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Hesperange, nouveau «Dudelange» du championnat luxembourgeois


Mickael Garos, ici sous le maillot dudelangeois (à droite), sera pensionnaire du Swift l'an prochain. Tout un symbole (Photo : Gerry Schmit).

Le Swift Hesperange a officialisé jeudi les signatures du dudelangeois Mickaël Garos et de l’ancien Mondorfois Marwane Benamra. L’effectif du promu devient dingue. Une domination, comparable à celle du F91 de Dudelange ces dernières saisons, s’annonce.

Hesperange, qui avait déjà sécurisé une incroyable ossature avec notamment les internationaux Kevin Malget et Dave Turpel, les anciens Roud Léiwen Tom Schnell et Jonathan Joubert, l’attaquant star du Progrès Emmanuel Françoise, le coach à succès Jeff Strasser… et qui pourrait bientôt enregistrer l’arrivée du meilleur joueur du Fola la saison passée, Ken Corral, a officialisé hier les signatures du polyvalent et expérimenté Mickaël Garos ainsi que du meilleur joueur de la saison 2018/ 2019, l’ancien Mondorfois Marwane Benamra. Bref, plus le temps passe, moins le doute sur les capacités du Swift à tout emporter dès son retour parmi l’élite a sa raison d’être.

Reste-t-il des illusions aux concurrents ? Reste-t-il l’espoir d’une saison disputée aux observateurs du football grand-ducal? Poser la question en ratissant large, c’est se confronter à une réalité forte : clairement, le Swift a déjà remplacé le F91 dans l’imaginaire collectif. Pas une personne qui ne le voie pas jouer le titre. Et près de 50 % qui le voient champion certain. C’est implacable et ça fait froid dans le dos, quand on se dit que le recrutement n’est pas terminé.

Joueront-ils pour le titre ? C’est un grand oui à 100%

«Je ne sais pas si vous trouverez une seule personne au pays qui vous dise le contraire.» Ronny Souto a posé la bonne question et la réponse est même dedans : non. Il n’y a pas une seule de la vingtaine de personnes que nous ayons contactées qui ne voit pas Hesperange jouer le titre. Dans la conférence de presse servant à présenter Jeff Strasser à la presse, Fernand Laroche, président du club, ainsi que Sofian Benzouien, son directeur sportif, ont fixé le top 3 comme objectif. Insuffisant, vu la qualité de l’effectif, disent en cœur tous ceux qui suivent le recrutement du promu de près.

Est-ce déjà arrivé ? Patrick Grettnich rappelle que son Etzella avait fini troisième pour son retour parmi l’élite, en 2004. Mais il n’était à l’époque pas précédé d’une telle réputation. Le moment, surtout, est éclairant : «On est en pleine crise, tout le monde dégraisse et mise sur des jeunes pour le futur, sourit Charles Leweck, ancien coach d’Erpeldange. Sauf eux. Ils sont les seuls à investir énormément.» «Et il y a encore les recrues qu’ils n’ont pas encore faites», s’amuse le Rodangeois Dino Ramdedovic.
La qualité du recrutement, justement, ne tient pas qu’aux noms. Mais à ce qu’ils représentent : des garanties. «La moitié de ses joueurs a déjà joué ensemble», rappelle Yvon Dietz, directeur sportif de Rodange. «Ce qui fait qu’ils n’auront pas de problème de cohésion», complète Rodrigue Dikaba, milieu récupérateur du Fola, qui ajoute : «En plus, avec Jeff Strasser, ils ont LE coach qui saura faire pour trouver un équilibre.» Le Swift 2020/2021, les moins gentils (ou les plus pessimistes) lui garantissent un top 3.

Seront-ils champion ? Moins de la moitié y croit avec certitude

Il y a ceux qui hésitent. La plupart du temps avec le Progrès Niederkorn. Parfois avec Pétange voire le RFCU. Pas avec le Fola curieusement. Il y a ceux qui assurent qu’avec de telles dépenses, le Swift est «obligé de l’être» mais qu’en «football on ne sait jamais». Il y a aussi les avis très tranchés. Ce sont ceux-là, les plus intéressants. «Le football, ce n’est pas aussi facile que ça quand même. Il y a pas mal de choses à mettre en place», assume l’ancien Dudelangeois Johan Bellini, qui a quelques titres à son actif. «Mais bien sûr, confirme Thomas Fullenwarth, lui aussi champion avec la Jeunesse en 2010. Il y a tellement de paramètres qui entrent en ligne de compte. Une façon de fonctionner au sein du club, des ego à gérer dans l’effectif, le fait que les anciens qui seront encore là vont perdre leur place pour les nouveaux… Non, c’est trop tôt.»

Ce n’est pas l’avis de tout le monde. L’entraîneur Pascal Carzaniga, par exemple : «Les sponsors vont moins suivre les clubs, l’argent va manquer. Le Swift, lui, aura malheureusement un gros avantage économique.» «Moi, j’espère qu’il y aura bataille, mais effectivement, tous ces garçons ont déjà joué ensemble. Ils vont très vite se trouver», analyse l’ancien Dudelangeois Jérôme Bigard..
«Cela va peut-être prendre une année, mais guère plus», hasarde l’ex-international de Strassen Ben Payal. Et ça, c’est l’avis de tout le monde : si ce n’est pas cette année, ce sera la suivante…

Qui est la recrue la plus importante ?

Dave Turpel devant… Jeff Strasser!
Quand on se constitue un effectif pour attaquer les places européennes, l’objectif avoué des dirigeants hesperangeois, chaque annonce prend une importance démesurée. Il ne faut pas se tromper. L’avantage, c’est que le Swift, là, ne peut pas se tromper. Il n’a signé que des joueurs confirmés. La plupart ont d’ailleurs déjà été champions.
Mais dans ce maelström de grosses arrivées qui risquent d’écrire le championnat 2020/2021 de manière bien différente, qui est la meilleure recrue. Il y a finalement moins de doutes que prévu : Dave Turpel se taille la part du lion avec près de 30 % d’opinions exprimées. «Il faut toujours un attaquant capable de mettre plus de 20 buts par saison et Turpel est celui-là», lance le défenseur de Rosport, Gilles Feltes. «Ah non, il peut en planter trente, des buts », corrige Dino Ramdedovic. « Ah oui, c’est du costaud. Ses statistiques parlent pour lui», abonde Ronny Souto, ancien Dudelangeois. «En plus, il est sélectionnable, pour le Swift, ce n’est pas anecdotique», ajoute Charles Leweck.
La surprise, en vrai, vient finalement de celui qui vient juste derrière. Ce n’est ni Jonathan Joubert, troisième («Pourtant il est mentalement béton. C’est un guerrier et c’est ce genre de profil qu’il faut pour faire champion», dit Thomas Fullenwarth, «un symbole fort», poursuit Philippe Dillmann, désormais ex-coach adjoint à la Jeunesse), ni le quatrième nommé, Tom Schnell, pourtant «le meilleur défenseur du pays», dixit Johan Bellini. Mais… Jeff Strasser. «Ça va être lui le chef, rigole Jérôme Bigard. Les joueurs, ils ont de l’expérience, ils sauront gérer. Ce sera lui la clef.» «Effectivement, la grande recrue, c’est lui, professe le Wiltzois Adis Civic. Son expérience doit faire la différence.» Strasser, cité cinq fois sur vingt-trois, met même très loin des garçons comme Garos ou Françoise, cités deux fois. Et si beaucoup de choses étaient tout simplement entre ses mains ?

Julien Mollereau

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