Votre premier album sort vendredi. Pouvez-vous nous le présenter?
Maz, rappeur luxembourgeois : «Immortalisation» comporte 15 morceaux que j’ai écrits entièrement en deux mois pendant les vacances d’été. J’avais déjà l’intention de le faire avant, mais je suis encore au lycée et je dois faire la part des choses entre ce que je dois faire et ce que je veux faire. Ça n’a pas été facile de mettre cette limite des deux mois pour l’inspiration, mais bon, j’ai réussi à le faire. Je vis pour la musique, il fallait que je le fasse surtout que j’ai eu cette chance après le Screaming Fields de l’an dernier.
De quoi parlent les 15 morceaux? De ce qu’on a pu en entendre, il est question du futur d’un jeune Luxembourgeois, de ce qu’il a envie de faire et des barrières qui pourraient l’en empêcher.
Il y a une évolution entre le début et la fin de l’album. Le début est plus terre à terre, réaliste, et parle effectivement de mon envie de faire de la musique, mais aussi du Luxembourg, du monde, etc. Plus l’album avance, plus les textes deviennent abstraits, presque surréalistes. D’où cette idée – reprise dans le titre de l’album Immortalisation – qu’à la fin de l’album je me serai « immortalisé » à travers cette musique.
Vous chantez en anglais. Comment s’est fait ce choix?
C’est venu tout seul. Au tout début, j’ai essayé d’écrire des textes en luxembourgeois, mais je ne le sentais pas. J’ai toujours écouté beaucoup de musique et de hip-hop anglais, c’est donc de là que vient l’inspiration, je suis donc rapidement passé à l’anglais.
Vous avez déjà cité le Screaming Fields, vous êtes le grand gagnant de l’an dernier avec les prix du meilleur live, quatre « Bookers Choice » (NDLR : prix secondaires décernés par les partenaires du festival) ainsi que la victoire à la première édition du Song Contest. Bref, un grand chelem…
Et pourtant je me suis inscrit un peu par hasard. Avant, je ne savais même pas de quoi il s’agissait vraiment, je n’étais jamais venu auparavant, mais un copain qui y a participé il y a deux ans m’a dit que ça pourrait être bien pour moi. J’ai trouvé le concept super car ça donne vraiment à des jeunes artistes une opportunité de se faire connaître. Après, j’ai été surpris d’avoir été sélectionné, je ne vous dis même pas pour tout le reste! J’avais déjà quelques chansons enregistrées, mais ça n’a absolument rien à voir, aussi bien au niveau musical que technique, avec ce qu’il y a dans l’album. C’était des petits trucs enregistrés dans une chambre avec des copains, alors que l’album a été enregistré à la Rockhal avec des grands noms comme C. H. I.
D’un point de vue pratique, que vous a apporté le Screaming Fields?
C’est simple, sans tout ça, je ne serais pas ici maintenant, je ne serais personne. C’est tellement difficile de se lancer seul… Les différents ateliers que j’ai suivis avant et après le festival m’ont permis de découvrir la musique en tant que business : ce que c’est d’être sur scène, comment gérer le live, comment mieux travailler les textes, comment améliorer la musique, etc. sans oublier des choses plus annexes comme comment répondre à une interview, comment parler de son travail.
Depuis le Screaming Fields, vous avez fait pas mal de scènes…
Oui, j’ai joué au Food for Your Senses, c’était vraiment super, j’ai joué aussi au festival On Stéitsch aux Rotondes, j’ai fait la première partie de Sofiane à l’Atelier et j’ai d’autres concerts, au Luxembourg International Skateboarding Cup au Skatepark Péitruss par exemple.
Et qu’avez-vous prévu pour cette release? Vous allez présenter les 15 morceaux de l’album?
Non, pas les 15, mais presque, oui. J’ai beaucoup travaillé pour cette release, j’espère donc que ce sera un super show, que les gens vont venir nombreux et qu’il y aura une ambiance de folie. Je veux montrer qui je suis vraiment, parce que jusqu’à présent j’ai toujours fait des concerts où je n’étais pas l’attraction principale, là, c’est mon concert. C’est totalement différent. Si les gens viennent, ce sera pour me voir moi.
Entretien avec Pablo Chiementi.