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La campagne pro-Brexit sanctionnée pour avoir enfreint le code électoral


Une affiche 'Vote Leave' près de Charing appelant les électeurs a voté pour le Brexit, 16 juin 2016. (photo AFP/ Ben Stansall )

La campagne officielle pour le vote en faveur du Brexit, Vote Leave, a reçu une amende pour avoir enfreint le code électoral, a annoncé mardi la Commission électorale britannique, quelques mois après les accusations d’un lanceur d’alerte.

La Commission électorale a « mené une enquête approfondie » sur les campagnes menées par Vote Leave et BeLeave, un plus petit groupe militant également pour le Brexit lors du référendum sur le maintien dans l’UE en juin 2016, et a « trouvé des preuves substantielles que les deux groupes travaillaient à un plan commun, ne déclaraient pas leur travail commun et ne respectaient pas les limites de dépenses (de campagne) légales ».

La Commission rend ses conclusions quelques mois après les accusations du lanceur d’alerte Christopher Wylie, selon lesquelles la société Cambridge Analytica, accusée d’avoir utilisé à des fins politiques les données privées de millions d’utilisateurs de Facebook, avait joué un « rôle crucial » dans le vote en faveur du Brexit.

Christopher Wylie avait affirmé qu’Aggregate IQ (AIQ), une entreprise canadienne liée à Cambridge Analytica, avait travaillé avec cette dernière afin d’aider la campagne en faveur de la sortie de l’UE « Leave.EU » à contourner son plafond de dépenses.

52% pour sortir de l’UE en 2016

Dans un entretien à plusieurs journaux européens, Wylie avait déclaré que « sans Aggregate IQ, le camp du « Leave » n’aurait pas pu gagner le référendum du 23 juin 2016, qui s’est joué à moins de 2% des votes ».

Les Britanniques avaient voté à 52% pour sortir de l’UE. Le groupe BeLeave, fondé par l’étudiant en mode Darren Grimes, a dépensé plus de 675.000 livres (761.000 euros) dans Aggregate IQ, spécialisée dans la publicité politique en ligne, « dans le cadre d’un plan commun avec Vote Leave », selon la Commission.

« Ces dépenses auraient dû être déclarées par Vote Leave », affirme-t-elle, ajoutant que le groupe a dépassé le plafond de dépenses, fixé à 7 millions de livres (7,9 millions d’euros), de presque 500.000 livres (565.000 euros).

Vote Leave  refuse de coopérer

Vote Leave devra payer 61.000 livres (69.000 euros) pour plusieurs infractions au code électoral, et le fondateur du groupe BeLeave, Darren Grimes, 20.000 livres, le maximum possible pour un individu. La Commission a également alerté la police, à qui elle a transmis les résultats de son enquête.

Un porte-parole de Vote Leave a riposté en affirmant que le rapport de la commission « contenait un certain nombre de fausses accusations et d’affirmations incorrectes ». Il a regretté que les enquêteurs aient écouté de « soi-disant lanceurs d’alertes » et « n’ait interviewé personne de Vote Leave ». « La commission n’a pas suivi la procédure régulière et, ce faisant, a fondé ses conclusions sur des allégations non fondées et des théories du complot », a avancé ce porte-parole. « Nous étudions les options possibles mais sommes confiants que ces conclusions seront rejetées ».

Mais selon la Commission, depuis le début de l’enquête, Vote Leave a « refusé de coopérer, a rejeté nos demandes d’entretien avec un représentant (du mouvement), et nous a forcés à utiliser nos pouvoirs légaux pour le contraindre à fournir des preuves ».

De nombreuses irrégularités dans le financement de sa campagne

« Néanmoins, nous avons trouvé des preuves claires et importantes ». En mai, la Commission électorale britannique avait sanctionné un autre mouvement pro-Brexit, Leave.EU, qui avait reçu une amende de 70.000 livres (79.000 euros) pour de multiples irrégularités dans le financement de sa campagne.

Créé en 2015 pour défendre une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Leave.EU était soutenu par l’ancien leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, mais ne faisait pas partie de la campagne officielle du référendum. Très présent sur les réseaux sociaux et axant sa campagne sur un fort sentiment anti-establishment, Leave.EU avait toutefois été décisif dans le vote des Britanniques en faveur du Brexit.

Le Quotidien / AFP

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