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Le pouls de l’artisanat ralentit


Le secteur réclame des investissements publics à la hauteur, pour «compenser» un certain manque à gagner. (Photo : archives lq/julien garroy)

Alors que les résultats de son enquête de conjoncture pour le 3e trimestre restent sombres, l’inquiétude monte au sein de la Chambre des métiers, qui alerte les autorités.

L’enquête de conjoncture menée par la Chambre des métiers au 3e trimestre montre clairement les signes d’un ralentissement économique : l’indicateur de l’activité a fortement baissé et les chefs d’entreprise s’attendent à un nouveau recul au dernier trimestre. L’évolution des prix des matériaux et de l’énergie, tout comme les frais de personnel, est source d’inquiétude pour les patrons.

Le secteur de l’artisanat constate que la crise énergétique pèse lourd sur la confiance des clients, privés ou professionnels, tandis que du côté des ménages, la baisse dpouvoir d’achat a un impact sur la demande. D’où l’appel des professionnels pour des investissements publics à la hauteur, afin de «compenser» ce manque à gagner. D’autant qu’avec les échéances rapprochées de l’échelle mobile des salaires, les entreprises voient leurs dépenses de personnel «s’envoler».

«Dans ses dernières prévisions, le Statec indique que trois tranches indiciaires pourraient échoir au cours de 2023. (…) La Chambre des métiers insiste auprès du gouvernement pour que tout impact résultant de cette troisième tranche soit compensée conformément à l’accord tripartite», anticipe l’organisation dans un communiqué, réclamant la prolongation des mesures de soutien du Solidaritéitspak 2.0 – ou au moins une suppression progressive – si la situation devait perdurer au-delà de 2023.

Construction : les clients font marche arrière

Dans la construction, le risque que les clients (ménages, entreprises, secteur public) reportent, annulent ou réduisent leurs projets d’investissement, notamment face à la hausse des taux d’intérêt, est déjà une réalité qui se mesure au niveau des autorisations de bâtir : le volume bâti autorisé dans le domaine résidentiel a diminué de 34 % au 1er semestre 2022 par rapport à la même période en 2021. L’enquête révèle aussi un recul du carnet de commandes de 0,6 mois au 3e trimestre 2022, signe indéniable d’un affaiblissement de la demande, estime la Chambre des métiers.

Autre branche de l’artisanat en souffrance : l’alimentation. Là encore, l’indicateur de l’activité est en baisse au 3e trimestre, et pour les fêtes de fin d’année, les chefs d’entreprise ne prévoient qu’une stagnation, en lieu et place du pic de chiffre d’affaires annuel.

Enfin, le secteur de la mécanique reste toujours en proie au bouleversement des chaînes logistiques et demeure peu dynamique au 3e trimestre : les concessionnaires automobiles et agricoles connaissent de longs délais d’attente pour la livraison de véhicules et des perturbations des marchés en fonction des marques et des modèles. 

1 500 logements en moins pour 2023

La Fédération des artisans a pu constater auprès de ses membres, lors de son assemblée générale du 17 novembre, que le chiffre d’affaires s’est effectivement dégradé dans tous les secteurs et que les liquidités sont en train de s’éroder de manière préoccupante. L’organisation note aussi que la construction de nouveaux logements risque de s’affaisser l’an prochain, en passant de 3 800 à 2 300 unités seulement. Dans ce contexte tendu, elle demande au gouvernement la réintroduction temporaire du taux super-réduit de 3 % sur les logements locatifs et les travaux de rénovation, tout comme l’abolition des frais d’enregistrement sur la quote-part construction déjà réalisée, pour encourager les promoteurs à poursuivre les projets en cours, même sans acheteur potentiel.

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