de Dudelange a décidé, vendredi, de demander des comptes au ministre des Affaires intérieures sur le retrait de centaines de policiers des régions pour sévir dans la capitale.

La constellation politique au conseil communal de Dudelange était, en quelque sorte, prédestinée pour (re)lancer le débat sur la mise en application de l’interdiction de la mendicité dans certaines rues de la capitale. Le CSV et le DP – les deux partis aux manettes, au gouvernement et à la Ville de Luxembourg – se retrouvent, en effet, sur les bancs de l’opposition à l’hôtel de ville dudelangeois. La fraction locale de déi gréng a décidé de sauter dans cette brèche.

«On a consciemment pris la décision de ne pas faire référence à l’interdiction de la mendicité. Cela n’a rien à voir avec notre politique communale. Mais il est à constater que le retrait de policiers d’autres régions, y compris du commissariat de Dudelange, pénalise à la fois les citoyens et les agents encore présents», résume le conseiller Yves Steffen sa démarche, coauteur d’une motion débattue vendredi matin.

Le jeune élu n’a pas manqué d’égratigner le CSV, le DP, mais aussi l’ADR, qui ont «charmé lors des campagnes électorales de 2023 en promettant aux gens une présence policière renforcée à Dudelange. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas cautionner le retrait d’agents qui sont indispensables dans notre commune». Le député-maire socialiste, Dan Biancalana, n’a pas manqué de tancer les trois partis. Malgré le fait que la Forge du Sud «est à qualifier de sûre», «la charge de travail qui incombe à la police est importante. Il faut savoir que notre commissariat couvre aussi la zone de Bettembourg, Roeser et Frisange. Retirer des policiers pour solutionner un problème certes sérieux, mais qui ne constitue pas un problème de sécurité nationale, n’est pas tolérable».

«Nous ne sommes pas à Chicago, mais…»

«Nous ne sommes pas à Chicago, où des personnes sont butées en pleine rue. Mais Dudelange est la quatrième ville du pays. Nous avons besoin de notre effectif de police. Il est inacceptable qu’on en soit privé pour faire appliquer une mesure controversée, inhumaine, qui cherche à donner une image « propre’«  à la capitale», lance, de son côté, la conseillère Carole Thoma (déi Lénk).

En face, les élus du CSV et du DP ont eu du mal à défendre les décisions de leurs «supérieurs». «Parler de retrait de policiers est faux. Les agents partent soutenir leurs collègues pour une cause noble», avance la conseillère chrétienne-sociale Michèle Kayser-Wengler. «Il ne faut pas oublier qu’un important nombre de Dudelangeois travaillent en ville où y vont à l’école. Ils doivent aussi être protégés», ajoute le conseiller libéral Marc Meyer. «On est clairement favorables à l’amélioration de la sécurité de nos habitants, mais en même temps, il est nécessaire que les policiers de Luxembourg soient soutenus», complète Rosella Spagnuolo, la seule élue de l’ADR.

CSV, DP et ADR se sont abstenus lors du vote de la motion. Sous peu, le ministre Léon Gloden va réceptionner une lettre dans laquelle le conseil communal l’invite à faire marche arrière mais aussi de justifier sa décision de retirer des agents du commissariat de Dudelange, «déjà confronté à une surcharge de travail».

Ce sont bien 176 patrouilles qui ont été mobilisées

Fin janvier, des sources fiables ont confié au Tageblatt que le renforcement de la présence policière en ville nécessite la mobilisation de 176 patrouilles régionales. «Ce chiffre est faux. L’extrapolation effectuée dans la presse est à relativiser», insistait, vendredi, la députée-conseillère Françoise Kemp (CSV), en se référant à un communiqué de la police du 2 février.

Interpellé par nos confrères, la police n’a pourtant ni confirmé ni infirmé que 176 patrouilles – composées a minima de deux agents –  étaient prévues pour une action coup-de-poing, pour l’instant limitée au mois de février. Il est encore à préciser que l’extrapolation ne repose pas sur un calcul de nos confrères, mais il s’agit d’un chiffre avancé par les sources précitées. En outre, il n’a jamais été question dans les articles visés que les 176 patrouilles soient toutes déployées en même temps sur le terrain.

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