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Le phénomène des frontaliers «atypiques» décrypté


Les frontaliers sont invités à participer à un sondage qui les concerne. (photo Editpress)

Pour aller travailler, une frange de Luxembourgeois migre au quotidien de la Grande Région vers le Grand-Duché et, plus rarement, dans le sens inverse. Il existe aussi des «faux frontaliers».

L’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) tout comme l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi (OIE) livrent une série de chiffres qui viennent compléter ceux du Statec sur le phénomène des migrants du travail à l’intérieur de la Grande Région. À côté des «frontaliers entrants», il existe les «frontaliers sortants».

L’étude du Statec constate, qu’en réalité, il existe très peu de frontaliers sortants. Il existe deux chiffres qui sont à différencier . En 2021, le Grand-Duché dénombrait 13 762 résidents qui travaillent à l’étranger. Dans les faits, ils ne sont cependant que 1 583 à vraiment traverser la frontière. Les 12 179 autres frontaliers «sortants» sont à considérer comme des «faux frontaliers».

Ils sont employés auprès des institutions européennes et internationales installées au Grand-Duché qui, elles, «ne sont pas considérées comme faisant partie de l’économie» nationale. Il s’agit d’une «particularité statistique», comme l’explique le Statec : «Ces institutions forment des “pays“ à part et leurs employés sont considérés comme des frontaliers sortants (…)». Le nombre total d’emplois des organisations internationales au Luxembourg s’élève d’ailleurs à 15 681, un chiffre qui inclut les 3 682 employés travaillant au Grand-Duché, mais résidant en Allemagne, Belgique ou France.

Le flux de rémunération de ces «faux frontaliers» n’est pas pris en compte dans le total des frontaliers entrants et sortants «ordinaires». En 2021, les seules institutions européennes ont versé 4,5 et 1,7 milliards d’euros à ces employés belgo-luxembourgeois, résidant au Grand-Duché.

Les frontaliers «atypiques» incluent les résidents grand-ducaux qui choisissent de quitter le pays, tout en continuant à y travailler. Selon l’IGSS, 3 647 salariés actifs sont, courant 2022, partis habiter de l’autre côté de la frontière. Dans près de 90 % des cas, il s’agit de départs vers la Grande Région. Parmi eux, on dénombre 1 082 Luxembourgeois (30 %), 994 Portugais (27 %) et 911 Français, Belges ou Allemands qui sont retournés dans leur pays d’origine.

Entre 2012 et 2022, le nombre annuel de ces frontaliers atypiques est passé de 2 091 à 3 647 individus, soit une augmentation de 75 % en 10 ans. L’année dernière, 65 % des travailleurs luxembourgeois, devenus frontaliers (dont 52 % avaient moins de 35 ans), se sont installés en Allemagne. Deux tiers des ex-résidents portugais ont opté pour la France.

Le nombre de frontaliers atypiques de nationalité luxembourgeoise était de 13 350 personnes en 2022. «Il a toutefois augmenté de plus de 81 % depuis 2017», révèle l’OIE.

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