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Forêt interdite d’Harry Potter en Belgique : est-ce que ça vaut le coup d’y aller ?


La voiture des Weasley, comme abandonnée dans la forêt. J'aurais aimé un peu d'animation autour. Photo : Grégory Barbier

Depuis le 5 novembre et jusqu’à la mi-décembre, l’expérience «Harry Potter et la forêt interdite» s’est installée dans la banlieue sud de Bruxelles. Mais vaut-elle de faire trois heures de route depuis Metz? Je suis allé voir et j’en suis revenu plutôt mitigé. Je vous détaille pourquoi.

Quatre heures de route entre Bruxelles et Nancy. C’est un peu long. Alors, ça laisse du temps pour cogiter et me demander : « Est-ce que j’ai été emballé par  «Harry Potter : a forbidden forest experience» ? Problème: se poser la question n’est-ce pas déjà donner une partie de la réponse  ?

D’abord, reprenons la promesse  : ce parcours officiel, estampillé Warner Bros (le producteur de la saga Harry Potter au cinéma et des Animaux fantastiques) vante «la plus magique des promenades». Sur cette installation dans la forêt d’un grand domaine dans la banlieue sud de Bruxelles, «un sentier enchanté» où l’on pourra revivre les scènes des films Harry Potter et rencontrer des créatures magiques. Un peu plus d’une heure de marche facile dans les bois, de nuit uniquement.

Sur le papier (et sur le site internet officiel), ça donne plutôt envie. D’autant plus que si le parcours ouvre en Belgique pour quelques semaines, l’exposition est également visible au Royaume-Unis et aux États-Unis. Une grosse machine donc.

Une ambiance avant tout

Plantons le décor : des petites maisons de briques rouges, des champs, des panneaux en flamand… Pas de doute, nous sommes bien dans le plat pays, près de Bruxelles. Il fait nuit et déjà, au loin, apparaissent des lumières colorées dans un parc. Pas de bol : ce soir-là, il pleut. Il faut sortir la capuche. Mais la météo ne va pas gâcher le spectacle, la forêt va même servir d’abri.

Je me dirige dans une petite allée habillée des guirlandes lumineuses. Je rentre doucement dans l’ambiance… Et, c’est avant tout là-dessus que capitalise le parcours-exposition. La production n’a pas lésiné sur les moyens  : spots de couleurs tout au long du parcours et univers sonore tantôt réconfortant tantôt inquiétant.

Mais cela est-il suffisant pour s’émerveiller du monde d’Harry Potter durant une à une trente de déambulation ?

Il y a évidemment le rocher, emblème de l’événement devant lequel on se presse pour prendre une photo-souvenir avant de démarrer le parcours, la statue d’Hagrid (de dos) ou l’hippogriffe devant lequel on s’incline. Mais encore ?

Créer son patronus

Je suis déjà à la moitié du parcours et si, jusque-là, l’atmosphère était relativement calme, je sens une petite émulation poindre. Visiblement, ce n’est pas parce que l’on est arrivé aux stands bière et pâtisseries. C’est juste après. Le point culminant de l’expérience, le plus interactif (le seul en fait)  : le moment de créer son patronus. Pour les moldus (non-initiés), un patronus c’est un esprit protecteur qui prend la forme d’un animal.

Technologiquement, le dispositif est assez bien réalisé même s’il ne parvient pas à s’effacer derrière la magie de l’instant : une toile tendue dans la forêt qui se voit et une télécommande que l’on imagine cachée dans les mains des animateurs pour déclencher l’effet spécial.

J’attends patiemment derrière les autres visiteurs puis vient mon tour. Je prends une baguette magique (mais on peut aussi amener la sienne) et je crie « Expecto patronum  ! » En face de moi, simultanément, apparaît l’animal qui va me protéger  : un petit chien. Plus facile de se vanter pour mon voisin qui a, lui, libéré un tigre alors que, juste après, un groupe d’adolescentes éclate de rire en voyant un lapin s’enfuir.

