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Le Slow Tourism, ou comment voyager avec lenteur 


La région du Guttland près de Luxembourg développe depuis 2016 le tourisme lent, en anglais, le Slow Tourism. 

Implantée depuis quelques années au Grand-Duché, cette philosophie de vie vise à voyager dans le respect de l’environnement et de la population locale.

Comment voyager de manière durable ? Depuis quelques années, une façon différente de concevoir le tourisme se développe de plus en plus en Europe. Il s’agit du Slow Tourism, en français, le tourisme lent. Un phénomène encore timide qui s’est implanté en 2016 au Luxembourg. Et ce, dans une région en particulier : le Guttland. Située autour de Luxembourg, cette terre rurale se situe dans le centre et l’ouest du pays, entre le canton de Redange et la vallée des Sept-Châteaux.

Au total, 28 communes membres en font partie. «Quand nous avons créé l’office régional de tourisme en 2016, nous avons fait le tour de la région et parlé aux habitants. On a constaté tout de suite que le Slow Tourism pouvait vraiment se développer ici», explique Isabelle Hermes, gestionnaire de l’office de tourisme régional du centre et ouest du Luxembourg. Un projet qui dépend d’un réseau international européen appelé le Slow Trips. Celui-ci reste toujours en cours de développement dans la région. «Nous avons une vision jusqu’à 2030», précise la gestionnaire. 

Une philosophie de vie avant tout

Mais alors, qu’est-ce que le Slow Tourism? «C’est une conception du tourisme qui invite à la fois à la connaissance de la région, des traditions et des habitants», répond, enthousiaste, Isabelle Hermes. Respecter l’environnement donc, mais surtout avec lenteur. «Nous sommes en train de réhabiliter les sentiers de randonnée du Guttland. On a décidé dans notre démarche de Slow Tourism de mettre en avant les circuits courts pour inviter les personnes à la détente et non au défi.»

Une façon différente de voyager qui repose avant tout sur une philosophie de vie. «C’est un état d’esprit qui met en avant certaines valeurs qui sont tout sauf superficielles.» Une conception qui attire davantage de touristes, avides d’une nouvelle expérience de voyage. «Nous avons beaucoup de personnes qui viennent des pays voisins et aux profils très différents : des couples, des jeunes, des retraités», assure Isabelle Hermes. Un public varié et de plus en plus demandeur. «C’est en constante augmentation, surtout pour les randonnées et le cyclisme pour lesquels nous avons beaucoup de demandes.»

Le tourisme de demain ?

Canicule en Italie, incendies dévastateurs en Grèce, le tourisme commence, aujourd’hui, à changer de cap. «Il y a une certaine prise de conscience. La crise sanitaire a fait redécouvrir le pays aux Luxembourgeois et aux pays voisins», constate Isabelle Hermes.

Alors, le Grand-Duché deviendra-t-il le pays du tourisme de demain? «C’est possible. Le fait que les transports publics soient gratuits et durables est une énorme chance pour notre pays.»

Le concept de Slow Food a fait son apparition dans les années 1980 en Italie. Photo : unsplash

Le Slow Tourism se retrouve aussi dans l’assiette

Le tourisme lent passe aussi par la nourriture. On appelle cela Slow Food. «Dans cette philosophie, il y a une partie importante sur la découverte de la région à travers les traditions, mais aussi en dégustant les produits locaux. Cela peut passer par les restaurants mais aussi par des ateliers de cuisine.»

Ce concept à la base du tourisme lent a fait son apparition dans les années 1980 en Italie. L’objectif était d’y établir un rapport clair entre «le plaisir, l’origine des aliments et la vie rurale». Mouvement international aujourd’hui, il invite «au respect des rythmes de la vie, en relation harmonieuse avec la nature», peut-on lire sur le site de l’office de tourisme du centre et ouest du Luxembourg.

Au Grand-Duché, il est présent depuis 1999 au travers de la fondation de l’association Slow Food Luxembourg. Un concept qui se matérialise au travers d’activités comme des ateliers de goût, des marchés, des stages de cuisine ou des visites directement chez les producteurs du Luxembourg et de la Grande Région.

Depuis son implantation il y a plus de 20 ans dans le pays, la Slow Food gagne encore à être connue. «Nous n’avons pas de projet concret aujourd’hui. C’est aussi quelque chose que nous aimerions encore développer», conclut la gestionnaire de l’office de tourisme du centre et de l’ouest du Luxembourg.

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