L’organe décisionnel supérieur de l’OGBL s’est réuni à la Maison du Peuple, ce mardi 5 juillet, afin de rappeler ses différents champs d’action pour les prochaines semaines. Le syndicat continue de dénoncer le report de l’index à avril 2023 et en profite pour fustiger la fin du télétravail pour les frontaliers, ainsi que la situation « préoccupante » liée aux logements.
Dans la spacieuse salle de la maison du peuple, à l’avant de la scène ornée de drapeaux et d’affiches de l’OGBL, Nora Back martèle les éléments de langage du syndicat concernant le report de l’index : « Nous n’acceptons pas cette manipulation », assène la présidente du syndicat, le ton ferme.
Depuis vendredi 1er juillet, une partie des accords tripartites, signés en mars dernier par le gouvernement, le patronat (UEL) et deux partenaires sociaux (LCGB et CGFP), est effective. Cette dernière prévoit un report de la tranche indiciaire au 1er avril 2023, et ce, malgré l’inflation galopante et une hausse des prix considérable.
Le CIE, un trompe-l’oeil selon le syndicat
Une aberration pour l’OGBL, non-signataire de l’accord et principal opposant à cette décision censée offrir plus de prévisibilité aux entreprises d’ici à l’année prochaine : « La situation économique est bonne, les entreprises se portent bien, il n’y aucune récession. Ce sont même des gagnants de la crise », contredit Nora Back.
En l’absence d’une hausse des salaires de 2.5%, comme prévu par l’index, le gouvernement a introduit un crédit d’impôt énergie dont le montant peut aller jusqu’à 84 euros par mois selon le salaire. Un trompe-l’œil, selon le syndicat : « Cette mesure s’adresse à une minorité de personnes. De plus, il s’agit de l’argent public, donc de notre argent. »
Les logements et le télétravail dans le viseur
Après 838 jours d’accords fiscaux permettant aux frontaliers de travailler chez eux, le nombre de jours de télétravail autorisés est à nouveau fixé à 29 pour les Français jusqu’en fin d’année, 34 pour les Belges et 19 pour les Allemands. Une nouvelle préoccupation pour l’OGBL, qui juge ce retour à la normale « incohérent », à l’heure où les cas de Covid-19 se multiplient : « Nous regrettons l’absence d’accords binationaux avec les pays voisins et nous demandons que tous les salariés frontaliers se voient autorisés à prester 25% du temps de travail depuis leur domicile », revendique la présidente du syndicat, évoquant par ailleurs un souci d’équité fiscale entre les salariés. Il s’agirait là de permettre aux frontaliers d’avoir recours au télétravail jusqu’à deux jours par semaine en moyenne, sans que l’affiliation à la sécurité sociale et aux Impôts ne changent.
Sur le front du logement, vecteur « d’inégalités sociales », le syndicat compte également agir et propose d’ores et déjà un plan en trois actes : « Il faut élargir l’offre, adopter un mécanisme qui régule les prix et rendre difficile l’accumulation de biens immobiliers par l’imposition », détaille Nora Back.
Tout un programme, qui débutera dès la rentrée en septembre avec plusieurs actions syndicales. Dans l’attente de cette échéance, l’OGBL compte organiser des formations internes à Remich et à Luxembourg-Ville durant tout l’été.