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Luxembourg : l’immunité collective se rapproche


La ministre de la Santé, Paulette Lenert (photo Hervé Montaigu)

La ministre de la Santé se montre assez optimiste à propos de l’objectif d’une vaccination de 70 % des plus de 18 ans d’ici juillet. S’il existe encore un doute sur les livraisons, la fiabilité des vaccins est confirmée.

Jusqu’à mardi soir, 297 351 doses du vaccin anti-Covid ont été administrées au Luxembourg. Près de 210 000 personnes se sont vu injecter au moins une dose (209 494), ce qui correspond à près de 33 % de la population totale. En tenant compte du vaccin à dose unique de Johnson & Johnson, ce sont désormais 97 020 personnes qui disposent du schéma vaccinal complet, soit quelque 14 % de la population.

Depuis mercredi matin est ouvert le centre de vaccination de Luxexpo. La capacité globale augmente ainsi à 95 000 vaccinations par semaine. Les livraisons ne suivent cependant pas encore le rythme souhaité, malgré les importants progrès réalisés ces dernières semaines. «Luxexpo va momentanément être remis en veille la semaine prochaine», prévient d’ores et déjà la ministre de la Santé, Paulette Lenert.

Selon le calendrier de livraison actuel, le Grand-Duché pourra vacciner un total de 305 195 personnes d’ici fin juin. Actuellement, 87 % des doses livrées ont été utilisées. Le stock restant est déjà planifié pour être administré. Lors d’un point presse organisé mercredi après-midi, la ministre s’est montrée assez optimiste à propos de l’objectif que le gouvernement s’est fixé : vacciner 70 % de la population de plus de 18 ans d’ici juillet au plus tard. «On est sur la bonne trajectoire», estime Paulette Lenert, qui émet toutefois un bémol : «Avec les livraisons qui sont confirmées à ce jour, on manquera de peu le cap des 70 %.»

395 200 vaccinés pour juillet ?

Selon un calcul effectué par nos soins, quelque 360 000 résidents de plus de 18 ans devront être vaccinés pour atteindre l’immunité collective. Sur base des prévisions, on arriverait à un taux de 60 % pour la fin juin. «Il faut toutefois savoir que nous ne disposons pas encore des derniers chiffres concernant les livraisons d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson. Si les promesses sont tenues, on pourra vacciner jusqu’à 90 000 personnes supplémentaires d’ici fin juin», reprend la ministre de la Santé. Le total afficherait ainsi 395 200 personnes vaccinées, soit 77 % des 513 800 résidents de plus de 18 ans susceptibles d’être vaccinés.

Au vu de l’inconnue entourant les livraisons d’AstraZeneca, aucune nouvelle invitation pour les 30 à 54 ans qui se sont portés volontaires à bénéficier du sérum britannico-suédois n’a pu être expédiée. Sur les 33 600 inscrits, 19 500 ont été invités à prendre rendez-vous. «Le stock restant va servir à assurer la deuxième vaccination», précise Paulette Lenert. L’attente restera aussi longue pour les 23 000 personnes inscrites pour bénéficier d’une dose résiduelle. «Jusqu’à présent, le mécanisme a uniquement été activé à 52 reprises», indique la ministre de la Santé. En attendant, les invitations par catégorie d’âge se poursuivent.

L’important nombre de résidents qui se sont inscrits sur les deux listes d’attente démontre la forte adhésion au vaccin, qui continue à tourner autour des 70 %. Selon le Dr Jean-Claude Schmit, cette confiance reste aussi pleinement justifiée. «Les effets secondaires restent très exceptionnels, encore davantage pour ce qui est des complications graves. Il n’existe aucun signal d’alerte», souligne le directeur de la Santé. Sur les près de 270 000 doses administrées entre le 28 décembre et le 14 mai à quelque 191 800 personnes, 1 335 effets non désirables ont été signalés. Il s’agit donc de 0,7 % à peine de toutes les personnes qui se sont fait vacciner. Encore plus rassurant : la très grande majorité des cas (1 174 personnes ou 87 %) sont restés sans aucune gravité (fièvre, frissons, douleur au bras, vertige, fatigue, etc.).

5 décès suspects, 4 fausses alertes

Uniquement 181 cas (13 %) sont à classer dans la catégorie «médicalement significatifs», mais encore une fois une grande majorité est restée sans effet grave. Les 138 personnes concernées ont eu besoin d’un congé de maladie de très courte durée. À 34 reprises, une hospitalisation s’est avérée nécessaire. Elles ont notamment concerné des troubles cardiaques, généraux ou neurologiques. «L’analyse effectuée n’a pas permis d’établir de lien direct avec le vaccin», indique le Dr Schmit.

Même constat pour les désormais cinq cas de décès suspects intervenus après une vaccination. En avril, deux personnes sont décédées après avoir été vaccinées. Les deux hommes, âgés de 64 et 88 ans, avaient des antécédents médicaux importants. La première victime a été vaccinée avec BioNTech-Pfizer, la seconde avec AstraZeneca. «Aucun lien de cause à effet avec la vaccination n’a pu être établi», annonce le directeur de la Santé. Un arrêt cardiaque et une mort naturelle ont été identifiés comme cause du décès.

Sur les trois décès enregistrés avant avril, deux ne se trouvent pas en relation avec le vaccin (BioNTech/Pfizer). Le dernier cas (AstraZeneca), soumis à une enquête du parquet qui a ordonné une autopsie, reste à élucider.

David Marques

Au tour des sans-abri

Les équipes mobiles du ministère de la Santé, soutenues par le ministère de la Famille, vont procéder les 1er et 2 juin à la vaccination de personnes sans domicile fixe. La vaccination sera proposée dans les locaux de la Wanteraktioun au Findel.

La ministre Paulette Lenert a également annoncé, mercredi, des chiffres sur la prise en charge de personnes qui n’avaient pas de moyens de se mettre en isolement ou de respecter une quarantaine.

Dans trois hôtels différents, 482 chambres ont été occupées par des personnes forcées de s’isoler après un test positif. Le plus jeune «client» a été un bébé de 3 jours, le plus ancien avait 72 ans. La durée de leur séjour a varié de 11 à 34 jours.

Dans une structure au Findel, 102 personnes ont été placées en quarantaine avec à la clé 21 infections détectées. Parmi les 1 704 demandeurs d’asile placés en quarantaine à Mondercange, 62 ont été testés positifs.

Le ministère de la Santé et la Croix-Rouge ont également mis en place une structure d’accueil pour des personnes vulnérables qui peinent à se rétablir du Covid-19. Elles sont 17 à avoir trouvé refuge à Weiler-la-Tour.

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