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L’euro grimpe, la BCE monte ses taux plus vite que prévu


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(Photo : BCE)

L’euro s’élançait face au dollar jeudi, galvanisé par un tour de vis plus marqué que prévu de la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé ses taux de 0,50 point de pourcentage pour contrer l’inflation.

Ce premier pas de la BCE vers une politique monétaire plus stricte, comme celle adoptée depuis plusieurs mois par la Réserve fédérale (Fed) aux États-Unis, faisait prendre à l’euro 0,80% à 1,0258 dollar vers 12h40.

La BCE a notamment signalé que d’autres hausses de taux « seront pertinentes », poussant les investisseurs à parier sur de futurs relèvements.

Avec une inflation en zone euro à 8,6% sur un an en juin, les cambistes se demandaient dans quelle mesure les gardiens de l’euro allaient répondre.

Leur prudence jusqu’à présent avait contribué à la faiblesse de la monnaie unique face au dollar : la semaine dernière, elle était tombée sous le seuil de la parité pour la première fois depuis près de deux décennies.

Les analystes ne sont pas certains que la hausse des taux de la BCE suffira à calmer l’inflation ou à redorer l’euro, qui reste en baisse de 9,8% depuis le début de l’année face au dollar.

« La BCE n’a pas les moyens de calmer une inflation qui provient principalement d’une crise de l’énergie », tranche Hinesh Patel, analyste chez Quilter Investors.

Il souligne également que la BCE va avoir du mal à rattraper le retard pris sur d’autres banques centrales, comme la Fed et la Banque d’Angleterre (BoE).

« Bien sûr, la décision de la BCE est importante », reconnaît Kit Juckes, analyste chez Société Générale.

Mais de nombreux autres événements pèsent sur l’euro, souligne Juckes: le marché a déjà intégré la reprise de Nord Stream 1, le gazoduc qui fournit l’Allemagne en gaz russe, « et les problèmes politiques en Italie poussent à ne pas se laisser emporter par le symbolisme » d’une hausse des taux.

Si les exportations de Nord Stream ont bien repris jeudi après une période de maintenance, Moscou pourrait encore utiliser ses exportations pour faire pression sur l’UE dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Et en Italie, le chef du gouvernement Mario Draghi a remis sa démission au président Sergio Mattarella, au lendemain de l’implosion de sa coalition d’unité nationale au Parlement.

« Tous les regards vont désormais se tourner vers la conférence de presse de la présidente (de la BCE) Christine Lagarde, qui va devoir reconnaître à nouveau que l’inflation va être plus forte et la croissance moins bonne que la Banque ne l’avait anticipé », prévoient les analystes de Capital Economics.

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