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Photos de fillettes, films avec des bébés : un quadragénaire jugé pour pédopornographie


Plus de 88 000 images et 650 films ont été trouvés sur l'ordinateur du prévenu. (illustration Julien Garroy)

Les enquêteurs de la police judiciaire avaient retrouvé 88 000 photos et 650 films sur l’ordinateur du quadragénaire de la capitale. Son procès a eu lieu mardi.

« Dans ma carrière, je ne peux pas me rappeler avoir vu quelqu’un à la barre parce qu’il avait plus de 88000 images », a soulevé le président de la 12e chambre correctionnelle. Le nombre de matériel pédopornographique décelé sur l’ordinateur du quadragénaire est impressionnant. Outre les photos représentant principalement des filles de moins de dix ans, il détenait aussi 650 films impliquant notamment des bébés.

Les premières images retrouvées dans ses archives remontent à l’année 2003. Pendant de longues années, le prévenu de 47 ans a collectionné, consommé et diffusé du matériel pédopornographique via une bourse d’échanges sur internet.

«C’est la police qui vous a stoppé. Sinon vous seriez encore en train de le faire», poursuit le président relevant le caractère «particulièrement choquant» des images. «Y apparaissent des enfants maltraités. Ce ne sont pas des dessins animés. C’est une grosse cochonnerie.» Il ajoute : «C’est à cause de gens comme vous que de telles photos sont produites…»

Début avril 2016, les autorités luxembourgeoises avaient été informées par leurs collègues allemands de l’activité du quadragénaire sur internet. Sur une bourse d’échanges eMule, il proposait un film dans lequel un enfant de deux ans était violé. «C’était un film particulièrement horrible. Il faut se poser des questions : comment un homme normal peut-il regarder un tel film ?», se souvient l’enquêteur de la police judiciaire service protection de la jeunesse.

Grâce à l’adresse IP luxembourgeoise relevée par les enquêteurs allemands, son équipe avait pu identifier le quadragénaire. Une perquisition avait été organisée à son adresse au boulevard Royal, le 5 juin 2016. Lors de son audition au bureau de police, il avait reconnu les faits. Il avait indiqué avoir recherché depuis dix ans le matériel pédopornographique, toujours sur des bourses d’échanges. Sur son ordinateur il avait aussi créé un fichier doté d’un mot de passe.

« Un risque de rechute existe »

Mardi matin, le prévenu de 47 ans a réitéré ses aveux. «Tout est vrai. Quand la police est intervenue, j’ai réalisé que j’avais fait une erreur.» Voilà les mots du célibataire qui travaille comme employé de l’État. Et d’ajouter : «Et j’ai commencé une thérapie. Je regrette ce que j’ai fait.»

«Vous trouviez cela normal ?», a creusé le président. Sa réponse : «Je savais que cela était interdit. J’ai essayé de le cacher. Quand la police est intervenue, cela m’a secoué un coup.»

D’après l’experte psychiatre, le prévenu a une tendance à la pédophilie. Mais il saurait clairement distinguer le bien et le mal. Elle l’a rencontré à trois reprises. Il lui avait confié être par hasard tombé sur ces images en cherchant de la pornographie. «Un risque de rechute existe. Il est important qu’il suive une thérapie spécialisée», conclut-elle.

Me Pietropaolo demande au tribunal de tenir compte de la bonne collaboration et l’absence de casier judiciaire de son client. «De votre peine dépendra s’il peut continuer à travailler pour l’État», a soulevé l’avocat du prévenu.

Le parquet a, au final, requis 20 mois de prison en partie assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation d’un suivi thérapeutique d’un médecin psychiatre. «Il a commis un grave trouble à l’ordre public», considère sa représentante. «Il a seulement arrêté après l’intervention de la police.»

Enfin, elle a demandé au tribunal correctionnel de prononcer contre le prévenu une interdiction d’exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs.

Prononcé le 3 mai.

Fabienne Armborst

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