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Les feux gagnent du terrain dans l’ouest du Canada où des milliers d’habitants continuent à évacuer


Les vents du nord ont favorisé la propagation de ces feux (Photo : AFP)

Les feux qui ravagent le Canada ont encore gagné du terrain dimanche dans l’ouest du pays où deux larges incendies ont fusionné tandis que des milliers d’habitants paniqués poursuivent leur évacuation.

Le brasier issu de cette fusion, situé dans la région de Shuswap à 500 kilomètres au nord-est de Vancouver, s’étend désormais sur plus de 41.000 hectares, d’après les pompiers de Colombie-Britannique. « Les soldats du feu travaillent à arrêter la progression du feu vers des structures dans les zones où il continue d’avancer activement à travers les bois et les prairies », ont-ils précisé dimanche sur X (ex-Twitter).

Les vents du nord ont favorisé la propagation de ces feux qui ont détruit plusieurs bâtiments de cette région touristique. La ville de Kelowna, environ 150.000 habitants, à 150 kilomètres au sud de Shuswap, où des milliers de personnes ont dû évacuer, est toujours dimanche enveloppée d’une fumée épaisse, odorante et visible à plus de 100 kilomètres autour de la ville, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Ca a été horrible de passer la semaine avec cet air, c’est horrible à respirer », a raconté samedi soir à l’AFP Mary Hicks, 29 ans, venue de Montréal pour rendre visite à une amie à Glenmore, un quartier de Kelowna. Son vol retour a été annulé et l’aéroport de Kelowna a fermé pour aider les efforts des avions de lutte contre les incendies.

« J’ai pleuré, pleuré »

April, 39 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, a dû évacuer sa maison avec ses deux enfants en bas âge et est hébergée dans l’hôtel pour lequel elle travaille comme réceptionniste dans l’est de Kelowna, en dehors de la zone sous ordre d’évacuation. « Lorsque j’ai dû faire mes bagages, j’ai pleuré, pleuré, pleuré. Je pensais à ma famille, surtout aux enfants », a-t-elle expliqué. Cette mère de famille a pris avec elle documents, bijoux et vêtements.

« C’est la première fois qu’une telle chose m’arrive. C’était vraiment triste de partir, de laisser notre maison, je ne sais pas ce qu’il va se passer mais je pense que notre hôtel est en sécurité », a-t-elle confié.

De l’autre côté du lac Okanagan, à West Kelowna, un nombre conséquent de maisons a brûlé, selon les autorités, qui se montrent cependant optimistes sur la lutte contre les incendies, pour la première fois depuis jeudi. « Nous en sommes à quatre jours, j’ai l’impression que cela fait des mois, mais les choses s’améliorent », a annoncé dimanche le chef des pompiers de West Kelowna, Jason Brolund. « Nous avons enfin l’impression d’avancer plutôt que de reculer », a-t-il souligné.

Sur place, Shani et Matt Ekman ont abandonné leur maison, menacée par les flammes. Ils se sont installés chez des parents, mais ils se demandent s’ils vont devoir partir encore plus loin, voyant les incendies se rapprocher. « Nous sommes prêts à fuir », a confié l’AFP Matt Ekman, 37 ans. A travers la Colombie-Britannique, en état d’urgence, environ 30.000 personnes ont reçu un ordre d’évacuation et 36.000 autres sont en état d’alerte et prêtes à fuir, ont indiqué les autorités locales.

Aide fédérale

« Ne vous rendez pas dans les régions de la province touchées par les incendies pour faire du tourisme ou pour vous amuser », a rappelé dimanche Bowinn Ma, responsable des situations d’urgence de la province. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué de son côté le déploiement de « matériel des Forces armées canadiennes et des ressources pour appuyer les évacuations » ainsi que l’approbation de la demande d’assistance fédérale de la Colombie-Britannique, dans une publication sur X.

Les incendies touchent également le nord du Canada, notamment la capitale des Territoires du Nord-Ouest, Yellowknife, où près de la totalité des 20.000 habitants ont dû évacuer.

La situation est « en constante évolution » à Yellowknife et ses environs, ont communiqué les Forces Armées Canadiennes. De nouveaux militaires ont été déployés dimanche dans la région, portant à environ 400 le nombre de militaires pour « la construction continue de coupe-feux ».

« Nous avons des jours difficiles qui s’annoncent », a expliqué dimanche soir Mike Westwick, le responsable de l’information sur les incendies pour le gouvernement de la province. « Cet incendie couvre une zone tellement vaste que les conditions météorologiques sont différentes dans certaines sections ».

« C’est un été pas comme les autres, on est en train de le voir à travers le pays, que ce soit en Nouvelle-Ecosse, à travers l’ouest canadien, on a eu des événements météorologiques extrêmes qui ont un impact énorme dans le pays », a souligné Justin Trudeau lors d’une conférence de presse de soutien envers les Canadiens dimanche.

Le Canada est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le dérèglement climatique. Le pays connaît ainsi cette année une saison des feux de forêt qui bat tous les records: 14 millions d’hectares – environ la superficie de la Grèce – ont brûlé, soit le double du dernier record datant de 1989.

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