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L’inflation n’épargne pas l’ACL : les cotisations plus de 30 % plus chers


Chaque jour, 50 dépanneurs de l'ACL sillonnent les routes du Luxembourg. (Photo : ACL)

L’Automobile Club du Luxembourg note une forte hausse des coûteux rapatriements de ses membres dans un contexte inflationniste qualifié d’inquiétant.

Le bilan des neuf premiers mois d’activité de l’ACL en 2022 fait état de 49 026 prestations en 2022 délivré au total à un quart de ses adhérents, qui sont au nombre de 195 000. L’assistance routière, la prestation qui constitue le cœur de son activité, a connu une hausse modérée (25 423, +3 % par rapport à la même période de 2021).

Mais la douloureuse nouvelle de la journée du côté de l’ACL était la hausse des cotisations, un exercice inédit depuis 13 ans que l’association justifie par l’inflation. Vania Henry, la responsable communication de l’ASBL, nous le confirme : la carte de membre Luxembourg passe de 49 euros à 69 euros et la carte Europe, de 89,5 à 119 euros.

La conférence de presse tenue mardi par l’ASBL a mis en avant tous les éléments – inflation, vieillissement du parc automobile, rapatriements en hausse – tendant à illustrer la nécessité de cette augmentation.

Tout augmente

Le contexte inflationniste a, selon l’ACL, un impact important sur le coût des assistances apportées aux membres. L’indexation a conduit à une hausse des salaires de 25 % depuis 2010. Le coût moyen des interventions à l’étranger a progressé de 34 %. Et le carburant coûte 66 % de plus en 2022 par rapport à 2021.

Les statistiques montrent un vieillissement du parc des véhicules luxembourgeois, ce qui induit un nombre de pannes plus élevé. En quatre ans, l’âge moyen des véhicules a ainsi augmenté de six mois, passant de 7 ans en 2018 à 7,5 ans en 2022. D’ailleurs, cette année, parmi les 76 728 voitures immatriculées au Luxembourg, 44 661 voitures étaient d’occasion. Ce qui veut dire que pour la première fois au Luxembourg, les immatriculations de voitures d’occasion dépassent celles des voitures neuves.

Les rapatriements, un poste très coûteux, se sont envolés en 2022 à +69 %. Pour les neuf premiers mois de 2021, il n’y en avait eu que 579, en 2022, ce chiffre est de 839. Voyages à l’étranger en hausse et vieillissement du parc automobile se sont conjugués, d’après l’ACL, pour produire cette hausse spectaculaire.

Les membres de l’ACL ont en effet retrouvé le goût des voyages avec la sortie de la crise sanitaire, explique l’association, avec, à l’appui, les chiffres de l’acquisition de vignettes autoroutières pour l’Autriche (+52,7 %) et la Suisse (+8,1 %).

Ces rapatriements, qui comprennent le remorquage, l’hébergement, les frais de transport, la fourniture d’un véhicule de remplacement, coûtent cher à l’ACL, qui étale plusieurs chiffres parlants. Le coût du rapatriement pour une famille de quatre personnes est ainsi de 4 865 euros en provenance du Portugal ou bien de 3 855 euros si le véhicule est en France.

Du diesel plus vert?

Endossant le rôle de lobbyiste et s’invitant dans le débat environnemental, l’ACL affiche son scepticisme à l’égard du tout électrique et constate que le parc automobile encore faiblement électrifié, à hauteur de 10 %, rend difficilement atteignable l’objectif gouvernemental de 49 % de véhicules électrifiés à l’horizon 2030. Le diesel étant majoritaire dans le parc automobile, l’ASBL entend creuser d’autres pistes.

Pour l’association, si l’objectif est de réduire les émissions de CO2, et dans la mesure où le diesel est majoritaire dans le parc automobile, alors une bonne solution serait le remplacement du diesel classique avec du diesel HVO (un gazole paraffinique de synthèse, certifié durable, fabriqué à partir d’huiles végétales durables ou à partir de retraitement des déchets). Il serait possible, grâce à lui, de réduire les émissions de CO2 jusqu’à 90%. Le hic, c’est son prix. Surtaxé, il est vendu en moyenne à 2,85 euros le litre.

L’ACL appelle donc les élus – à un an des élections législatives, rappelle-t-il -, à «envisager sans tarder» l’accès à ce type d’alternative à l’électricité, «dont on sait qu’elle ne saura répondre à tous les besoins en matière de mobilité, notamment pour les professionnels».

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