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Flambée des prix de l’énergie : rien de neuf avant le 18 septembre


Le Premier ministre et ministre des Médias, Xavier Bettel, a déposé le projet de loi qui instaure la possibilité d’un recours au droit de réponse sur internet, impossible jusqu’à présent. (Photo : alain rischard)

Le gouvernement s’en remet aux négociations tripartites à venir avec les syndicats et le patronat pour ficeler un nouveau paquet d’aides complet. Vendredi, aucune nouvelle mesure n’a été entérinée.

Ils étaient attendus au tournant, mais le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, se sont contentés ce vendredi, à la sortie de la réunion de rentrée du Conseil de gouvernement, de dresser le cadre dans lequel dirigeants politiques, syndicats et patronat devront décider – dans les meilleurs délais – d’une nouvelle panoplie de mesures d’aides.

L’objectif est de permettre à la fois aux ménages et aux entreprises, lourdement impactés par la flambée des prix de l’énergie, de passer au mieux l’hiver prochain. «L’énergie ne doit pas devenir un luxe», souligne le Premier ministre. Cette semaine, les fournisseurs ont confirmé que la facture allait augmenter de près de 80 % à partir d’octobre. Un ménage moyen de quatre personnes risque de devoir débourser 2 500 euros de plus par an pour se chauffer au gaz (lire ci-contre).

Bettel veut des aides «efficaces et substantielles»

«Beaucoup de citoyens et de patrons d’entreprises s’inquiètent et ont peur. Nous le comprenons très bien et prenons la situation très au sérieux», tient à rassurer Xavier Bettel. Néanmoins, le chef du gouvernement veut éviter «toute surenchère» en ce qui concerne les mesures à prendre. Il a insisté vendredi pour laisser à la tripartite, et donc au gouvernement et au camp syndical et patronal, le soin de dégager des aides qui devront être «efficaces et substantielles».

Le mercredi 14 septembre, le gouvernement va consulter une deuxième fois séparément les syndicats et le patronat. Alors que le début des véritables négociations tripartites était prévu au plus tôt en octobre, le Premier ministre a décidé de mettre les gaz. «J’ai informé le Conseil de gouvernement d’avoir bloqué les dates du 18, 19 et 20 septembre pour entamer la tripartite», est venu annoncer Xavier Bettel.

Prix du gaz : cela pourrait être bien pire

Il s’agit d’un véritable choc pour les consommateurs. Selon un calcul avance par Enovos, le principal fournisseur d’énergie du Luxembourg, la facture de gaz pour un ménage type de 4 personnes va augmenter, dès octobre, de près de 80 %.

Avec une consommation moyenne de 3 300 m3 par an (36 300 kWh/an), le coût total annuel s’élèvera à 5 400 euros par an (sans coûts de réseau, subventionnés actuellement par l’État). Sans prise en charge des coûts de réseau, le prix s’élèverait à 6 070 euros par an (coûts réseau inclus).

Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, a fait remarquer, vendredi, que la hausse du prix de gaz, située au Luxembourg dans une fourchette entre 70 et 80 %, reste assez modérée par rapport aux prix de vente du gaz qui sont actuellement facturés sur le marché international. «Ici, on parle d’un plus de 400 ou 500 %. Heureusement, les fournisseurs de gaz luxembourgeois ont à temps réussi à acheter des réserves de gaz à un prix encore plus modéré», résume le ministre déi gréng.

«Nous sommes tous d’accord pour mener les négociations en interne et non pas sur la place publique. Le respect réciproque et la confiance mutuelle sont importants», insiste le Premier ministre, en mettant une nouvelle fois en garde les parties assises à table de ne pas dresser des lignes rouges ou autres annonces avant l’entame des tractations.

Dans cet ordre d’idées, Xavier Bettel n’a pas non plus caché son irritation sur la sortie cette semaine de son partenaire de coalition de déi gréng, monté au créneau pour revendiquer une nouvelle aide financière directe avant le début de la tripartite. «Mais il n’est pas question de rupture au sein de la coalition», s’empresse de préciser le chef du gouvernement.

Quel sera l’ordre de grandeur du paquet d’aides que Xavier Bettel souhaite ficeler avec «le plus vite possible» avec les partenaires sociaux? «La marge de manœuvre au niveau des finances publiques est réduite, mais nous devons prendre nos responsabilités», indique le Premier ministre. Vendredi, il a mis en perspective le fait que les aides à venir devront permettre de soulager non seulement les petits et bas salaires, mais aussi les salaires moyens. «Il n’est pas question de compenser tout, mais la qualité de vie doit rester garantie. Chacun devra cependant faire des efforts pour réduire sa consommation d’énergie», avance encore Xavier Bettel. Une campagne nationale pour épargner d’ici mars prochain 15 % en énergie sera lancée jeudi.

