[Jeux européens] Kim Schmidt : «Je peux être fière de moi»

Le très joli parcours de Kim Schmidt a logiquement été stoppé en deux sets (9-21, 12-21) par l’Espagnole Carolina Marin, une référence de la discipline.

Pour les deux Luxembourgeois en lice dans l’épreuve de badminton de ces Jeux européens, l’essentiel était déjà de participer. Avoir la chance d’être assuré de disputer trois matches de poule était pour Jérôme Pauquet et Kim Schmidt la certitude d’emmagasiner de l’expérience alors qu’ils ne sont âgés que de 19 ans chacun. Si, pour le représentant luxembourgeois, les affaires ont été très compliquées avec trois défaites en deux manches assez sèches, sa compatriote a, quant à elle, réussi un superbe parcours.

Dès son premier match, face à la Slovène Petra Polanc (WR 138), la jeune joueuse grand-ducale démontre son opiniâtreté. Dominée dans le premier set (11-21), elle ne lâche rien et renverse totalement la situation (21-6, 21-18). Le lendemain, elle domine encore une fois en trois sets l’Autrichienne Katrin Neudolt (WR 240), moins bien classée qu’elle dans la hiérarchie (WR 216). Après avoir remporté le premier set (21-13), elle subit le même sort dans le deuxième (13-21), mais trouve les ressources pour dominer le dernier (21-11). Avec ses deux victoires, elle était d’ores et déjà assurée de se qualifier pour les 8^es de finale de la compétition. Son troisième match, face à la n° 16 mondiale, la Danoise Mia Blichfeldt, a logiquement été beaucoup plus compliqué (5-21, 6-21).

Face-à-face avec le numéro 1

Restait à savoir qui elle allait affronter. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sort ne lui a pas vraiment été favorable, puisqu’elle a hérité de la n° 1 du tournoi, la légende espagnole Carolina Marin, championne olympique à Rio, triple championne du monde, quadruple championne d’Europe. Bref, un monstre : «C’est dommage d’être tombée tout de suite contre elle. Peut-être que face à une joueuse moins forte, j’aurais eu une chance.»

Largement dominée dans la première manche (9-21), Kim Schmidt ne se laisse pas impressionner. Elle tente crânement sa chance et pourra même dire qu’elle a mené face à Marin, puisqu’elle a inscrit le premier point de la seconde manche. Un set où la jeune Luxembourgeoise tiendra tête à sa rivale jusqu’à mi-parcours, avant que l’Ibère ne s’échappe définitivement (12-21).

Un écart avec le très haut niveau

Mais à l’issue de ce match, c’est la satisfaction qu’on pouvait lire dans les yeux de la Luxembourgeoise : «Je crois que je peux être fière de moi. J’ai eu deux matches contre des adversaires qui étaient à peu près de mon niveau et deux autres face à des top 20 mondial, je trouve que le mix des deux était bien.» De quoi lui donner envie de renouveler l’expérience, elle qui affrontait pour la première fois des joueuses aussi fortes : «D’habitude, elles ne sont pas dans les mêmes tournois que moi. C’était certainement la première et la dernière fois que je rencontrais Carolina Marin.»

Elle a pu mesurer l’écart qui la sépare du très haut niveau : «La vitesse des échanges est beaucoup plus importante. Ça va beaucoup plus vite. On a beaucoup moins de temps pour prendre la bonne décision au moment de frapper le volant. Carolina était toujours très tôt sur le volant, alors que moi j’étais en retard. Elles commettent très peu de fautes, y compris quand elles sont en retard. Et tactiquement, elles sont bien plus avancées que moi.» De quoi motiver la jeune femme pour repartir au boulot : «Mon but, c’est de jouer un jour à ce niveau. Il est donc important de s’entraîner correctement. De mettre de la qualité dans ces entraînements.»

Un énorme bond au classement mondial

En attendant, avant de prendre cet été la direction de Mexico et d’Aruba, pour y disputer, comme son compatriote Jérôme Pauquet, deux tournois de moindre importance, le superbe parcours de Kim Schmidt va lui rapporter gros. Avec un bond gigantesque au classement mondial : «Mon entraîneur m’a dit que j’allais me retrouver aux alentours de la 150^e place mondiale. C’est beaucoup !» Jusqu’à présent, son classement le plus élevé avait été 189^e, en mars dernier. Avec cette place, elle espère pouvoir rentrer plus facilement dans des tournois pour forts. Mais elle ne sait pas encore si c’est ce qu’elle veut : «Il faut se poser la question : est-ce que ça fait sens si c’est pour se faire sortir au premier tour. Peut-être vaut-il mieux bien s’entraîner. Et si je le fais, les résultats vont suivre.»

En attendant, si le COSL se cherche un porte-drapeau, au vu de son parcours et en attendant de voir ce qui va se passer en triathlon, en escrime ou au tir, quelque chose nous dit que Kim Schmidt aurait tout à fait le profil. Réponse imminente.