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Manuel Correia : «Je commençais à casser les bonbons à toute ma famille»


Manuel Correia avait arrêté d'entraîner Strassen, il y a un an. (photo archives LQ)

Il est le nouveau coach de l’US Mondorf. Après une année sabbatique, l’ancien technicien de l’UNA Strassen reconnaît que sa future femme et ses enfants en avaient un peu marre de l’avoir dans les pattes.

Archétype d’une denrée en passe de devenir rare au Grand-Duché, c’est-à-dire le coach de DN qui cumule les journées de travail à côté de son poste de technicien, Manuel Correia avait arrêté avec Strassen, il y a un an, par épuisement total et besoin de retrouver ses proches. Il reprend aujourd’hui, mais du côté de Mondorf.

Vous reprenez un an après un arrêt en forme de lassitude. Dans quelles conditions ?

Manuel Correia : Je suis heureux. J’aurais aimé encore un peu de temps libre, mais j’ai eu la chance de pouvoir choisir de revenir et en plus dans le club de gens qui me respectent. Les dirigeants de Mondorf ont vraiment démontré qu’ils me voulaient et comme dans mon travail, j’ai obtenu un emploi du temps plus compatible avec le fait d’entraîner. On doit juste trouver la bonne formule. De mon côté, j’ai gagné en expérience et en maturité. Je vais avoir une façon de coacher différente. Ce sera une Manuel Correia différent, un peu plus posé et encore plus aux côtés de ses joueurs. Des fois, on manque de proximité avec son équipe.

Comment Mondorf vous a-t-il dragué ?

Le club de Mondorf m’a toujours paru un club très très sympa. Ils m’avaient déjà dit, après un match, que le jour où je serai libre et que le moment sera venu, ils viendraient vers moi car ils avaient envie de travailler avec moi. Donc j’ai apprécié qu’ils me démontrent, là, qu’ils me voulaient absolument malgré une grosse contrainte.

Quelle contrainte ?

Je serai absent trois semaines au mois d’août.

Une période cruciale puisque c’est le lancement de la saison.

Effectivement! Pourquoi vous croyez que j’ai éprouvé le besoin d’avoir cette discussion avec eux? Ça ne correspond pas à l’image que je me fais d’un coach et de moi de les laisser comme ça mais ils ont su me prouver qu’ils réfléchissaient comme Strassen, qu’ils feraient confiance à mon staff pour combler mon absence et c’est très important à mes yeux. Une reconnaissance qu’a enfin reçue Sébastien Chedal, mon éternel binôme, mon ami, du côté de Strassen, qui fonctionne comme Mondorf.

J’aurais pu me marier par visioconférence?

Et la raison de cette absence ?

Je me marie! J’avais prévu de reprendre le football seulement la saison prochaine. Mais puisque c’est mon propre mariage, je dois quand même être présent, non? J’aurais pu me marier visioconférence vu que c’est très à la mode, mais c’est ma femme qui risque de ne pas être d’accord. En même temps… c’est bien d’avoir profité de ma famille, mais c’est aussi elle qui me pousse à reprendre. Ils m’ont vu faire du foot pendant 20 ans et je voulais passer du temps avec eux mais après avoir été tout le temps absent, je crois que je commençais à casser les bonbons à tout le monde à la maison. J’ai fini par leur dire : « J’avais arrêté pour vous, je reprends pour vous« .

Cela vous fait-il mal de quitter Strassen, où vous teniez encore un rôle de conseil sportif ?

Je les garde dans mon cœur! Ces gens feront toujours partie de ma famille sportive. Grâce à eux, je me suis senti valorisé dans mon travail, parce qu’ils m’ont toujours mis sur mon piédestal : pour la première fois, en cas de problème, je n’avais pas l’impression que c’était toujours le coach qui trinquait. Merci pour ça.

Qu’avez-vous envie de faire à Mondorf ?

Il faut qu’on change quelque chose. C’est une équipe qui se connaît depuis trop longtemps, qui s’est installée dans un confort et qui a besoin de sang neuf, avec un recrutement très ciblé. Il faut que les gens, là-bas, sachent qu’il va y avoir du renouveau et ils le méritent car c’est spectaculaire ce qu’ils font, au stade John-Grün avec les supporters. Toutes les années précédentes, Arno (NDLR : Bonvini) préparait très bien ses équipes et vu qu’il n’a pas cessé de partir pour revenir, il faut que je coupe le cordon ombilical, que les joueurs oublient tout, entendent un autre discours, prennent une autre direction…

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