Il n’y aura pas d’indexation des frais de déplacement

La ministre des Finances a annoncé jeudi que, malgré l’explosion des prix à la pompe, les frais de déplacement ne seront pas indexés au Luxembourg.

Les députés Fernand Kartheiser (ADR) et Roy Reding (ADR) ont interrogé le gouvernement quant à une possible indexation des frais de déplacement forfaitaires. À cette question, Yuriko Backes a répondu par la négative.

«Le gouvernement investit depuis des années dans les transports publics. Les importants investissements dans les infrastructures ferroviaires et l’extension du tramway augmentent l’offre et la qualité des transports publics», a détaillé la ministre. Elle en profite pour rappeler que ce type de transport est gratuit depuis le 1er mars 2020.

L’indexation des frais de déplacement coûterait, avec la rétroactivité, plus 350 millions d’euros par an au gouvernement.

Cette décision confirme ce que les ministres des Finances, de l’Énergie et de l’Environnement ont confirmé jeudi : la vente de carburants ne sera plus activement promue au Luxembourg.

Un appel à la responsabilité

L’index reste aux yeux du gouvernement un instrument clé pour répondre à la flambée des prix. «Tout devient plus cher. Il n’est donc pas à transmettre aux gens que ce mécanisme ne soit plus du tout appliqué», met en perspective le chef de file du gouvernement. La tranche supplémentaire qui sera due avant fin 2022, sera-t-elle donc versée au lieu d’être reportée? «Je négocie avec les partenaires sociaux», se contente de répondre Xavier Bettel.

Un appel a néanmoins été lancé aux syndicats et au patronat de faire preuve de responsabilité. «Nous visons un accord tripartite, mais en tout état de cause, ce sont le gouvernement et la Chambre des députés qui devront prendre les décisions qui s’imposent dans l’intérêt du pays», conclut le Premier ministre.

Les aides qui sont en place

CRÉDIT D’IMPÔT ÉNERGIE Le report de l’index de juin 2022 à avril 2023 est compensé par un crédit d’impôt mensuel. Le montant varie entre 84 euros (revenu brut de 936 à 44 000 euros et bénéficiaires du Revis) et 76 euros (44 001 à 68 000 euros), puis progressivement se réduire à 0,00 euro (plafond fixé à 100 000 euros).

PRIME ÉNERGIE Les bénéficiaires de l’allocation de vie chère (AVC) profitent d’une prime unique variant entre 200 et 400 euros. Sont également éligibles les ménages dont le revenu se situe 25 % au-dessus du seuil maximal pour toucher l’AVC.

GAZ L’État prend en charge jusqu’au 31 décembre les frais de réseau, ce qui constitue une épargne de quelque 500 euros pour un ménage moyen.

MAZOUT Une réduction de 7,5 centimes d’euro par litre de mazout reste d’application jusqu’à fin 2022.

LOYERS Un gel des loyers est mis en place jusqu’au 31 décembre. La subvention loyer a été revue à la hausse.

Baisse surprise des prix à la pompe

Deux jours après la levée du rabais à la pompe (7,5 centimes d’euro/litre) et un bond assez net des prix de l’essence dans la nuit de jeudi à vendredi, les tarifs pour faire le plein au Luxembourg vont baisser, dès ce samedi, dans une large fourchette située entre 7 et 10 centimes.

AU LUXEMBOURG (SAMEDI)

SUPER 95 1,608 euro contre 1,716 euro la veille (-0,108 centime).

SUPER 98 1,841 euro contre 1,924 euro la veille (-0,083 centime)

DIESEL 1,826 euro contre 1,895 euro la veille (-0,069 centime)

Cette baisse ne suffit cependant pas encore à rattraper les prix moins chers affichés depuis jeudi en France, du moins pas le super 98 ni le diesel. Dans notre exemple de calcul, on s’est limité au prix de vente de la station-service la moins chère à Thionville.

À THIONVILLE (VENDREDI)

SUPER 95 1,630 euro (+0,022 centime par rapport au Luxembourg)

SUPER 98 1,579 euro (-0,062 centime)

DIESEL 1,717 euro (-0,109 centime)

Un commentaire

  1. Mr.Bettel nous demande de faire des efforts mais eux-mêmes ne font rien ils ont des salaires qui dépasse les 10 000 euros et j’ai lu dans un journal allemand je ne sais pas si je peux dire le nom du journal mais les membres de l’union européenne vont être augmentés dans leur salaire de 8,5% a cause de inflation et le peuple doit faire des efforts si tout le monde aurait une telle augmentation il n’auront sûrement pas froid cette hiver ils n’arrêtent pas de nous mentir en janvier des pays en Europe avaient déjà triplées les prix du gas et electrique et parlaient sur l’augmentation de l essence et il n y avait pas de guerre j’ai toujours été fière de notre gouvernement mais plus maintenant