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La «pauvreté luxembourgeoise» s’expose dans la capitale


Le nouvel ouvrage et les expositions de Claude Frisoni et Raymond Reuter vise à « rendre visible » la pauvreté au Luxembourg.

Rendre les personnes pauvres du Luxembourg plus visibles et dignes. Tel est l’objectif de l’ouvrage «Les Exclus du Festin – La pauvreté au Luxembourg», qui est paru ce mardi 16 mai. L’ouvrage réunit des photographies de Raymond Reuter et des textes de Claude Frisoni, qui sont également exposés à la Gare de Luxembourg pour quelques mois.

«Montrer de manière flagrante ce que c’est que d’être pauvre dans un pays riche.» Voilà le but du nouvel ouvrage de Claude Frisoni et Raymond Reuter, respectivement écrivain lorrain et photographe luxembourgeois, qui ont publié cette semaine «Les Exclus du Festin – La pauvreté au Luxembourg», un livre documentant la précarité luxembourgeoise, soutenu par la Chambre des salariés (CSL).

Les chiffres le montrent : la pauvreté existe aussi au Grand-Duché. Dans son rapport de 2022, le Statec avait relevé qu’en 2021, 115 980 personnes vivaient ainsi sous le seuil de pauvreté. Sous ses airs de «pays de riches», le Luxembourg cache une tout autre réalité : le taux de risque de pauvreté y est supérieur à ses voisins frontaliers, avoisinant les 19,2%.

«Derrière ces chiffres se cachent une réalité triste et brutale… C’est ce que montrent le livre et les expositions», souligne Nora Back, présidente de la CSL, qui accueillera, pendant plusieurs mois, une exposition reprenant les photographies issues de l’ouvrage publié.

Photographies, chiffres et témoignages s’allient au sein des cent cinquante pages du livre pour donner de la visibilité aux personnes précaires. Le recueil prend la place nécessaire pour développer ce problème grandissant. Raymond Reuter, photographe et initiateur du projet, explique que l’idée d’un travail de fond lui est venue parce que «le sujet est peu traité et caché» : «Au début, ça me paraissait incongru ! Comment un pays aussi riche peut être pauvre ?» appuie son comparse, Claude Frisoni.

«Apprendre à les reconnaître et à les respecter»

Le livre et les expositions sont les fruits d’un travail long de dix-huit mois. «Ça a été difficile de trouver et de montrer ces personnes, car elles sont cachées», se désole Claude Frisoni, qui, pour les rendre «visibles et dignes» n’a trouvé qu’une seule solution : «apprendre à les reconnaître et à les respecter».

Les deux auteurs ont pu compter sur l’aide des travailleurs sociaux pour leur travail préparatoire. Les associations les ont ainsi familiarisés avec ces questions et les ont guidés vers «les bons témoins». Car il ne suffit pas d’aller sonner aux portes, appareil photo en main : un tel projet demande du temps. «Nous avons discuté et pris des repas avec eux», glisse Raymond Reuter, qui a réitéré l’expérience une dizaine de fois pour vraiment créer du lien et apprendre à les connaître.

Les portraits exposés sont d’ailleurs tous mis en scène dans la nature. Et les photographies sont développées en grand format et encadrées. «J’ai voulu les prendre en photo en toute dignité.»

Alerter l’opinion et les autorités

La démarche de Claude Frisoni et Raymond Reuter n’est pas seulement artistique ou démonstrative. Ils souhaitent faire réagir. «On a essayé de faire sortir quelque chose qui soit un partage avec le reste de l’opinion publique, que les gens ne soient pas, comme je l’ai été trop longtemps, ignorants de cette réalité», explique Claude Frisoni.

L’auteur souhaite aussi que la pauvreté devienne une cause nationale. «Je demande au gouvernement qu’il crée une réunion interministérielle pour réunir une expertise sur le problème… Tout ça en collaboration avec des travailleurs sociaux et des personnes, que je continue à appeler, des victimes.»

Le livre est disponible en librairie et ses bénéfices de vente iront à des œuvres caritatives. Une partie des photographies de l’ouvrage sont visibles jusqu’au 16 juillet à la Gare de Luxembourg, et jusqu’au 15 septembre dans les locaux de la CSL.

3 plusieurs commentaires

  1. Une personne seul qui a 2500 euros net ne peu pas se loger au Luxembourg car il lui faut compter plus de 1500 euros pour un studio avec les charges .
    Ils payent ce qu il dois payer pour le reste , voiture , nourriture , assurance ….. Il ne lui reste plus rien . La seul chose qu il peut faire pour pouvoir vivre correctement, déménager en france, Allemagne ou Belgique pour avoir une vie plus digne et pour pouvoir vivre un peu mieux
    Triste réalité car beaucoup de jeune du Luxembourg ne peuvent plus vivre chez eux et doivent partir s’ expatriés dans un autre pays pour revenir travailler au Luxembourg . Bravo à ce gouvernement.
    No Bei Dire !

  2. Fabienne Zimmer

    Personne n’a assez? Mais c’est justement le coeur du problème! Vivre au Luxembourg et penser encore que « personne n’a assez »! Quel égocentrisme ! La vérité c’est que cerrtains ont trop alors que d’autres n’ont rien. Enlever un peu à ceux qui ont trop ne les prive de rien. Encore faut-il accepter l’idée même de la solidarité et du partage et comprendre que c’est une question de survie pour tout le monde. Ensuite il ne s’agit pas d’une compétition pauvreté entre les pays dits démocratiques et civilisés. Il faut arrêter de ne penser qu’à son clocher et embrasser une vision plus globale. Partageons les pommes de nos pommiers!

  3. Cette pauvreté est expédié dès autre pays et le luxembourg n’est pas responsable pour le monde entier c’est un petit pays et il a sa capacité limité pour gérer c’est comme un arbre des pommes et autour on fait rien et tout le monde qui vient partager les fruits de ce pommier et à la fin de compte personne n’a assez dans se cas il faut sensibiliser les entourages qu’ils doivent planter des pommiers et qu’ils ne font pas assez pour leurs peuples qu’ils les balance de l’autre côté un petit territoire ne peut pas gérer l’ensemble merci pour votre compréhension

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