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Le rôle précieux de l’aide humanitaire luxembourgeoise


Pendant un an, le Luxembourg assurera la présidence du Groupe de soutien des donateurs de l’OCHA. (Photo : fabrizio pizzolante)

Franz Fayot a fait le point vendredi sur les activités de l’Action humanitaire luxembourgeoise menées jusqu’à présent en 2023, alors que les besoins d’aide humanitaire explosent à travers le monde.

Depuis le mois de juillet et jusqu’en juin 2024, le Luxembourg assure la présidence du Groupe de soutien des donateurs (ou Donor Support Group, DSG) du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Ce département du Secrétariat de l’ONU a pour mission d’assurer la mobilisation des acteurs humanitaires et la coordination de leurs actions afin d’apporter une réponse efficace sur le terrain.

Au cours d’une conférence de presse organisée vendredi, à la veille de la journée mondiale de l’Aide humanitaire, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, a annoncé fournir 250 000 euros supplémentaires à l’OCHA, partenaire de longue date de l’Action humanitaire luxembourgeoise, ce qui porte la contribution nationale envers l’OCHA à 10,4 millions d’euros pour l’année 2023.

Une générosité vivement saluée par Anja Nitzsche, responsable de la division des partenariats et de la mobilisation des ressources de l’OCHA, venue spécialement de Genève. Le Luxembourg, qui est effectivement le plus grand donateur d’aide humanitaire par habitant, «fait figure de modèle», a-t-elle déclaré. Un rôle précieux, d’autant qu’il n’y a jamais eu autant de personnes à travers le monde ayant besoin d’une aide humanitaire, entre les crises politiques et économiques, les maladies et les conséquences de la pandémie de Covid-19, l’augmentation du prix des denrées alimentaires, la guerre en Ukraine, la crise climatique. «L’ONU et tous ses partenaires se sont fixés d’apporter une aide humanitaire à quelque 250 millions de personnes sur les 363 millions qui en auraient besoin. C’est 10 fois plus qu’il y a vingt ans», a précisé Anja Nitzsche.

Au cours de cette année à la tête du DSG de l’OCHA, le Luxembourg s’est fixé trois grandes priorités : soutenir un système humanitaire plus centré sur les personnes touchées et plus spécifique au contexte; se focaliser sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays; et enfin, répondre aux risques et défis liés à l’utilisation des données, un point qui met en avant les atouts du Grand-Duché en matière d’innovation et de digitalisation. «Nous devons insister sur une utilisation responsable des données, qui constituent un élément sensible dans notre quotidien, mais qui l’est d’autant plus dans le domaine humanitaire», a souligné le ministre.

Vingt-sept pays aidés par le Luxembourg en 2023

Cette conférence a aussi été l’occasion pour le ministre Fayot de faire le point sur les activités de l’Action humanitaire luxembourgeoise depuis le début de l’année 2023. Au cours de ces derniers mois, le Luxembourg a en effet apporté une aide humanitaire à pas moins de 27 pays.

En premier lieu desquels, bien sûr, l’Ukraine. Depuis le début de la guerre, en février 2022, le Grand-Duché a fourni par l’intermédiaire d’ONG une aide qui s’élève désormais à 12 millions d’euros ainsi que des contributions en nature (équipements médicaux, médicaments, générateurs, matériel pour fournir des services de connectivité) qui représentent un total de près de 10 millions d’euros. Franz Fayot a par ailleurs annoncé vendredi le don de 100 générateurs électriques, pour un montant de 300 000 euros, qui seront acheminés début septembre en Ukraine.

En 2023, le Luxembourg a également apporté une aide de 2,9 millions d’euros à la Turquie et à la Syrie, frappées par des terribles tremblements de terre au mois de février. Sans oublier son soutien au Sahel, l’une des principales zones d’intervention de l’Action humanitaire, qui représente 6 millions d’euros d’assistance jusqu’à présent.

Enfin, l’Action luxembourgeoise s’est aussi engagée à fournir une aide dont le montant total prévu à ce jour s’élève à 14 millions d’euros pour les pays qui font face à des crises humanitaires persistantes, trop souvent oubliées : Yémen, Afghanistan, Pakistan, Soudan, Venezuela, Territoires palestiniens occupés…

Travailleurs humanitaires à l’honneur

La journée mondiale de l’Aide humanitaire a été instaurée par l’OCHA le 19 août 2008 pour célébrer les humanitaires du monde entier, qui s’efforcent, malgré les dangers encourus, de répondre aux besoins mondiaux sans cesse croissants – l’OCHA estime que 363 millions de personnes à travers le monde (soit une sur 22) a besoin d’une aide humanitaire aujourd’hui, un record. La date du 19 août fait référence à l’attaque du 19 août 2003 contre les quartiers généraux des Nations unies à Bagdad (Irak). Cet attentat à la bombe, dont c’est le 20e anniversaire, avait tué 22 travailleurs humanitaires, dont un représentant de l’ONU, et fait plus de 150 blessés.

Selon les derniers chiffres de l’ONU, en 2022, 116 humanitaires ont été tués pendant leur mission (96 % étaient des employés nationaux, 4 % des internationaux), 143 ont été blessés et 185, kidnappés. La plupart des violences ont eu lieu au Soudan du Sud (qui reste l’endroit le plus dangereux pour ces travailleurs), au Mali et au Myanmar.

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