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Les experts toujours en faveur d’une vaccination obligatoire


Le groupe composé de cinq experts a rendu ses recommandations sur la nécessité d'une obligation vaccinale (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Le groupe d’experts a annoncé, ce mardi matin, ses recommandations sur l’obligation vaccinale au Luxembourg. Parmi celles-ci, les scientifiques préconisent la vaccination obligatoire pour les plus de cinquante ans, mais pas pour le personnel soignant.

Alors que le nombre de contaminations repart à la hausse, le groupe de cinq experts, qui avait déjà recommandé la vaccination obligatoire pour les plus de cinquante ans en janvier, a tenu, ce mardi matin, une conférence de presse où il est resté sur ses positions.

Ce groupe de scientifiques est composé du Dr Vic Arendt, médecin infectiologue, du Prof Dr Claude Muller, professeur, expert en virologie, du Dr Gérard Schockmel, médecin spécialiste en maladies infectieuses, du Dr Thérèse Staub, médecin-chef du Service national des maladies infectieuses et du Prof Dr Paul Wilmes, chercheur au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine.

La vaccination obligatoire pour les plus de cinquante ans

Le Dr Vic Arendt l’a clairement signifié : « Nous sommes toujours en faveur d’une vaccination obligatoire pour les personnes de plus de cinquante ans, ainsi qu’une quatrième dose pour les personnes ayant des comorbidités ou étant vulnérables. Nous devons être prêts pour l’automne ». Suivant la décision du gouvernement, cet avis sera oui ou non mis en place.

Au début de la conférence de presse, le groupe d’experts a souligné, en se référant aux chiffres de la Santé, qu’aujourd’hui, 30 489 personnes de plus de cinquante ans ne sont pas encore vaccinées, soit plus de 13,5% de ce groupe d’âge. Aussi, plus de 20 000 personnes de plus de cinquante ans ne sont pas encore totalement vaccinées.

Se préparer à la nouvelle vague à l’automne

« Être préparé au pire pour l’automne », a fait remarquer Claude Muller. « On ne sait pas ce qui nous attend. Y aura-t-il une nouvelle vague ? Quelle sera son envergure ? Quand va-t-elle débuter ? Y aura-t-il un nouveau variant ? ». Si les détails de cette nouvelle vague sont difficiles à prévoir, le scientifique prend exemple sur le passé pour noter la régularité de ces phénomènes. « Ce que nous savons en regardant vers le passé, c’est qu’en automne, il y a toujours eu une nouvelle vague », note le scientifique. Une situation qu’il explique par la rentrée des classes, au retour du froid et de la vie en intérieur, mais aussi au manque de ventilation dans les pièces.

Pour faire face à cela, le groupe d’experts conseille une vaccination avant la vague et analyse deux options. »Quel que soit le variant qui va apparaître, l’option 1, soit trois doses pour les personnes de plus de cinquante ans, offre peu d’impact sur la réduction des soins intensifs », annoncent les experts. Pour le second scenario, il est question de deux ou trois doses combinées à un rappel administré peu avant la vague épidémique. « Une obligation vaccinale est justifiée contre un variant similaire au Delta si on reçoit un rappel avant la vague », conclut Claude Muller.

Le cas des soignants

D’après les observations du groupe d’experts, « la couverture vaccinale est excessivement faible dans le secteur des soins ». Dans le milieu hospitalier, le vaccin ne parvient pas à atteindre l’impact minimal requis contre les infections. Ce dernier reste en dessous des 50%. Toutefois, les soignants ne devraient pas être soumis à l’obligation vaccinale, selon les experts. Cependant, « il est inacceptable que le droit au secret médical d’une minorité du personnel du secteur soit placé au-dessus du droit à l’intégrité physique des personnes vulnérables qui leur sont confiées », a souligné Claude Muller.

Durant la conférence de ce matin, les scientifiques ont listé une série de mesures qui pourraient être mises en place dans le secteur de la santé : révéler le statut vaccinal pour le personnel de santé, la sensibilisation des médecins traitants, l’importance accrue de la responsabilité individuelle. « Ces personnes doivent assumer leur choix de pouvoir infecter d’autres personnes ». Le groupe d’experts a également émis l’idée de mettre en place « une législation spécifique concernant le statut vaccinal dans le secteur hospitalier. »

Omicron

Un seul objectif préoccupe les scientifiques : « Ce qui importe pour nous, c’est qu’on n’ait pas de surcharge du système de santé, et je pense avant tout aux soins intensifs », a annoncé Claude Muller dès le début de son intervention.  Le groupe d’experts est revenu sur l’efficacité du vaccin contre le variant Omicron, notamment grâce aux nombreuses données récoltées au fil des mois.

Le Dr Vic Arendt a souligné que si l’efficacité vaccinale contre Omicron est peu élevée avec un schéma vaccinal classique, la dose booster l’augmente à 90%. L’expert a poursuivi en notant que par rapport au vaccin, le variant Omicron était « moins virulent », « rend moins malade ».

Pour revenir à l’objectif cité précédemment, les experts rappelle que la seule mesure efficace reste la vaccination. « Il n’y a qu’une possibilité pour y parvenir, c’est la couverture vaccinale la plus haute possible », explique Claude Muller.