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Les députés s’emparent du Klima-Biergerrot


Les députés ont épluché le rapport du Klima-Biergerrot avant d’être invités à en débattre. La majorité adhère aux 56 propositions.

Le débat autour des 56 propositions du bureau citoyen a donné lieu à quelques passes d’armes en ces temps fébriles préélectoraux. Le rapport, cependant, a reçu un bon accueil en général

Il y avait en tout 56 propositions émises par le Klima-Biergerrot pour accélérer et intensifier la lutte contre le réchauffement climatique au Luxembourg et à la fin du débat, il y a eu une motion de la majorité, présentée par Max Hahn. Elle invite le gouvernement à analyser la faisabilité de ces propositions et à les intégrer dans les discussions entourant la mise à jour du plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC). Elle invite aussi à poursuivre l’approche participative et à associer les citoyens à l’évaluation de la politique climatique. Tout le monde, à la Chambre, n’était pas forcément d’accord avec ces conclusions, parce que les députés n’ont pas tous adhéré aux idées proposées.

Le débat relatif aux travaux de ce bureau citoyen, dont les 100 membres ont donné de leur temps libre depuis janvier pour étudier, analyser et proposer des mesures pour le climat, a surtout servi aux députés de la majorité à mettre un pied dans la campagne électorale et se positionner sur la question environnementale. Un sujet sur lequel ils ont régulièrement l’occasion de s’exprimer.

C’est le député Fred Keup (ADR), qui ne cache pas sa lassitude à la tribune, estimant que dans les 56 propositions, «il n’y avait rien de neuf». La mobilité, l’agriculture, les énergies, le gaspillage alimentaire et d’autres sujets en lien avec le climat ont tous fait l’objet de débats à la Chambre dans un passé récent et il ne voit pas l’utilité de rentrer dans le détail des mesures proposées qu’il assimile «au programme électoral des verts».

Au passage, le député de l’opposition met en doute la représentativité de ce bureau citoyen, en dépit de tout le travail réalisé par l’université du Luxembourg et l’Ilres pour composer ce panel.

Le CSV s’est plaint, lui aussi, d’un problème de représentativité. La députée Martine Hansen, coprésidente de la fraction, aurait souhaité y voir davantage d’agriculteurs «alors qu’ils sont une part importante de la lutte contre le réchauffement climatique». Le CSV ne peut pas être d’accord avec un certain nombre d’affirmations contenues dans le rapport, notamment le fait de parler d’élevages intensifs, «qui n’existent pas au Luxembourg». Le député libéral Gusty Graas abonde dans le même sens.

Le CSV, toujours, par la voix de son député Paul Galles, se dit opposé à une taxe sur le CO2 prélevée sur tous les combustibles fossiles en fonction de leur consommation par les citoyens. Ceux qui consomment peu reçoivent plus d’argent en retour qu’ils ne paient de taxe carbone, mais la taxe actuelle de 25 euros par tonne équivalent CO2 doit progressivement être portée à 200 euros. Les chrétiens-sociaux ne veulent pas en arriver là, le tarif est trop cher pour une partie de la population, en particulier ceux qui ont besoin de leur véhicule pour travailler.

Xavier Bettel s’engage

De Cécile Hemmen (LSAP) à François Benoy (déi gréng), en passant par Max Hahn (DP), Myriam Cecchetti (déi Lénk), Marc Goergen (pirate), et les précédents orateurs déjà cités, tous ont salué cette initiative de participation citoyenne et le travail réalisé. Les pirates rappellent leur proposition de loi sur la mise en place de ces comités dont il n’y a plus de nouvelles, comme l’indique Marc Goergen. Pour le reste, il adhère aux 56 propositions du Klima-Biergerrot qui lui apparaissent comme une évidence et surtout comme une claque aux verts qui n’ont pas fait le job depuis qu’ils sont au gouvernement.

Le ministre Claude Turmes le rectifie vivement et rappelle que les représentants du panel ont dit exactement le contraire, estimant que beaucoup de chemin avait déjà été parcouru pour lutter contre le réchauffement climatique.

Myriam Cecchetti a préféré argumenter pour un changement radical de politique générale pour sauver ce qui peut encore l’être et juge que «ceux qui nient encore le changement climatique doivent certainement vivre sur la lune».

Pour les socialistes, «beaucoup de propositions peuvent être rapidement transposées», exprime Cécile Hemmen. Le Premier ministre, Xavier Bettel, ne dit pas l’inverse et promet de respecter son engagement : «Ce n’est pas la dernière fois que l’on discute de ce document.»

Un commentaire

  1. La transition énergétique se réalisera sur un champ de ruines. Telle est la prédiction de ceux qui réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez.
    Quant la luttte contre le climat du Luxembourg, elle obtiendra sans doute des résultats fracassants: 0,000000000000000000000000000000000000000000000000001°C de réduction des températures moyennes (qu’on ne peut mesurer qu’à un demi degré près au mieux).