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Jérôme Merker, couteau suisse en mer


Jérôme Merker a pris le large le 25 septembre dernier aux Sables-d’Olonne.

Il est le premier skipper luxembourgeois à traverser l’Atlantique en solitaire. Jérôme Merker s’est confié sur sa mission avec Kriibskrank Kanner avant de reprendre le large.

De la finance à la voile, il n’y a qu’un pas. C’est en tout cas l’adage qui correspond le mieux à Jérôme Merker, skipper luxembourgeois qui sillonne les mers et océans depuis plus de dix ans. C’est en réalisant ses études d’économie aux Pays-Bas que le jeune homme, alors âgé de 23 ans, tombe sous le charme de la voile.

Un vrai coup de cœur, qui le pousse à devenir un «amateur averti», comme il aime se qualifier. S’il poursuit sa voie en économie et finit par travailler pour le ministère des Finances luxembourgeois, très vite, il prend goût pour le large et apprend à naviguer en solitaire.

C’est en 2018 qu’il se lance pour la première fois loin des côtes : dix jours pour traverser l’Atlantique et confirmer son amour pour la voile. Un premier challenge qui le pousse à s’inscrire à la «mini-transat 2023», cette course transatlantique en solitaire qui rallie la France aux Antilles, avec une étape aux Canaries.

Près de trois années ont été nécessaires pour relever ce nouveau défi. Cours de «course au large» dans un centre de formation en Bretagne, préparation technique pour connaître son bateau «de A à Z», Jérôme s’investit à 100 % pour réaliser son rêve et sait reconnaître le «moindre écrou» sur son embarcation. Faute de mer au Luxembourg, il aménage même son van pour pouvoir faire les allers-retours sur la côte française.

Il se rend aussi compte qu’il a, à sa disposition, plus de 120 m² de voile blanche sur son voilier dont il ne sait pas quoi faire : «Je voulais vraiment utiliser cette surface pour soutenir une association», explique-t-il. Après quelques recherches, c’est une évidence : il se tourne vers la fondation Kriibskrank Kanner, qui vient en aide aux familles dont les enfants souffrent de cancer. «Je suis papa depuis huit mois et ça m’a particulièrement touché. J’ai vu qu’ils soutenaient déjà des projets d’aventure similaires au mien, alors je me suis dit « pourquoi pas! »»

Trouver un rythme de vie

Le top départ a eu lieu le 25 septembre dernier aux Sables-d’Olonne : 11 jours plus tard, Jérôme et les 89 autres pilotes participants sont arrivés à Santa Cruz de La Palma, aux Canaries, pour profiter de trois semaines de pause avant de repartir le 28 octobre prochain direction Saint-François, en Guadeloupe.

Un voyage de 18 jours, qui sera l’un des plus longs jamais réalisés par Jérôme jusqu’ici. «Mon plus gros défi, c’est de trouver un vrai rythme de vie à bord du voilier», analyse le skipper de 35 ans. En mer, la notion du temps est très vite oubliée : des choses simples, comme s’hydrater, manger et dormir, ne sont plus automatiques et nécessitent des rappels. «J’essaie de prendre mes repas toujours aux mêmes heures et je note combien de calories et de litres d’eau j’ingère. Je prends des notes systématiquement», raconte-t-il.

Lors de cette première étape, c’est surtout le manque de sommeil qui a perturbé le sportif. Son bateau vogue à plus de 12 nœuds, soit environ 25 km/h, et même si la sensation des vagues qui fouettent son navire est «super plaisante», la vie en mer n’est pas de tout repos. Vent, passages répétés de cargos (toutes les huit minutes selon le skipper !), il faut rester attentif pour tout maîtriser et conserver son énergie pour rester efficace. «On dort rarement plus d’une heure. On fait surtout des microsiestes de 20 minutes à chaque fois. Si on a de la chance et que c’est suffisamment stable, on peut tirer une heure, une heure trente», explique Jérôme.

 

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Des aléas très vite oubliés une fois arrivé sur la terre ferme : «C’est ma partie préférée : je prends un maximum de plaisir à l’arrivée ! C’est un vrai soulagement, je me dis que j’ai vraiment accompli quelque chose, que mes années de travail portent leurs fruits». Une expérience qu’il retrace sur son compte Instagram, mais aussi via une Go Pro à bord de sa régate, pour ne pas perdre une miette de son épopée et pouvoir la partager une fois terminée. Avec les enfants de la fondation Kriibskrank Kanner, mais aussi avec son propre fils, plus tard. «Je veux montrer les bons comme les mauvais moments.»

S’il ne s’est pas fixé de montant précis à récolter pour la fondation luxembourgeoise, Jérôme espère pouvoir amasser un maximum de dons pour faire avancer la recherche contre le cancer pédiatrique. Avant d’affaler sa voile et de revenir au Luxembourg, pour profiter pleinement de sa famille. Et, pourquoi pas, jeter à nouveau l’ancre avec elle, dans quelques années.

Si vous souhaitez faire un don, rendez-vous sur le site de la fondation.

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