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Le Monde justifie la publication de la tribune sur la « liberté d’importuner »


Le Monde a réalisé des dizaines d'interviews et de points de vue variés, en général favorables au mouvement #MeToo. (photo: AFP)

Le médiateur du Monde a justifié samedi la publication de la tribune polémique sur la « liberté d’importuner » signée par une centaine de femmes dont Catherine Deneuve, texte qui a suscité, explique-t-il, un débat interne sur la place à lui accorder.

« Nous n’avions pas de doute sur le fait qu’il fallait publier le texte des 100 femmes », explique dans le texte le directeur de la rédaction Luc Bronner, ajoutant qu’une « task force chargée d’enquêter sur les phénomènes de harcèlement sexuel » a été mise en place il y a deux mois au sein du quotidien qui a décidé de « faire de ces questions une priorité éditoriale pour l’année à venir ».

« Avant même la publication de cette double page, nous avions publié plus d’une dizaine de manchettes, une quarantaine d’enquêtes, reportages et analyses portant sur ces sujets de harcèlement.

Sans parler de dizaines d’interviews et de points de vue variés, en général favorables au mouvement #MeToo. Donner la parole à des personnalités défendant des points de vue différents ne posait donc aucun problème de principe », poursuit-il.

Cette tribune a été publiée dans les pages « Débats » du Monde, dont le rôle est de « susciter des points de vue contradictoires, défendre le pluralisme des idées, animer le débat public », rappelle le médiateur du quotidien, Franck Nouchi.

Mais l’intérêt suscité par le texte sur les réseaux sociaux et à l’étranger a suscité un débat au sein de la rédaction, raconte le médiateur : « tandis que l’audience de ce texte atteignait des scores faramineux, à la rédaction du Monde, un débat naissait : a-t-on eu raison de publier cet article qui va à l’encontre des ‘valeurs’ défendues par le journal ? s’interrogeaient plusieurs jeunes rédactrices et rédacteurs.

À l’inverse, d’autres, souvent plus âgés, se demandaient si nous n’étions pas passés à côté d’une manchette choc ».

Du côté des lecteurs, le médiateur relève également « une césure entre les adeptes des réseaux sociaux et les abonnés du Monde », les premiers critiquant le journal et les seconds les remerciant.

Le quotidien en conclut qu’il faut faire « un effort de présentation de manière à ce que les internautes, moins au fait de la ‘grammaire’ du Monde que nos abonnés, comprennent immédiatement qu’ils ont affaire à une tribune et non à un article écrit par un journaliste maison ».

Le Quotidien/ AFP

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