Accueil | A la Une | La baisse de la TVA a-t-elle vraiment soulagé votre portefeuille ?

La baisse de la TVA a-t-elle vraiment soulagé votre portefeuille ?


La baisse de la TVA a surtout été répercutée dans les supermarchés. Photo d'illustration

Depuis le début de l’année 2023, le gouvernement luxembourgeois a adopté plusieurs mesures pour freiner l’évolution des prix et soutenir le pouvoir d’achat des ménages. L’une d’entre elle a introduit la baisse temporaire de 1 point de pourcentage de différents taux de TVA. Cela a-t-il réellement eu un impact sur votre quotidien ?

Voilà bientôt sept mois que le gouvernement a mis en place différentes mesures pour tenter de freiner l’inflation qui touche tous les foyers du pays depuis le début de la guerre en Ukraine. 

Le Solidaritéitspak 2.0, – conclu à l’issue de la tripartite ayant eu lieu en septembre 2022 entre le gouvernement et les partenaires sociaux – a ainsi permis de baisser trois taux de TVA dans le pays : le taux normal, qui est passé de 17 à 16%, le taux intermédiaire, de 14 à 13% et le taux réduit de 8 à 7%. Une mesure dont se félicitait il y a quelque temps la ministre des Finances, Yuriko Backes : «cette mesure permettra de freiner considérablement l’inflation et de soutenir les ménages et entreprises au Grand-Duché.», avait-elle promis après la signature du pack fin 2022. 

Sept mois plus tard, un premier bilan s’impose. Et il est relativement simple, si l’on en croit l’étude publiée ce mardi 27 juin par le Statec. 

Hors produits énergétiques, environ un tiers des biens et services concernés par cette baisse «n’ont pas connu de changement de prix en janvier 2023.» Pire encore, l’institut de statistiques note une «(quasi) absence de réaction dans le secteur de l’Horeca et dans les salons de coiffure et de beauté.» 

Pour 17% des biens et services, une hausse de prix a même été constatée, observe encore le Statec. 

Les supermarchés, bons élèves 

Par contre, près de la moitié des produits ont enregistré une baisse de prix égale ou supérieure à la baisse actée. Un faible pourcentage à nuancer : le changement des taux de TVA est entré en vigueur au même moment que le début des soldes d’hiver. 

De ce fait, un grand nombre de produits d’habillement ont enregistré une baisse de prix supérieure à la réduction de la TVA en janvier 2023, mais ces produits ne sont pas comptabilisés dans les répercussions. 

Bonne nouvelle en revanche du côté de votre caddie : selon le Statec, plus de la moitié des produits concernés dans les supermarchés ont vu leur prix diminuer, tandis que dans les magasins traditionnels de détail et ceux spécialisés, cette proportion s’élève seulement à un tiers en janvier.

Dans le détail, ce sont essentiellement les boissons alcoolisées et le tabac qui ont été le plus touchés par cette baisse de la TVA, tandis que les biens de communication n’ont pas du tout été concernés.

Une inflation ralentie, oui, mais de peu

Les prix des produits pétroliers et de l’électricité ont également connu une répercussion intégrale de la baisse de la TVA. Attention cependant : le prix du gaz n’a pas changé en janvier 2023 car la baisse de la TVA de 8 à 7% a été compensée par la hausse de la taxe CO2, entrée en vigueur à la même date. 

Le prix de l’électricité, quant à lui, n’a pas enregistré de baisse puisque la mesure de stabilisation de prix prévue dans le Solidaritéitspak 2.0 tenait compte du nouveau taux de TVA.

En clair, «l’introduction des nouveaux taux de TVA a freiné l’inflation de 0,11 point de pourcentage», affirme le Statec, avec 4,83% d’inflation en janvier 2023 contre 4,94% sans la mise en place de cette mesure. 

Une baisse qui aurait donc pu être plus importante si «toutes les entreprises avaient répercuté pleinement la baisse de la TVA», pointe l’institut. Une faible transmission qui peut s’expliquer : «il est possible que certaines entreprises aient décidé de ne pas baisser leurs prix de vente à cause du contexte de forte inflation avec plusieurs indexations prévues.», explique ainsi le Statec.

Les coûts de production ont en effet été renchéris par l’ajustement du salaire minimum social au 1ᵉʳ janvier et l’indexation générale du 1ᵉʳ février. Enfin, la réduction du taux d’un pourcent implique souvent de petites baisses de prix, dont le coût de mise en place (changement de liste des prix et étiquettes par exemple) qui peut s’avérer non négligeable : «cela concerne particulièrement les produits vendus dans plusieurs pays de la zone euro, avec un prix identique.»

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.