Depuis 2011, le Jardin des papillons de Grevenmacher est géré par Yolande Coop, une association qui œuvre à l’inclusion des personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. Le lieu est ouvert tous les jours jusqu’à la fin octobre.
Un groupe d’enfants passe par la porte et entre dans la grande serre. À l’intérieur, l’air à 28 °C est particulièrement humide. Partout, les papillons et les oiseaux volent librement sous l’œil émerveillé des plus petits et de leurs parents. Depuis la fin du mois de mars, le Jardin des papillons à Grevenmacher a rouvert ses portes au grand public. «Aujourd’hui c’est assez calme, mais le mercredi 1er mai, c’était la folie», explique Maud Hansen, directrice des ateliers d’inclusion professionnelle chez Yolande Coop.
Depuis 2011, c’est cette association qui s’occupe de ce jardin original. Les salariés sont en grande majorité des personnes atteintes d’une déficience intellectuelle. Yolande Coop est un organisme rattaché au groupe Elisabeth, acteur majeur dans le secteur social au Luxembourg. Au sein du jardin, ce sont ces salariés qui s’occupent de tout. Nettoyage, accueil, sécurité, entretien des espaces… «L’objectif, c’est qu’ils travaillent de façon autonome comme des salariés classiques, éclaire Maud Hansen, ils ont des contrats de travail en CDI et sont bien sûr accompagnés en cas de problèmes.»
Soutenue et en partie financée par le ministère du Travail et l’Adem, Yolande Coop a sept autres ateliers d’inclusion professionnelle sur le territoire, parmi lesquels, une boulangerie, une savonnerie et une cuisine. Chacune des 100 personnes en situation de handicap peut faire le choix de son métier selon sa préférence, sa capacité à apprendre et ses aptitudes personnelles. «Ils ont chacun une structure qui les encadre avec les petites tâches à réaliser. Dans l’idéal, cette inclusion doit les conduire à rentrer dans le marché du travail ordinaire. L’une des personnes qui travaillaient dans ce jardin a pu être embauchée aux espaces verts de la ville de Grevenmacher», souligne Maud Hansen. Chaque année, ce sont un ou deux travailleurs qui peuvent rejoindre le chemin du travail classique.
«Parfois, dans le monde du travail, on n’a pas le choix»
La plupart des visiteurs ne semblent pas prêter attention à ces salariés. «On fait le maximum pour qu’ils soient très libres. S’ils ne se sentent pas bien à cause du bruit ou du dérangement, ils peuvent aller prendre une pause dehors et modifier leurs horaires un peu comme ils le souhaitent.» Si l’espace du jardin sous serre est très vaste, les cris et les courses des enfants dans les allées peuvent être dérangeants pour des personnes ayant besoin de calme. «Il faut aussi leur apprendre que dans le monde du travail, parfois, on n’a pas le choix, souligne la directrice. Certains doivent travailler le week-end au jardin et d’autres le matin très tôt en boulangerie.»
Lors de la fermeture annuelle hivernale, de novembre à mars, la serre a été entièrement rénovée et réaménagée afin de garantir un accès pour tous, en fauteuil ou avec une poussette. Les allées ont été repensées et de nouveaux terrariums ont pris place. Les bordures, les ponts et les structures métalliques ont été installés. Un audioguide a été créé pour répondre aux questions de tous les visiteurs. Accessible grâce à un code QR, il est disponible en quatre langues, mais aussi en format écrit, gage d’une inclusion totale.
Le nombre de visiteurs reste limité à une soixantaine par heure afin d’éviter un trop grand dérangement pour les animaux et les travailleurs, mais aussi pour garantir une visite apaisée. «On veut que chacun puisse s’asseoir tranquillement, regarder et profiter du lieu», assure Maud Hansen.
Le jardin est ouvert tous les jours du 29 mars au 31 octobre de 9 h à 17 h. Les entrées ont lieu toutes les heures et la dernière est à 16 h.
La réservation sur le site papillons.lu est fortement conseillée pour être sûr d’avoir des places.