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Luxembourg : un tiers des moins de 4 ans déjà connectés


Les jeunes utilisent leurs appareils connectés pour communiquer, consommer des contenus en ligne, jouer à des jeux vidéo ou encore utiliser les réseaux sociaux. (Photo : archives editpress/didier sylvestre)

Le radar Bee Secure constate que les jeunes ont leur premier contact avec le monde numérique de plus en plus tôt. De 35 % avant l’âge de 4 ans, le taux passe à 81 % avant l’âge de 10 ans.

L’utilisation des TIC (NDLR : technologies de l’information et de la communication) par les enfants et les jeunes est devenue
omniprésente dans notre société. Il est essentiel de comprendre comment ils utilisent ces outils, quels sont les risques et les dangers associés, et comment prévenir les éventuels préjudices liés à leur utilisation», est-il écrit dans la troisième édition du radar Bee Secure, un rapport annuel sur l’utilisation des TIC par les jeunes au Luxembourg. Ce texte documente les observations et les différents résultats d’une panoplie d’enquêtes menées à la fois auprès de jeunes âgés de 12 à 30 ans (286 répondants), des parents d’enfants de 3 à 16 ans (500 répondants) ainsi que du personnel enseignant et éducatif (123 répondants).

«Pour permettre aux enfants et aux jeunes de participer sereinement à la société numérique, il est essentiel de prendre des mesures appropriées», écrivent encore les auteurs du rapport, soulignant l’importance de «promouvoir des comportements respectueux et bienveillants en ligne». Ce travail d’éducation aux médias et à la citoyenneté numérique gagne encore en importance sachant que le premier contact avec des appareils connectés à internet intervient de plus en plus tôt.

Selon les réponses apportées par les parents interrogés, 35 % des enfants ont, avant d’avoir atteint l’âge de 4 ans, un premier contact avec le monde numérique. Ce pourcentage grimpe en flèche jusqu’à l’âge de 10 ans, avec 81 % des enfants qui surfent déjà régulièrement sur internet. «La première activité avec écran (…) est principalement le visionnage de photos (38 %), ainsi que de vidéos et de films (27 %)», renseigne le rapport. 

Ce contact précoce avec le monde digital s’explique aussi par le fait que les enfants sont nombreux à posséder dès le plus jeune âge un smartphone. En Allemagne, l’étude «miniKim» (2021) en vient à la conclusion que 70 % des enfants ont eu leur premier contact avec un smartphone au plus tard à l’âge de 3 ans.

Au Luxembourg, sur les 500 parents consultés, 306 (soit 61 %) déclarent que leur enfant, âgé entre 3 et 16 ans, possède son propre smartphone. Ce sont 86 % des enfants qui reçoivent leur premier téléphone portable connecté au plus tard à l’âge de 12 ans. L’âge moyen d’obtention d’un smartphone se situe à 11 ans, un chiffre qui reste stable par rapport aux années précédentes.

«Les enfants et les jeunes utilisent les TIC de différentes manières, que ce soit pour communiquer avec leurs pairs, accéder à des contenus en ligne, jouer à des jeux vidéo ou encore partager des informations sur les réseaux sociaux. Cependant, cette utilisation peut également exposer les jeunes à des risques», mettent en avant les auteurs du radar Bee Secure.

Les adultes abusent aussi…

«Les adultes, notamment les parents, les enseignants et les jeunes adultes de 17 à 30 ans, expriment principalement des préoccupations concernant le temps passé devant les écrans, la désinformation, les contenus inappropriés à l’âge de l’enfant, la protection des données, les influenceurs, le cyberharcèlement et la cybercriminalité», renseigne le rapport de la plateforme, gérée par le Service national de la jeunesse (SNJ). 

Parmi les jeunes âgés de 12 à 16 ans, le cyberharcèlement (30 % déclarent en avoir été victimes) et les contenus sexuels (31 % disent «parfois» être exposés à de telles vidéos ou photos) sont les principales préoccupations. Pour la première fois, le temps passé devant les écrans figure également parmi les cinq principaux sujets de risque dans ce groupe d’âge.

S’y ajoute le phénomène de «sextorsion» – soit l’extorsion via internet de faveurs sexuelles en ligne – qui a été, en 2023, le sujet le plus fréquemment abordé sur la Bee Secure Helpline, tant par les jeunes (41 %) que par les adultes (22 %). La cybercriminalité (fraude, piratage, hameçonnage, etc.) a été le deuxième problème le plus souvent cité par les jeunes concernés.

La bonne nouvelle est que, malgré un temps d’écran en hausse, les jeunes interrogés ne snobent pas d’autres activités. Parmi les loisirs les plus populaires se trouvent le sport (46 %) et les rencontres avec les amis et la famille (11 %). Derrière suivent les jeux vidéo et en ligne (11 %).

Les enfants et adolescents ne sont cependant pas les seuls à s’exposer à des risques liés à une trop importante consommation de TIC. Environ la moitié des parents interrogés indiquent qu’ils utilisent eux-mêmes trop souvent leur smartphone…

3 plusieurs commentaires

  1. Le Père Pinard

    Fréquentés sans modération les écrans font écran
    [DOM Jacques Prudhomme, moine à l’abbaye de Clervaux (LU) , dans son ouvrage « MOSAÏQUES » I,76 ]
    ISBN 978-2-88959-163-3

  2. Le Père Pinard

    François s’adresse aux jeunes de la RDC et leur dit ceci :
    La vie ne te touche pas avec un doigt sur l’écran ; il est triste de voir des jeunes s’adresser durant des heures devant un téléphone ! Après qu’ils se sont vus, tu regardes leur visage, et tu vois qu’il ne sourie pas, leur regard est fatigué, anihilé ! Rien et personne ne peut remplacer la force du fait d’être ensemble, la lumière des yeux, la joie du partage ! Parler, s’écouter, est essentiel. Alors que chacun cherche sur l’écran celui qui l’intéresse, découvrez chaque jour la beauté de vous laisser émerveiller par les autres, par leur histoire et leur expérience.
    Cette phrase a provoqué une « hola » énorme, tel que seul des jeunes de RDC peuvent produire et vivre, dans le stade de Kinsasha où était rassemblés plus de 25.000 jeunes africains. François n’a pu poursuivre son homélie que grâce à l’intervention du « speaker » habituel du stade, pour ramener un calme relatif quoique tellement enthousiaste en ces lieux !

  3. Patrick Hurst

    Encore faut-il définir cet « abus » de smartphone: Pour des jeunes de moins de 4 ans, il eit clair queles parents devraient investir plus de temps avec eux! Et pour les 4 à 12 ans aussi…
    Quant à mon expérience personnelle, je limite la consultation de flux Facebook / Instagramm / YouTube au minimum, mais je constate que c’est WhatsApp dont certains abusent, tellement il est devenu facile d’envoyer un message écrit / audio / vidéo!