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Industrie : pas de crise généralisée, mais une attention particulière


La tripartite industrie d’hier matin a permis de faire le point sur la situation. L’important est de maintenir les emplois et d’éviter les plans sociaux.  (Photo : hervé montaigu)

La Fedil, les syndicats et le gouvernement ont conclu, mercredi, que le secteur industriel ne se portait pas si mal, hormis quelques exceptions qui déclenchent des plans de maintien dans l’emploi.

Il n’y a pas de nouvelle tripartite prévue pour le secteur industrie parce qu’il ne traverse pas de crise généralisée. C’est la conclusion que partagent tous les partenaires réunis hier au ministère du Travail à la demande des syndicats qui cherchaient à être rassurés. L’OGBL et le LCGB n’avaient pas de cahiers de revendications, mais venaient clairement défendre les emplois après les annonces de suppressions de postes chez Husky, Dupont Teijin Films ou encore John Zink.  

À l’issue de la rencontre, Patrick Freichel, secrétaire central à l’OGBL, se montre satisfait. «Nous avons procédé à un tour de table pour faire le point sur la situation du secteur industriel et tout le monde a acté que le secteur n’était pas en crise, comme en témoignent les gros bénéfices qu’il dégage et de hauts niveaux d’investissement», déclare-t-il.

Toutes les parties, sans exception, s’accordent à dire que le plus grand défi est la sauvegarde des emplois.

La fédération des industriels (Fedil) a tout intérêt à voir la main-d’œuvre qualifiée rester fidèle au secteur industriel dans le pays et contribuera aux discussions visant à améliorer les instruments existants, à commencer par le plan de maintien dans l’emploi. À ce propos, le ministre du Travail, Georges Engel (LSAP), a annoncé que les travaux sur la réforme de ce plan allaient bientôt reprendre.

«Les mesures existantes sont bonnes, mais il faudrait un cadre légal plus contraignant pour mieux responsabiliser les employeurs», indique Patrick Freichel de l’OGBL. Il s’occupe des négociations chez Dupont Teijin Films et espère signer encore cette semaine le plan de maintien dans l’emploi. «Ce sont des discussions rudes, on n’est pas tous des potes. La qualité du contenu du plan, c’est de l’action syndicale», rappelle-t-il.

Tous les partenaires étaient également d’accord que l’Adem doit jouer un rôle important dans les comités de suivi qui sont instaurés pour accompagner les plans de maintien de l’emploi. Dans ce contexte, Georges Engel a rappelé l’importance de déclarer les postes vacants à l’Adem.

Dans les discussions, le modèle luxembourgeois a été loué pour les résultats qu’il permet d’obtenir. «Néanmoins, le modèle doit être renforcé, raison pour laquelle le rôle du comité de conjoncture a été, lui aussi, renforcé», souligne le syndicaliste.

Le gouvernement ne dit pas le contraire. Les ministres Franz Fayot et Georges Engel ont défendu l’idée d’échanges tripartites réguliers, «nécessaires pour faire le point sur la situation dans le secteur afin de pouvoir, le cas échéant, anticiper des problèmes majeurs et de pouvoir y répondre de manière adéquate», selon la position du gouvernement. Les différentes plateformes de discussions tripartites comme le comité de conjoncture ou le comité permanent du travail et de l’emploi «sont en place depuis de longues années et ont permis de trouver des solutions dans des situations économiques difficiles». La situation dans le secteur sera discutée tous les trois mois au sein des réunions du comité de conjoncture.

Bonnes conditions de travail

Le secteur industriel tente de s’en sortir dans un contexte rendu difficile par les coûts élevés de l’énergie et de certaines matières premières. L’année 2023 «est une année charnière pour le secteur», comme l’expliquait la semaine dernière René Winkin, son directeur général. Il ne trouvait rien d’anormal à ce que de nouvelles activités apparaissent quand d’autres s’éteignent, mais cette transition s’opère cette fois avec, en toile de fond, «une crise énergétique et des objectifs climatiques où on a toujours des problèmes à savoir comment arriver à cette décarbonisation», ajoutait le directeur de la Fedil.

Quant à l’attractivité du Luxembourg pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, le sujet a été inévitablement abordé. Le ministre Engel défend des bonnes conditions de travail et des perspectives de carrière. Les employeurs sont d’accord, les syndicats aussi.

En revanche, la revendication du LCGB, qui souhaitait l’instauration d’une cellule de reclassement sectoriel, a été jugée inutile, les instruments à disposition étant suffisants.

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