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JO 2016 : cette fois, c’est bien parti !


Gilles Muller et la délégation luxembourgeoise font leur entrée sur la scène du Maracana. (Photo : Gerry Schmit/editpress)

Cette fois, on est entrés dans le vif du sujet. Au terme d’une cérémonie d’ouverture qui a mis l’accent sur l’histoire, riche, du Brésil et placée sous le signe de la protection de l’environnement, c’est Vanderlei Cordeiro de Lima qui a allumé la vasque olympique. Les JO sont bien lancés !

Au fil des minutes, le stade s’est progressivement rempli mais très rapidement, les nombreux stands de nourriture, littéralement pris d’assaut, n’ont pas pu répondre à la demande. Tant et si bien que deux bonnes heures avant le début du show, il était tout simplement impossible de trouver des cheeseburgers ou des hot dogs. Bref, rien de chaud. Pour la plus grande déconvenue de milliers de spectateurs qui avaient prévu de casser une bonne petite croûte avant d’assister à un événement pour le moins historique.

Le stade Maracana, deux heures avant le début de la cérémonie d'ouverture. (Photo : Gerry Schmit/Editpress)

Le stade Maracana, deux heures avant le début de la cérémonie d’ouverture. (Photo : Gerry Schmit/Editpress)

Pendant que les athlètes luxembourgeois s’apprêtaient à prendre le bus qui les mène au Maracana, ceux qui zappaient la cérémonie d’ouverture, c’est-à-dire tous ceux en lice dès samedi, passaient le temps comme ils pouvaient. Pour Raphaël Stacchiotti, qui ouvrira le bal tout à l’heure sur le 400 m 4 nages, ce fut sous la forme d’une rencontre pour le moins prestigieuse.

En effet, les basketteurs américains, qui, on le rappelle résident non pas au village olympique mais sur un bateau qui leur permet d’être à l’abri des très nombreuses sollicitations dont ils feront inévitablement l’objet, sont passés par le village olympique. Grand amateur de basket, le désormais triple olympien a demandé et obtenu de faire des selfies avec Carmelo Anthony, Paul George, Kyle Lowry et le champion NBA Kyrie Irving. Le tout avec le commentaire : « These guys are the best ».

À des dizaines de kilomètres de là, le spectacle a commencé doucement. Avec un pre-show sans grand intérêt. Mais une fois que les caméras du monde entier se sont tournées vers Rio de Janeiro, le spectacle était bien au rendez-vous. Après un message enregistré du secrétaire général des Nations Unies Ban-Ki Moon, dans lequel il appelait une nouvelle fois à la paix et à la trêve olympique, le show a pu démarrer. Après une vidéo proposant des images magnifiques du pays, le tout sous la voix douce et envoûtante de la star Gilberto Gil, le premier tableau de cette cérémonie d’ouverture a pu se déployer. D’un seul coup, des centaines d’êtres tout de gris vêtus ont pris possession de l’immense scène pour proposer un véritable ballet mettant en avant la « Gambarria », la capacité des Brésiliens de faire des choses magnifiques avec des petits riens. Un tableau qui s’achèvera par le signe de la paix projeté au milieu de la scène.

Hymne national brésilien avec Paulinho da Viola… et sa guitare

Le Brésil, pays hôte, va ensuite voir son drapeau hissé, avec un hymne national joué sobrement par  Paulinho da Viola, accompagné de sa seule guitare acoustique et de quelques instruments à cordes. Un moment très applaudi.

Soudain, le Maracana est devenu une mer. L’eau s’est transformée pour laisser la place à des micro-organismes et finalement une forêt, l’un des symboles de ce pays, largement recouvert par une forêt très dense avant l’arrivée des Européens, il y a 500 ans. Les indigènes font leur apparition avant qu’un nouveau tableau ne montre la genèse de la population brésilienne et de sa culture. Et surtout les sacrifices environnementaux par lesquels les Brésiliens ont dû passer suite aux arrivées des Européens, des Africains et des Asiatiques.

Le Brésil vit avec son temps. Et le tableau Metropolis va le démontrer. Mettant en avant l’agrandissement exponentiel de la mégalopole Rio de Janeiro grâce à l’apparition de pratiquants de Parkour, qui semblent sauter d’immeuble en immeuble, dont les images sont projetées sur la scène. Mais par la suite, ils gravissent pour de bon une véritable structure, le tout sous les chants d’une autre sommité musicale brésilienne : Chico Buarque. Avant qu’un avion rendant hommage à l’aviateur Santos-Dumont ne s’envole dans le ciel de Rio.

Gisèle Bündchen ovationnée

Le Brésil, c’est bien sûr la samba. Mais pas seulement. C’est aussi la bossa, dont le grand Tom Jobim était l’un des maîtres. Le créateur de la célébrissime « Garota de Ipanema », plus connue en Europe sous le nom de « Girl from Ipanema » disparu en 1994, a eu droit à un vibrant hommage avec le défilé de l’ancienne top-model brésilienne Gisèle Bündchen au son de sa mémorable chanson. Magnifique, dans une robe fendue, Gisèle Bündchen, véritablement ovationnée, a traversé la scène de bout en bout. Comme à ses plus belles heures, sur les podiums du  monde entier.

