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[Jeux européens] Deux enfants du volant qui rêvent de L.A.


Kim Schmidt et Jérôme Pauquet ont hâte d’entrer dans le vif du sujet, à partir d’aujourd’hui.  (Photo : dr)

À partir d’aujourd’hui, Jérôme Pauquet et Kim Schmidt, tombés tous les deux dans la marmite, entrent en lice.

Ils n’ont que 19 ans et représentent clairement l’avenir du badminton luxembourgeois. Eux, ce sont Jérôme Pauquet et Kim Schmidt.

Quand on est jeune garçon ou jeune fille au Luxembourg et qu’on veut se mettre à un sport, le badminton n’est pas forcément le premier qui vient à l’esprit. Et pourtant, c’est bien vers cette discipline que se sont immédiatement tournés les deux représentants grand-ducaux à Cracovie : «J’ai accompagné ma sœur qui y allait. C’était à Kehlen, à cinq minutes de la maison, c’était pratique. La première fois, j’avais quatre ans. Et, au début, je ne pouvais que jouer un peu avec ma mère, j’étais trop petit, je n’arrivais pas à taper le volant.» Mais ça ne va pas durer longtemps : «Au bout d’un an, je m’entraînais avec des enfants de 9 à 11 ans.» Et l’ascension fulgurante se poursuit pour celui qui ne pratiquera jamais un autre sport. Il entre dans le cadre national avant ses 10 ans. Bref, il se présente à Cracovie «avec 15 ans de badminton derrière moi».

Sa compatriote Kim Schmidt a sensiblement connu le même type de parcours. Même si elle a commencé un peu plus tard : «Mes parents jouaient au badminton et j’ai toujours regardé leurs matches. J’ai commencé à l’âge de 7 ans et ça m’a tout de suite plu», confie la jeune fille, adoptée à l’âge de 4 mois : «Ma mère était très jeune et ne pouvait pas me garder. Je n’ai pas encore entamé les recherches pour la retrouver, mais ça m’intéresse de le faire.» Et pour elle, aussi, ça va très vite : «Les entraîneurs ont vu que j’avais du talent», note la joueuse, qui souffre malheureusement du dos depuis quelques semaines.

Ce qui plaît à Jérôme, c’est le côté sport complet : «Il n’y a pas qu’une seule chose à faire. Il faut faire preuve d’agilité, de vitesse, de tactique, de créativité. Il y a plusieurs aspects à combiner. Il faut analyser l’adversaire. C’est à chaque fois une nouvelle situation», résume le jeune homme, qui se décrit comme un attaquant qui doit encore beaucoup travailler sur sa défense : «Je commets encore beaucoup de fautes non provoquées. Il faut vraiment que je les diminue», indique le senior première année, 496e mondial et qui vise rapidement le top 250, afin d’intégrer le cadre élite du COSL.

Sa compatriote, elle, est déjà bien plus avancée au niveau classement. Elle a intégré cette année le cadre d’élite du COSL et pointe actuellement au 213e rang mondial après avoir grimpé jusqu’au 189e. Et elle sait qu’elle a encore du boulot : «J’ai beaucoup de variations dans mes frappes et de vitesse dans les jambes. En revanche, parfois, je ne sais pas trop comment les utiliser. Je dois progresser sur le plan tactique», précise Kim Schmidt, qui a atteint l’an passé la finale d’un tournoi au Botswana.

Trois matches pour emmagasiner de l’expérience

Et pour ces deux jeunes gens, ces Jeux européens seront incontestablement un bel accélérateur. Ils vont avoir l’occasion de jouer contre certains adversaires de très haut niveau et sont de toute façon assurés de disputer au moins trois matches, à raison d’un par jour, puisque le tournoi se déroule en poules de 4, dont seul le vainqueur poursuit sa route. Jérôme Pauquet a hérité d’une tête de série israélienne, d’un Norvégien et d’un Slovène : «Le but, ce serait quand même de gagner un match. Je crois que j’ai des chances contre le Norvégien et le Slovène, si je suis dans un très bon jour et eux dans un moins bon, ça peut le faire.»

Quel que soit le résultat, il connaît déjà la suite de son programme : il attend de connaître la mention qu’il aura au bac, partira à Aruba et Mexico pour deux tournois internationaux et espère commencer en septembre la formation de base afin d’intégrer le cadre des sportifs d’élite de l’armée luxembourgeoise. Puis, de partir en stage : «En Belgique, en France, en Indonésie, partout où je peux avoir des partenaires d’entraînement.» Avec un objectif très clair : les JO de Los Angeles : «Il faut être dans le top 70-80 au niveau mondial. Robert Mann (NDLR : le meilleur joueur luxembourgeois de l’histoire) avait atteint le top 150.»

Une ambition qu’il partage avec sa compatriote qui, elle aussi, a le regard tourné vers la Californie : «C’est mon plus grand but», confirme-t-elle. Et c’est avec cette idée en tête qu’elle a décidé, également pour sa santé mentale, de ne plus suivre les cours en présentiel et de splitter son année : «Je fais les cours à mon rythme. Ça me permet aussi de faire plus de badminton.» En Pologne, elle va notamment se retrouver face à la Danoise Mia Blichfeldt, 16e mondiale, ainsi qu’une Slovène et une Autrichienne : «J’ai peut-être une chance contre elles», indique la jeune Luxembourgeoise. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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