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Journée de la culture juive : la synagogue révèle ses secrets


Les rouleaux de parchemin de la Torah sont précieusement gardés au sein du «coffre-fort» de la synagigue. Il faut une année lithurgique d'offices pour lire le texte en entier. (photo Julien Garroy)

La communauté juive de Luxembourg a ouvert ses portes dimanche aux curieux, qui ont pu poser des questions à propos d’une religion qui demeure un peu mystérieuse.

La synagogue est plutôt imposante à Luxembourg, et pourtant rares sont les non-juifs a en avoir franchi le seuil. La journée portes ouvertes de dimanche a accueilli les quelques curieux qui veulent en savoir plus sur la culture juive.

Le rabbin Alain Nacache montre la «chaise électrique» où les circoncisions étaient traditionnellement effectuées. (photo Julien Garroy)

Le rabbin Alain Nacache montre la «chaise électrique» où les circoncisions étaient traditionnellement effectuées. (photo Julien Garroy)

C’est une tradition, chaque début septembre, la communauté juive ouvre ses portes pour que la population vienne voir ce qui se passe à l’intérieur. Non pas que les non-juifs ne puissent pas entrer dans une synagogue le restant de l’année, mais ces dernières ne sont pas ouvertes au grand public comme les églises, il faut montrer patte blanche. Question de sécurité.

Mais dimanche le grand rabbin de Luxembourg, Alain Nacache, était là pour satisfaire la curiosité de quelques dizaines de personnes venues lors des différentes visites organisées.

Nombreux sont les thèmes abordés : la symbolique de l’étoile de David, les rouleaux de la Torah, le Talmud, le déroulement des offices, la circoncision… le tout dans un message de paix et de tolérance. «Les pratiques de la religion peuvent êtres différentes, je ne suis pas la police de la religion, mais l’important c’est de regarder dans la même direction et d’avancer ensemble», explique le grand rabbin.

C’est cet équilibre entre respect des traditions et modernité que recherche la communauté juive, en naviguant entre les deux principaux courants, ashkénaze et séfarade, et les obédiences libérales, traditionalistes et orthodoxes.

À Luxembourg la synagogue est plutôt «traditionaliste», ainsi, par exemple, les hommes et les femmes ne s’assoient pas côte à côte durant l’office. «Les anciens pensaient que les hommes pourraient être distraits de la prière en ayant des femmes à leurs côtés. Le résultat est que les hommes discutent quand même entre eux et les femmes aussi», justifie Alain Nacache.

photo Julien Garroy

La synagogue de Luxembourg. (photo Julien Garroy)

La femme plus proche de l’idéal divin

D’autres communautés sont plus libérales, comme c’est le cas à Esch-sur-Alzette où se trouve la deuxième synagogue du pays. En France on compte quelques femmes rabbins «qui sont bien plus compétentes que nous», assure Alain Nacache. Le statut de la femme est d’ailleurs abordé au fil des explications. Cette dernière, plus «proche de l’idéal divin» a finalement moins d’obligations religieuses que l’homme.

Ce dernier doit être circoncis («Cela n’enlève en rien à sa judaïté un homme qui ne l’est pas», tout en étant un rite de passage…) et respecter plus de commandements. «L’homme a plus de travail que la femme pour arriver à l’idéal divin», ajoute le rabbin.

Divorce, avortement, euthanasie, tout est acceptable si cela fait l’objet de discussions au sein d’une famille. Un discours qui n’a pas manqué de surprendre dans un contexte général où les fanatiques religieux ont plus voix au chapitre.

Audrey Somnard

(photo J.Garroy)

(photo J.Garroy)