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L’UE survivra au Brexit, promet Jean-Claude Juncker


Le président de la Commission a également annoncé une série de mesures en matière de défense et d'investissements. (Photo AFP)

Dans son discours annuel sur « l’état de l’Union » mercredi devant le Parlement européen, Jean-Claude Juncker a appelé à l’unité de l’Europe, assurant que l’UE survivrait au choc du Brexit. Le président de la Commission a par ailleurs annoncé une série de mesures en matière de défense et d’investissements.

« Nous respectons la décision britannique tout en la déplorant, mais l’UE n’est pas menacée dans son existence par cette décision », a ainsi déclaré Jean-Claude Juncker à Strasbourg. Il a dévoilé une série de mesures économiques ou liées à la sécurité en Europe, qu’il veut « concrètes », visant à ressouder une Europe divisée, à deux jours d’un sommet de chefs d’État et de gouvernement à 27, sans le Royaume-Uni, vendredi à Bratislava.

« Il y a des fractures, des fissures, des fragmentations qui s’expriment parfois et cela fait le lit du populisme », a estimé le dirigeant européen, dans son état des lieux. Mais « le populisme ne règle pas les problèmes, au contraire, le populisme apporte des problèmes, soyons en sûr », a-t-il prévenu, sous les applaudissements nourris des eurodéputés. Il a appelé le Royaume-Uni à demander rapidement sa sortie de l’UE, afin de « mettre un terme aux rumeurs et aux incertitudes », plaidant pour une future « relation amicale » avec Londres mais dans le cadre de laquelle « le marché intérieur et la libre-circulation ne peuvent pas être à la carte ».

Doubler le plan Juncker

Jean-Claude Juncker a également plaidé pour une Europe plus sociale – contre le « dumping social » – et a promis de continuer à lutter contre le chômage. Même s’il s’est dit « pas un fanatique du libre-échange », il a estimé qu’il fallait continuer de conclure des accords commerciaux avec des pays tiers, qui « nous apportent plus d’emplois », alors que la négociation d’un accord de libre-échange avec les États-Unis semble dans l’impasse.

En outre, Jean-Claude Juncker a proposé de doubler la durée et la capacité de son plan d’investissement, visant « au moins 500 milliards d’euros d’investissements à l’horizon 2020 » puis « 630 milliards dès 2022 ». Né l’an passé, le plan Juncker, dont l’objectif est de relancer la croissance et l’emploi en Europe, devait permettre de mobiliser 315 milliards d’euros d’investissements en trois ans (de 2015 à 2018) via un fonds pour les investissements stratégiques. Ce fonds est financé par le budget européen et la Banque européenne d’investissement à hauteur de 21 milliards d’euros, et doit attirer ensuite des investisseurs privés qui souhaiteraient financer des projets dans des secteurs comme l’énergie, les infrastructures ou encore la recherche.

« Quartier général européen »

notamment plaidé pour la création d’un « quartier général européen » en matière de défense. Ceci en vue de disposer d’une « force militaire commune ». L’Union européenne doit « s’affirmer davantage en matière de défense », a estimé Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. « Nous n’avons pas de structure permanente et sans cela nous ne sommes pas capables de travailler efficacement, nous devons avoir un quartier général européen, (…) travailler à bâtir une force militaire commune », a-t-il poursuivi.

Le Quotidien/AFP

« Je crois en l’Europe parce que mon père m’a inculqué ses valeurs »

Jean-Claude Juncker a par ailleurs annoncé qu’il allait proposer la création d’un « corps européen de solidarité » qui pourrait compter « 100 000 jeunes dès 2020 ». Disant souhaiter que ce corps européen de solidarité « rentre en application le plus tôt possible », le Luxembourgeois a souligné que cette nouvelle structure permettrait à de jeunes Européens d’étoffer leurs compétences tout en bénéficiant d’une « expérience humaine inestimable ».

« Je crois en l’Europe parce que mon père m’a inculqué ses valeurs, mais que laisserons-nous à nos enfants ? (…) Une Europe qui s’effiloche et qui n’a aucune vision pour l’avenir ? », s’est interrogé le chef de l’exécutif européen dans l’hémicycle strasbourgeois, appelant à ne pas commettre « d’erreurs qui compromettraient le rêve européen ».