Gisèle Bündchen sublime, défile sur la scène du stade Maracana (Photo : ap)

Gisèle Bündchen sublime, défile sur la scène du stade Maracana (Photo : ap)

Ensuite, ce fut l’heure de la musique. De tous les styles de musique, allant du « Passinho », en passant par le funk, la samba mais également de la pop. Le Maracana est alors placé sous le signe de la danse. Et de la fête.

Avant que la cérémonie ne reprenne un ton plus grave, avec un petit garçon qui semble chercher son chemin au milieu des buildings. Un compteur montre ensuite l’évolution de la température dans le monde. Un constat alarmant puisque des records ont été battus davantage en 14 mois que lors des 800 000 dernières années. La fonte des glaces et son impact sur la planète, y compris le Brésil, fait froid dans le dos. Mais l’optimiste est de retour. Le petit garçon trouve une plante, symbole d’espoir. Le Brésil s’est lancé dans une opération de reforestation qui semble sur la bonne voie. Les athlètes vont d’ailleurs contribuer à replanter des arbres, puisque chacun des 10 000 athlètes va planter une graine dans ce qui deviendra la « Forêt des athlètes », dans le Parc de Deodoro.

22h : Entrée de Gilles Muller et des Luxembourgeois

Justement, c’est enfin l’heure de la parade des athlètes. Comme c’est la tradition, c’est la Grèce qui ouvre le bal. Chaque délégation est précédée d’un volontaire au guidon d’un tricycle fleuri du plus bel effet. Les délégations défilent par ordre alphabétique en Portugais. Pour le Luxembourg, c’est juste après la Lituanie. Et juste avant Madagascar. Les délégations se succèdent, les tennismen aussi : Nadal pour l’Espagne, Murray pour la Grande-Bretagne…

Il est 22h pile, soit un quart d’heure de retard par rapport à l’horaire initialement prévu (21h45’51 précises) : Gilles Muller, tout sourire, fait son apparition sur les écrans géants du Maracana. Tout de blanc vêtu, recouvert d’une veste bleu et coiffé d’un chapeau blanc, le tennisman luxembourgeois précède notamment Charel Grethen et Charline Mathias ou encore Julie Meynen, laquelle ne fera son entrée en compétition qu’en début de semaine prochaine. L’écran géant s’arrête quelques instants sur le Grand-Duc Henri, membre du CIO, qui s’est levé et arbore fièrement non pas le drapeau tricolore mais le célèbre Roude Léiw. Une scène à laquelle les Canadiens ne pourront pas assister, puisque CBC News Canada a lancé une pub juste au moment du passage des Luxembourgeois. Pour le plus grand désappointement de la mère de Bob Haller, qui participe dimanche à une manche de Coupe du monde de triathlon du côté de Montréal.

Le Portugal acclamé, la Russie sifflée

À l’applaudimètre, avant le Brésil, c’est le Portugal qui remporte la palme. En revanche, les sifflets ne manquent pas quand défile la fédération de Russie. Visiblement, la décision du CIO de ne rien décider est loin de faire l’unanimité. En revanche, la plastique parfaite et le torse nu et huilé du porte-drapeau du Tonga a fait chavirer une bonne partie du public amassé dans le stade. Très belle ovation également pour l’équipe des réfugiés, parmi lesquels Yonas Kinde, qui précède le Brésil, qui fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissement. Une fois tous les sportifs sur la scène, les miroirs laissent apparaître des anneaux olympiques végétaux verts, symboles de Jeux placés sous le signe, encore une fois, de l’environnement. Même si de graves problèmes de pollution écornent sérieusement cette image.

C’est ensuite à Carlos Guzman, président du comité d’organisation de Rio 2016 puis à Thomas Bach, le président du CIO, de prendre la parole. Avant qu’un hommage ne soit rendu au Kenyan Kip Keino, qui se voit décerner l’Olympic Laurel.

Le président Michel Temer, sous une  véritable bronca, déclare les jeux Olympiques ouverts avant que le drapeau olympique fasse son apparition. Il sera élevé alors qu’une chorale de jeunes enfants entonnera l’hymne olympique. Vient enfin le moment tant attendu. Il est près de minuit quand Gustavo Kuerten fait son entrée dans l’enceinte. Ce ne sera donc pas lui qui embrasera la vasque. Le triple vainqueur de Roland Garros transmet la flamme à l’ancienne basketteuse Hortencia Marcari. C’est la dernière relayeuse. La flamme sera remise à l’ancien marathonien Vanderlei Cordeiro de Lima, qui a donc l’honneur d’embraser la vasque. Les Jeux peuvent commencer !

De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas

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