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Les défis des assistants sociaux 


L’Association nationale des assistants d’hygiène sociale, des assistants sociaux et des infirmiers gradués du Luxembourg a tiré la sonnette d’alarme en novembre dernier.

Les temps sont compliqués pour les assistants sociaux, avec une surcharge de travail et des pénuries, selon leur association. La ministre a fait le point sur la situation.

Dans quelle situation se trouvent les assistants sociaux? La députée écolo Joëlle Welfring a interrogé la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, sur le sujet par le biais d’une question parlementaire.

L’élue rappelle qu’en novembre, l’Association nationale des assistants d’hygiène sociale, des assistants sociaux et des infirmiers gradués du Luxembourg (Anasig) avait souligné différents défis et problèmes auxquels les assistants sociaux étaient confrontés actuellement, «tels que le fardeau administratif, un manque de collaboration interdisciplinaire et une pénurie, qui s’est installée durant les dernières années au niveau des assistants sociaux». Le métier a même été classé comme «très en pénurie» par l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) en septembre 2023, rappelle Joëlle Welfring.

Cette dernière ajoute aussi que des difficultés existent concernant les étudiants qui veulent devenir assistants sociaux. Reprenant des informations de presse, elle note que les cours du cursus universitaire en «sciences sociales et éducatives» actuellement proposés ne seraient plus adaptés à la complexité des problèmes sociaux actuels et aux exigences professionnelles croissante. De plus, le nombre de places de formation serait limité, ce qui entraîne un recours fréquent à des formations à l’étranger.

Dans une lettre ouverte, les étudiants concernés ont mis également «en avant la difficulté de trouver des stages en raison de la récente loi imposant la rémunération des stagiaires, craignant ainsi de ne pas pouvoir compléter les heures de stage requises dans les délais prévus pour l’achèvement de leurs cursus», écrit l’élu.

La ministre Stéphanie Obertin n’a pas la même analyse que la députée. Elle explique dans sa réponse que le registre professionnel compte 962 inscriptions d’assistants sociaux en activité. En ce qui concerne la «pénurie alléguée», la représentante du gouvernement ajoute qu’«il y a lieu de noter que la profession de l’assistant social a connu un essor considérable au cours des dernières années, ce dont témoigne l’évolution du nombre de professionnels autorisés à exercer actifs. En effet, ce nombre est passé de 673 en 2018 à 962 en 2023.»

Des soucis pour les stages

La ministre se veut prudente concernant le nombre maximal d’étudiants pouvant s’inscrire dans la formation menant au bachelor en sciences sociales et éducatives, filière assistant social. «Ce nombre ne peut pas simplement être augmenté de manière incontrôlée pour «produire» à volonté des assistants sociaux en guise de remède à un besoin croissant de professionnels du travail social», écrit-elle.

Pour elle, il y a lieu de préserver la qualité du programme d’études et de garantir que les étudiants inscrits trouvent des places de stage afin qu’ils puissent bénéficier d’une formation respectant les principes nationaux et européens de l’assurance qualité en matière d’enseignement supérieur. Des efforts sont faits aussi afin de simplifier les démarches administratives en vue d’obtenir l’autorisation d’exercer (digitalisation).

Parallèlement, le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale travaille sur la réforme des différentes professions de santé, dont l’assistant social. La ministre précise qu’à travers cette réforme, le profil professionnel des différentes professions de santé sera adapté aux besoins et réalités du terrain, ce qui aura pour conséquence une adaptation concomitante de la formation.

Concernant les stages rémunérés et les difficultés d’accès, Stéphanie Obertin concède que le «changement de paradigme au niveau de l’indemnisation peut, pendant une phase transitoire, susciter certaines réticences de la part des organismes d’accueil.»

La ministre ajoute que «le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur a lancé un groupe de travail avec les ministères ayant la Santé et la Famille dans leurs attributions afin d’élucider d’éventuelles pistes de soutien à l’adresse des organismes d’accueil issus du domaine social et de la santé tendant à amortir l’impact financier que l’obligation d’indemnisation des stages peut avoir sur les budgets respectifs de ces entités».

Concernant le cursus même, la question a été abordée par les représentants de la profession et le directeur du programme d’études concerné de l’université du Luxembourg, sans que des lacunes aient été constatées.

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