Bon, il est temps de reprendre mon chemin. Je croise une licorne derrière les arbres, mais aussi la voiture des Weasley. Le véhicule est posé, sans âme qui vive à proximité (à part un jeune homme pour dire de ne pas toucher quand on prend des photos). C’est en fait un peu mon sentiment depuis le début du parcours  : abandonné, sans vie, avec trop peu de magie.

Je me retrouve ensuite dans un univers où je croise des yeux qui brillent dans le noir, des niffleurs en plastique dans un tronc, un géant immobile dans un tas de branches. Mais où sont Harry, Ron, Hermione ? Je n’ai pas vu une seule référence aux personnages principaux depuis le début de mon immersion en forêt. Je ne ressens pas la magie que j’avais imaginé voir ici.

Alors je continue de me promener, au milieu de ces éléments disparates. Bien que venus du même monde, il n’y a pas de fil à tirer, pas d’histoire à raconter.

Même sur ce sentier où les toiles d’araignées sont accrochées aux arbres, j’ai l’impression que j’enjambe le sujet. La lumière se fait plus sombre, la musique plus oppressante mais au final, quand j’entre dans la tanière d’ Aragog, je ne vois que quelques bêtes qui descendent le long d’un fil.

Ça dure quelques secondes à peine, pas suffisamment pour avoir peur ou être surpris avant que les bestioles velues ne remontent dans le silence, pour laisser la place aux prochains visiteurs.

Je poursuis mon chemin. La fin de la visite approche. Une jeune fille propose au petit groupe que j’ai rejoint d’illuminer ce qui semble être la maison d’Hagrid.

Micro dans une main et parapluie dans l’autre, en bonnet et anorak, j’ai du mal à identifier son rôle  : pas une comédienne intégrée dans une histoire, mais plutôt une sorte d’animatrice à la mission délicate, mettre un peu d’ambiance en posant des questions à la foule en français, flamand et anglais en même temps.

Un peu de chaleur humaine loin de la froideur de la forêt

La vie, je la retrouve vraiment à la toute fin : un espace de verdure où quelques maisonnettes (évocation du village de Pré-au-Lard) proposent de quoi boire et manger.

Des tables où sont installés les autres visiteurs, un feu de bois, des rires  : un peu de chaleur humaine loin de la froideur de la forêt. Le temps d’une bièraubeurre (la boisson au goût de caramel) et je repars avec mon souvenir du soir  : la chope en plastique qui va avec la boisson. Je suis tellement habitué aux produits dérivés que je m’étonne même qu’il n’y ait pas de boutique de souvenirs en plus.

Je repars vers ma voiture en passant une dernière fois devant le rocher, sous les guirlandes de lumières. Je me suis attardé un peu mais ma visite aura duré un peu moins de deux heures.

J’étais prêt à croire en la magie du moment, mais finalement, je suis resté à quai du train qui devait m’emmener vers Poudlard.

Alors, on y va ?

Oui, pour l’ambiance visuelle et musicale, le choix d’une forêt qui permet de sortir de l’univers quotidien, l’animation bien faite pour la création d’un patronus.

Non, pour le manque de vie dans les saynètes, la balade sans histoire, l’absence de personnages emblématiques.

Où, quand et combien ça coute ?

Quand ? Du 5 novembre au 15 décembre, en soirée. Premières entrées après 17 h et dernières entrées à 21 h 45.

Quel prix ? Le prix dépend de l’heure d’arrivée. Plus vous arrivez tard, moins le tarif est élevé. Pour un adulte comptez de 29 à 55 euros. Pour un enfant (5 à 12 ans), les prix varient de 19 à 40 euros. Des tarifs « groupe » et « famille » existent également. Ajoutez à cela le prix du parking : 3 euros par voiture. La réservation est obligatoire sur le site dédié.

C’est où ? Le château Groenenberg est situé au sud de Bruxelles. Pour y accéder, plusieurs moyens :

  • la voiture : il vous faudra environ trois heures en partant de Luxembourg-Ville ;
  • le train : la gare de Bruxelles-midi est accessible depuis la gare de Luxembourg-Ville. Une navette est ensuite mise à disposition (7, 50 euros l’aller-retour) pour se rendre au château. Elle est réservable en même temps que les billets d’entrée sur le site dédié aux réservations.

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