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La Chine perd sa place de deuxième marché boursier mondial, une première depuis 2014


Le ministre de l'économie Etienne Schneider développe ses arguments pour justifier l'arrivée d'un acteur chinois dans l'énergie luxembourgeoise (Illustration : AFP)

La Chine a perdu sa place de deuxième marché boursier mondial – en termes de valorisation totale de ses places – au profit du Japon, pour la première fois depuis 2014, sur fond de conflit commercial avec les États-Unis et d’essoufflement économique marqué.

La valeur cumulée des places boursières chinoises a glissé, à la clôture de jeudi, à environ 6 090 milliards de dollars, tandis que celle des Bourses japonaises s’établissait à 6 170 milliards de dollars, selon des chiffres de Bloomberg diffusés vendredi. Un dépassement inédit en quatre ans: la Chine avait pris fin 2014, pour la première fois, le titre de numéro deux des marchés boursiers du globe en valeur cumulée, juste derrière les États-Unis. La valeur des Bourses américaines totalise actuellement environ 31 000 milliards de dollars.

Certes, l’ensemble des Bourses mondiales ont été ébranlées par les vives tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, mais à l’heure où l’escalade du conflit douanier entre Washington et Pékin s’intensifie, les places chinoises ont particulièrement souffert. L’indice composite de la Bourse de Shanghai a dégringolé de plus de 16% depuis début janvier, signant l’une des pire performances de l’année parmi les grandes Bourses mondiales.

De l’avis des analystes, la perte du titre de numéro deux s’explique en grande partie par cette guerre commerciale: la pression s’est accrue ces derniers jours avec l’annonce que la Maison Blanche pourrait accroître les tarifs douaniers sur des importations chinoises représentant 200 milliards de dollars par an. Et ce après avoir déjà imposé en juillet des surtaxes douanières sur 34 milliards de dollars d’importations provenant du géant asiatique. Or, les places chinoises, dominées par des investisseurs individuels et boursicoteurs souvent suivistes et imprévisibles, font figure de montagnes russes, extrêmement volatils et sensibles aux fluctuations des informations et rumeurs.

Brillants résultats nippons

Une série d’indicateurs économiques moroses confirmant l’essoufflement de l’activité en Chine, sur fond de durcissement du crédit, a contribué à assombrir le tableau, tout comme la récente glissade du yuan, tombé au plus bas depuis plus d’un an face au dollar. Alors que, par contraste, de solides résultats trimestriels d’entreprises nippones revigoraient l’indice Nikkei. « Les firmes japonaises affichent de solides résultats, ce qui soutient les cours à Tokyo », indique Yoshihiro Okumura, directeur du fonds Chibagin Asset Management dans la capitale japonaise. Pour autant, « le marché tokyoïte n’est pas en très grande forme, car le Japon reste suspendu aux contrecoups de la guerre douanière, étant donné qu’il dépend énormément du commerce international », prévient le gestionnaire.

A en croire Linus Yip, un stratège du courtier First Shanghai Securities basé à Shanghai, les Bourses chinoises pourraient même rebondir très bientôt. « Le marché chinois va se tasser autour de ces niveaux bas pendant un ou deux mois, mais il y a une bonne chance de revoir sa capitalisation remonter (rapidement) au rang de numéro deux », estime-t-il. « Après tout, les fondamentaux économiques restent stables, et la dynamique de croissance pourrait redémarrer après un affaiblissement temporaire », car Pékin promet « une politique budgétaire active » pour stimuler l’activité, explique Linus Yip.

Le marché boursier chinois avait fortement grimpé en 2014 et 2015 jusqu’à atteindre à son apogée une valeur cumulée de 10 000 milliards de dollars, avant de chuter lourdement lors du krach de l’été 2015, marqué par un plongeon d’environ 40% de la Bourse de Shanghai.

Le Quotidien/AFP

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