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«Made in Luxembourg» : Les champignons de Paris de Jeff Diderrich


Pas besoin d’avoir des installations hors de prix! Avec un petit budget et aucune technologie moderne, Jeff Diderrich produit d’excellents champignons de Paris.

Le jeune agriculteur Jeff Diderrich (29 ans) a lancé sa production de champignons de Paris bruns en 2020. Depuis sa ferme de Niederglabach, il en récolte entre 100 et 120 kg chaque semaine.

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Le produit

Le Grand-Duché ne compte que deux producteurs de champignons, dont Jeff Diderrich qui s’est lancé à l’automne 2020. Le jeune agriculteur a transformé trois salles inutilisées dans la ferme familiale pour créer cette nouvelle activité. «Ça n’a rien à voir avec les sociétés néerlandaises qui en produisent des quantités phénoménales, sourit-il. J’ai adapté ces salles sans avoir besoin de faire de prêt, avec un petit budget. J’ai seulement un thermomètre et un hygromètre pour me dire quand il faut que j’ouvre ou que je ferme les fenêtres pour gérer la température et l’hygrométrie!»

Low-tech peut-être, mais tout de même efficace! Jeff en est à sa troisième récolte et il produit de plus en plus de champignons de Paris bruns. «La première année, j’en récoltais entre 30 et 40 kg par semaine, la deuxième autour de 80 kg et cette année, j’en suis à 100-120 kg. Je suis content, cela fonctionne bien!»

L’idée de cette culture originale est née au cours de ses études, à Bonn (Allemagne). Il envisageait de diversifier la production de l’exploitation laitière et les champignons sont apparus comme une alternative intéressante. «J’ai acheté quelques livres pour apprendre et je me suis lancé. Au début, je pensais revaloriser le fumier en le mélangeant avec de la paille et du calcaire afin de créer le substrat sur lequel pousse les champignons. J’ai essayé mais ce ne marchait pas à chaque fois. Or il était important de produire de façon régulière pour satisfaire les clients. J’ai donc décidé que j’achèterai les blocs de substrats déjà préparés.»

J’ai acheté quelques livres pour apprendre et je me suis lancé

À chaque nouvelle culture, après avoir nettoyé et désinfecté la salle, Jeff ouvre ces blocs et les recouvre de tourbe, «une terre qui garde bien l’humidité». Le mycélium qui se transformera en champignons est déjà présent dans le mélange et il ne faut que quelques jours pour voir apparaître les filaments à la surface. Les premiers bulbes apparaissent après un peu plus de deux semaines et 4 ou 5 semaines plus tard, les premiers champignons soient prêts à être cueillis. Chaque cycle dure entre 6 et 7 semaines.

Si Jeff a préparé trois salles, c’est pour lui permettre d’avoir une récolte régulière puisqu’il les met en culture avec, à chaque fois, deux semaines d’intervalle. «La plus grande difficulté est de gérer la température et l’humidité, explique-t-il. C’est la raison pour laquelle les champignons poussent d’octobre à mai. En été, il fait trop chaud.»

Pour l’instant, ces champignons sont cultivés en agriculture conventionnelle mais il prépare son passage au bio. Il ne reste que quelques détails à régler et il pourra demander sa certification d’ici quelques mois.

Le producteur

Jeff Diderrich est un jeune agriculture de 29 ans. Après avoir suivi l’enseignement du lycée agricole d’Ettelbruck, il est parti étudier son métier à Bonn (Allemagne) pendant 3 ans. La question de sa vocation ne s’est jamais vraiment posée puisqu’il était clair depuis qu’il était tout petit qu’il suivrait les pas de son père dans l’exploitation familiale. Il l’a rejoint il y a 5 ans.

La ferme est située à Niederglabach, près de Nommern, sur les pentes douces d’un magnifique paysage vallonné ponctué de bois et de haies. Le plus ancien corps de ferme est daté de 1793. Jusqu’à ce que Jeff décide de lancer la culture de champignons, la ferme produisait presque exclusivement du lait pour la laiterie Ekabe. Parfois, quelques moutons sont élevés pour la viande.

Ces champignons, Jeff les préfère de manière toute simple : «Sur un toast, simplement poêlés avec des oignons, sans crème, et pourquoi pas flambés.» Chez lui, il est le seul à en manger puisque sa compagne ne les aime pas !

Où les trouver ?

On peut acheter les champignons de Jeff Diderrich directement à la ferme (à Niederglabach) et ils garnissent les étals d’une douzaine d’épiceries et de boutiques à la ferme comme la Buttek Mosaik à Filsdorf, Kopp Haff à Wincrange, Fleurs Binsfeld à Erpeldange, Haff Muller-Lemmer à Contern, Épicerie Am Duerf à Schrondweiler, Haf Trifolier à Cruchten, Rëmmereger Geméis an Neipëtsch à Reimberg, Buttek Um Haff à Lellig, Frësch vum Baurenhaff à Keispelt, Hogemat à Imbrinden, Heckengeméis à Hobscheid, Koulbichergeméis à Colpach…. Vous retrouverez tous les points de vente sur sa page Facebook, «Champs vu Glabech».

Des restaurateurs viennent également se fournir chez lui. Son plus gros client est par exemple le restaurant scolaire du lycée Ermesinde, à Mersch, qui déploie une politique extrêmement vertueuse où les produits locaux (et bios) sont prioritaires. Jeff vend également ses champignons au restaurant de l’hôtel Dahm, à Erpeldange.

Même s’il ne s’interdit rien à l’avenir, intégrer la grande distribution n’est pas une priorité pour l’instant. «Je n’en produis pas assez et je préfère tout gérer moi-même. Personne ne me dicte les prix et ça me convient très bien !»

À retenir

• Jeff Diderrich a lancé sa production de champignons de Paris bruns en 2020. Il en produit entre 100
et 120 kg par semaine dans trois petites salles aménagées dans la ferme familiale. Les champignons poussent d’octobre à mai.
• Le jeune agriculteur de 29 ans travaille avec son père depuis 5 ans. Auparavant, il a étudié au lycée agricole d’Ettelbruck, puis a suivi des études universitaires à Bonn (Allemagne) pendant 3 ans. C’est lui qui a eu l’idée de produire des champignons.
• Les champignons sont disponibles à travers un réseau d’une douzaine d’épiceries et de boutiques à la ferme, pas en grandes surfaces. Des restaurants les servent également. Son plus gros client est le restaurant scolaire du lycée Ermesinde, à Mersch.