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Antidiabétique détourné pour mincir : le Luxembourg pas épargné


L'Ozempic, qui peut présenter des effets indésirables graves, est victime de pénuries en Europe et ailleurs dans le monde. (Photo : AFP)

Le phénomène de la prise de l’Ozempic pour maigrir, qui conduit à des tensions d’approvisionnement pour ce médicament, est constaté dans plusieurs pays d’Europe. Deux députés ont demandé au ministre de la Sécurité sociale ce qu’il en était au Luxembourg.

En 2022, selon le ministre Claude Haagen, les médicaments pour abaisser la glycémie ont été achetés par 41 176 personnes. L’Ozempic, qui fait l’objet des interrogations des députés DP André Bauler et Gilles Baum, entre dans cette classe de médicaments utilisés dans le diabète de type 2. Cette affection, due à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme, concerne plus de 90 % des diabétiques.

L’Ozempic se présente sous forme de seringues préremplies contenant quatre doses, chacune de 0,25 mg, ou 0,50 mg, ou 1 mg. Le ministre rappelle que la prescription de l’Ozempic, comme chaque médicament au Luxembourg, doit correspondre aux indications de son autorisation de mise sur le marché, la baisse de la glycémie, si le patient entend être remboursé par la CNS. Le médecin doit alors indiquer le but de l’utilisation du médicament sur l’ordonnance.

L’utilisation d’un médicament dite « hors autorisation de mise sur le marché » (Hors AMM) n’est pas interdite en soi. Elle peut même être remboursée selon sa pertinence aux yeux de l’assurance maladie.

Il n’existe en tout cas pas de données fiables sur les médicaments vendus sans que l’assurance maladie ne couvre les frais. On ne sait donc pas à quel point, au Luxembourg, l’Ozempic est détourné de son utilisation première pour aider à la perte de poids chez les personnes en surpoids ou obèses. Selon des études scientifiques, cette perte de poids peut d’ailleurs aller jusqu’à près de 15 %.

Une circulaire dès le 18 octobre 2022

Le Luxembourg a en tout cas été suffisamment alerté sur le sujet pour que, dès le 18 octobre 2022, la direction de la Santé diffuse une circulaire à tous les médecins et pharmaciens leur signifiant que l’Ozempic doit être prescrit prioritairement en cas de diabète. Et que cette dernière ait établi une surveillance de la situation en collaboration avec la CNS.

L’Agence européenne des médicaments, en collaboration avec les États membres, suit actuellement également ce dossier au niveau de l’UE afin de gérer au mieux les conséquences d’éventuels goulots d’étranglement.

Selon les autorités de santé françaises, l’utilisation de l’Ozempic n’est pas anodine. Ce médicament peut «entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies». En France, d’ailleurs, l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament pont annoncé ce mercredi la mise en place d’une «surveillance renforcée» envers ce médicament.

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