L’association Camprilux tire un bilan très positif de la saison touristique 2022. Les chiffres de 2019, la dernière année pré-covid, ont été dépassés.
Presque tous les voyants sont au vert. Réunis fin janvier pour leur assemblée générale, les membres de l’Association des campings et hébergements privés du Luxembourg (Camprilux) respirent après deux années marquées par la pandémie de coronavirus. Pour faire court : les campings ont fait le plein lors de la saison touristique 2022, avec un taux d’occupation et un nombre de nuitées supérieurs au bilan de l’année 2019, la dernière avant la crise sanitaire.
Les chiffres avancés par Camprilux viennent confirmer la tendance à la sortie de l’été. «Nous constatons que l’industrie du tourisme se reprend après les deux années plombées par le covid. Il est important de continuer à augmenter la qualité des différentes infrastructures, tout en gardant notre authenticité», a affirmé le ministre du Tourisme, Lex Delles, au moment de présenter le bilan de la saison estivale. Selon le Statec, le nombre de nuitées entre janvier et juillet a nettement progressé par rapport à l’année 2021 (+53 %). Dans le détail, on peut constater que les hôtels ont vu leurs nuitées augmenter de 44 %, les campings de 54 % et les auberges de jeunesse de… 139 %.
Des structures modernisées
«Le temps ensoleillé s’est traduit par un intérêt croissant pour les activités en plein air et les vacances en camping. La hausse du nombre de nouveaux clients, dont une majorité d’Allemands, s’est confirmée l’an dernier. Les randonneurs et de plus en plus de jeunes gens s’orientent davantage vers les campings. De plus, les tentes classiques semblent fêter leur retour», développe Florence Kirtz-Bertemes, la présidente de Camprilux, citée dans un communiqué de presse.
La modernisation des structures d’accueil constituerait un grand atout. La prise de conscience renforcée pour l’environnement profiterait également aux campings. De plus, les camping-cars de dernière génération inciteraient toujours plus de gens à passer leurs vacances en pleine nature. Le dénominateur commun est, selon Camprilux, la recherche d’une offre de qualité, qui se concentre sur «l’essentiel».
Cette tendance ne profite cependant pas à tout le monde. Les touristes optant pour les campings se laisseraient moins tenter par l’offre gastronomique. Il en irait de même avec l’offre pour réaliser des excursions motorisées.
La taxe de séjour jugée «contre-productive»
En dépit du bilan très positif, les exploitants de campings font également part d’une série d’inquiétudes. La hausse des prix pour la fourniture en eau et en énergie en fait partie. Il ne serait pas possible de facturer le surcoût intégral aux clients, précise Camprilux. La transition verte est un autre défi qui risque de peser lourdement. Un manque de prévisibilité sur la durabilité des investissements à mener est déploré. Enfin, les campings sont aussi confrontés à un manque «critique» de main-d’œuvre.
L’autre préoccupation majeure concerne l’introduction par certaines communes d’une taxe de séjour. Cette dernière est jugée «contre-productive» pour l’attractivité du Luxembourg en tant que destination touristique. Le ministre du Tourisme, présent à l’assemblée générale, a renvoyé vers l’autonomie communale. Lex Delles a cependant exclu, du moins pour le moment, une taxe de séjour à l’échelle nationale.
L’avenir des campings doit, finalement, être pérennisé par la prise de pouvoir de la jeune génération. Une initiative, baptisée «Camprilux Next Generation», a été lancée afin de familiariser les futurs repreneurs avec les tâches et défis liés à l’exploitation d’un camping.
…une taxe de séjour en soi n’est pas contreproductive: Elle est le signe physique sur la facture client que celui-ci utilise une infrastructure communale, de l’eau, etc. Cette pilule serait peut-être mieux digérée par le visiteur s’il en reçoit une petite contre-partie: une réduction pour la piscine municipale, un musée local, etc. À Genève comme dans d’autres villes, la taxe de séjour est contrebalancée par un billet journalier pour les transports publics, ce qui revient en fait à notre gratuité!