Les jeunes écolos constatent qu’au niveau de la prise en charge des maladies mentales, le pays est à la traîne. Ils proposent des mesures pour que la santé mentale soit prise au sérieux.
Les jeunes verts (déi jonk gréng) poussent leurs aînés à faire de la santé mentale «une priorité politique». La pandémie a entraîné une détérioration du bien-être mental des personnes et les troubles anxieux sont devenus plus fréquents, selon eux, et il est temps de prendre au sérieux l’état mental des jeunes. Ces derniers souffrent des incertitudes liées à leur avenir, entre les crises climatiques et les luttes de pouvoir.
«Cette évolution est contrastée par une société où les maladies mentales restent trop souvent taboues et par un système de santé dont l’offre de prise en charge en matière de santé mentale est à la traîne», constatent amèrement les jeunes verts. Ils reprochent au gouvernement d’avoir négligé ce domaine de la santé et rappellent qu’il a fallu plus de cinq ans pour faire un pas en avant dans les négociations sur le remboursement des traitements psychothérapeutiques. Les jeunes verts ont fait preuve de patience, encore, concernant la présentation du plan d’action pour la santé mentale, déjà reportée deux fois, de 2021 à 2022, et qui ne devrait, au final, être publiée qu’au printemps 2023.
Pour prévenir autant que possible les maladies mentales et offrir une prise en charge adéquate, déi jonk gréng proposent des mesures qui passent en premier lieu par les écoles, parce que ces dernières années ont été stressantes pour les élèves. Ils suggèrent d’introduire une consultation psychologique obligatoire dans le contexte scolaire, sur le modèle de l’examen de médecine générale qui a déjà lieu tous les deux ans. Cet examen pourrait être pris en charge par le Sepas ou être effectué par des psychothérapeutes externes.
Un équilibre à trouver
Une prévention accrue passe également par une meilleure sensibilisation, à destination tant des élèves que des enseignants, estiment les jeunes écolos. Ils proposent d’intégrer la santé mentale comme thème transversal dans l’enseignement, par exemple dans les matières « vie et société » et « éducation sexuelle et affective » ainsi que dans l’éducation artistique et l’enseignement des langues.
La santé mentale devrait être intégrée dans la formation initiale et continue des enseignants, «afin qu’ils puissent mieux identifier les problèmes éventuels des élèves et réagir en conséquence, et qu’ils puissent également informer sur les centres d’aide existants», précisent les jeunes écolos.
Trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle est important aussi, mais malheureusement, «le temps pour soi est souvent insuffisant», constatent les jeunes verts.
Cinquante jours de télétravail
Les situations de stress se multiplient, ce qui peut entraîner des dépressions ou des burn-out. Le télétravail est donc une bonne chose, selon les verts. Deux jours par semaine, pour les professions où cela est possible, aideraient à mieux prévenir le stress et les éventuels burn-out.
Il serait judicieux, pour les jeunes verts, d’autoriser cinquante jours de télétravail par an pour tous les frontaliers et d’harmoniser les politiques. «Dans ce contexte, le Luxembourg devrait également être prêt à offrir une compensation financière à nos pays voisins pour cette perte fiscale, par exemple sous la forme d’investissements dans des projets d’infrastructure», suggèrent les écolos.
Enfin, le burn-out devrait être reconnu comme une maladie professionnelle, «montrant ainsi que la santé mentale est aussi importante que la santé physique et qu’elle est prise au sérieux», insistent-ils.
Les jeunes écolos en profitent pour dérouler quelques propositions de lutte contre la précarité, vu que «les circonstances sociales ont une influence importante sur l’état mental». Pour eux, prévenir la précarité et veiller à ce que personne ne passe à travers les mailles du filet social signifie donc également renforcer la santé mentale des citoyens de manière préventive.