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Ampacet aux portes de la grève


Les salariés de l'entreprise Ampacet, basée à Dudelange, ont annoncé, par la voix de l'OGBL, le déclenchement possible d'une grève. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Après plusieurs mois de conflit avec la direction, les salariés de l’entreprise Ampacet, basée à Dudelange, ont annoncé, par la voix de l’OGBL, que le déclenchement de la grève était très proche.

Ce n’est qu’une question d’heures, de quelques jours maximum avant que la décision ne tombe. Les invitations en vue de faire voter la grève avaient été envoyées, la semaine passée, par les syndicats aux salariés d’Ampacet et après un vote sur plusieurs jours en raison des rythmes de travail, leur réponse est, on ne peut plus claire. 88% d’entre eux ont voté en faveur de la grève, sur un taux de participation de 90% des employés.

Cette annonce a été faite ce jeudi 23 novembre par la voix de l’OGBL lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée dans les locaux du syndicat à Luxembourg. Reste maintenant au comité de grève de décider du déclenchement du mouvement. Un choix qui pourrait être annulé si la direction se décidait à fléchir. « Nous restons ouverts à la discussion, nous n’avons pas d’intérêt à casser la convention actuelle », explique Stefan Osorio, secrétaire central adjoint à l’OGBL. « Si la grève démarre, notre offre concernant la hausse de salaires et l’augmentation des jours de congés sera déchue et nous reviendrons à notre premier cahier de revendications qui était beaucoup plus costaud », poursuit-il.

« Une déclaration de guerre »

Les salariés d’Ampacet, qui sont une soixantaine au Luxembourg, demandent une hausse des salaires à hauteur de 2,5% ainsi que trois jours supplémentaires de congé annuel. Mais depuis un an, les négociations entre la direction et les salariés à propos du renouvellement de la convention collective de travail se trouvent au point mort.

Ces propositions qui ont toutes étaient rejetées par la direction. En juillet dernier, c’est elle-même qui saisissait l’Office national de conciliation (ONC), fait très rare, avant de dénoncer la convention collective puis de déclarer la non-conciliation. « C’est inédit au Luxembourg ! », s’exclame Stefan Osorio. « L’employeur n’a pas bougé d’un millimètre. C’est une véritable déclaration de guerre envers les salariés ».

Des bénéfices presque triplés

Le 26 octobre dernier, un piquet de protestation avait eu lieu devant les locaux de l’entreprise spécialisée dans les mélanges-maîtres pour les produits plastiques. Selon l’OGBL, la direction « refusait de considérer sérieusement les revendications légitimes des salariés, mais tentait également de s’en prendre aux acquis sociaux des salariés ». Des faits à nouveau soulignés ce jeudi : « les changements proposés par le patronat étaient en dehors des codes du travail »

Quelques semaines plus tard, les salariés d’Ampacet Luxembourg refusaient les dernières propositions de la direction concernant une hausse des salaires. Cette proposition mettait en avant une hausse des salaires de 0,3%. Un chiffre jugé « dérisoire et insultant », notait l’OGBL, qui rappelait « qu’Ampacet Luxembourg a presque triplé ses bénéfices depuis 2019 (3,7 millions d’euros de bénéfices l’an dernier) ». L’entreprise prévoit même d’ajouter une nouvelle ligne de production aux quatre qui fonctionnent déjà à Dudelange.

Après seize semaines, la procédure de conciliation est arrivée à échéance le 8 novembre, n’accouchant d’aucun accord. Pour Rabah Bouadou, délégué du personnel chez Ampacet : « C’est malheureux car cela fait une mauvaise publicité pour l’entreprise mais on veut tout nous enlever. Nous sommes prêts à nous battre, la direction nous oblige à réagir ! ». Au sein de l’entreprise, si le dessin du conflit faisait naître quelques craintes au départ, « les résultats des votes ont galvanisé les équipes », conclut Stefan Osorio.

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