Les jus de fruits d’Eppelpress sont produits depuis 2008 par la famille Friederes dans le village d’Eppeldorf, dans le Mullerthal. Ils mettent en valeur les excellents terroirs luxembourgeois.
Les produits
Dans le Mullerthal, les vergers sont nombreux et depuis longtemps. Auparavant, presque toutes les fermes produisaient leurs jus (le viez), une tradition qui s’est perdue dans les années 1950 avec l’arrivée de l’agriculture intensive. À ce moment-là, beaucoup d’arbres fruitiers sont arrachés pour laisser la place à des champs, désormais bien plus rémunérateurs.
La famille Friederes n’a jamais vraiment oublié ce temps-là et, en 2008, elle décide de faire revivre la tradition des jus de fruits dans son village d’Eppeldorf. Elle remet en état le pressoir en bois (un moderne tourne maintenant) et les habitants peuvent dorénavant apporter leurs fruits, avant de repartir avec les bouteilles de jus. Devant le succès immédiat de l’opération, la famille passe à la vitesse supérieure et étoffe la gamme de ses jus. Elle se fait même la spécialiste des mélanges. Chez elle, la pomme s’associe avec bonheur au cassis, à la cerise, à la poire, à l’argousier, aux coings, aux baies de sureau, aux fleurs de sureau… et même à la carotte! Marc Friederes les aime tous, mais avoue un faible pour le pomme-cassis !
La presse est installée dans un bâtiment de l’exploitation et elle extrait le jus de pommes fraîches, pas de fruits gardés au frigo pendant plusieurs mois. «Leur texture est trop farineuse pour notre presse, ça ne fonctionnerait pas», explique Marc Friederes. L’appareil tourne à plein régime, jusqu’à 6 jours par semaine, tout le temps de la récolte, soit près de deux mois. Devant l’affluence, «pour venir presser ses pommes chez nous, il faut prendre rendez-vous au moins 2 ou 3 semaines à l’avance», précise Marc.
Tous ces fruits permettent aussi d’élaborer des confitures, des gelées, des sirops et des vinaigres. Ces productions sont réalisées sur place, sauf les vinaigres qui sont cependant uniquement créés avec des jus sortis de la presse familiale.
Une des caractéristiques des jus est le format dans lequel ils sont vendus : des bag-in-box (bib) de 3 ou 5 litres. «C’est un contenant très pratique, relève Marc Friederes. Il garantit la conservation à l’abri de l’air pendant 6 à 8 semaines et il n’est même pas nécessaire de le mettre au réfrigérateur.» Et si on trouve que 3 ou 5 litres de jus, c’est quand même un peu beaucoup, Marc à la réponse : «Cela correspond à 1 verre tous les trois jours pendant toute la durée de conservation, ce n’est quand même pas tant que ça!»
Le producteur
Cela fait 15 ans que la famille Friederes (Jean-Paul, son frère Pierre, Marc le fils de Pierre et Camille Clemens) a lancé l’aventure Eppelpress. «L’idée était de faire du jus avec les pommes des autres, relate Marc. Si on vient avec au moins 250 kg de pommes, on repart avec ses bouteilles!» Au début, ils imaginaient la presse comme une activité annexe saisonnière, un complément de revenu intéressant. Mais très vite, l’engouement a été tel que les ambitions ont été revues sérieusement à la hausse.
Ils pensaient faire du jus 2 jours par semaine, ils en sont à 6 lorsque la saison bat son plein. «C’est bien simple : pendant la récolte, on presse le jour et on emballe la nuit, ça n’arrête pas!», sourit Marc. Le premier pressoir à vis en bois a donc été remplacé par un appareil moderne, un investissement considérable à l’échelle de l’exploitation, mais de l’argent assurément bien investi.
Pendant la récolte, on presse le jour et on emballe la nuit, ça n’arrête pas!
Et cette notoriété rejaillit sur tout le village. «Nous nous sommes présentés pour la première fois au public au marché de Medernach et il y avait tant de gens intéressés… nous n’en revenions pas!» La journée de la Pomme, une fête traditionnelle où le jus était produit dans l’antique pressoir d’Eppeldorf, prend une tout autre dimension. Elle s’étend sur un week-end, puis une semaine et aujourd’hui, elle dure tout un mois!
Si la ferme ne possède pas vraiment de verger, elle produit toutefois ses cassis dont elle revend une partie au château de Beaufort, qui le transforme en liqueur, le fameux Cassero. «Nous avons acheté une machine pour les vendanger et nous allons très probablement augmenter la production, explique Marc Friederes. Après tout, une fois que l’on a le bon équipement, produire plus n’est pas très compliqué et puisque la demande existe…»
À côté du pressoir et des fruits, la famille Friederes tient également une exploitation orientée sur la production laitière qui est également labellisée en tant que ferme pédagogique.
Où les trouver?
Les bibs de jus, les confitures, les sirops et les vinaigres d’Eppelpress peuvent être achetés dans les Pall Center, les supermarchés Delhaize et Cora, ainsi qu’à La Provençale. Ils se trouvent également dans plusieurs boutiques à la ferme et dans les petits magasins de produits régionaux. Une carte recensant tous ces points de vente peut être consultée sur le site www.eppelpress.lu.
À retenir
. Eppelpress fait tourner sa presse avec les pommes qui appartiennent essentiellement aux habitants des environs. Jean-Paul Friederes et son équipe produisent près d’une dizaine de jus différents, le plus souvent à partir de pommes mélangées à d’autres fruits.
. La famille Friederes est basée dans le village d’Eppeldorf, dans le Mullerthal. Elle a lancé la production de jus il y a 15 ans et ne s’attendait pas à l’engouement populaire qui a tout de suite été au rendez-vous. Depuis, elle a amélioré ses installations.
. Les jus sont proposés dans des bags-in-box de 3 ou 5 litres où ils se conservent entre 6 et 8 semaines. On les trouve dans les Pall Center, les Delhaize, les Cora, à La Provençale et dans des boutiques à la ferme et des épiceries de produits locaux.