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Brexit : feu vert du Parlement britannique, la feuille de route dévoilée


Theresa May doit publier un "livre blanc" détaillant sa stratégie sur le Brexit. (photo AFP)

Au lendemain d’un vote « historique » au Parlement, le gouvernement britannique a publié jeudi sa stratégie sur le Brexit dans un livre blanc qui reprend les grands axes déjà dévoilés, dont la sortie du marché unique.

Très attendu, ce livre blanc de 77 pages s’articule finalement autour des mêmes douze points que la Première ministre Theresa May avait exposés le 17 janvier lors d’un discours vantant « un Royaume-Uni indépendant et véritablement mondial ». Le document confirme la volonté britannique de quitter non seulement l’Union européenne, selon le vœu des Britanniques lors du référendum du 23 juin 2016, mais aussi le marché unique et la juridiction de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

La priorité, réaffirme le document, est de « reprendre le contrôle » de l’immigration, ce qui était incompatible avec le principe de libre circulation des travailleurs de l’UE, tout en gardant « le meilleur accès possible » au marché unique de 500 millions de consommateurs.

Le livre blanc confirme « que notre réussite politique et économique est dans l’intérêt à la fois du Royaume-Uni et de l’Union européenne », a déclaré le ministre du Brexit, David Davis, en présentant le document au Parlement. Réticent à publier le livre blanc, le gouvernement a fini par céder à la pression des députés qui réclamaient un tel document depuis la décision de la Cour suprême leur donnant leur mot à dire sur le déclenchement de la procédure de divorce.

« Suicide »

Après plus de 17 heures de débats passionnés, les députés ont donné mercredi soir leur feu vert, par 498 voix contre 114, pour la poursuite de l’examen du projet de loi autorisant le gouvernement à activer l’article 50 du Traité de Lisbonne. D’autres débats auront lieu la semaine prochaine mais le ministre conservateur des Affaires étrangères, Boris Johnson, a d’ores et déjà évoqué un « moment historique ».

D’autres étaient moins optimistes. « Suicide », a crié le député travailliste Stephen Pound à l’annonce du résultat. Même si plus des deux tiers des députés avaient fait campagne contre le Brexit, ce feu vert de la chambre des Communes n’est pas une surprise. La majorité des parlementaires estimaient difficile de s’opposer à la volonté des électeurs, qui se sont prononcés à 52% pour une sortie de l’UE.

A l’exception notable de l’ancien ministre europhile Ken Clarke, les députés conservateurs, majoritaires, ont ainsi tous approuvé le texte, même si ce fut parfois avec le « coeur très lourd », comme l’a avoué Anna Soubry. Le résultat était d’autant plus prévisible que le parti travailliste, principal parti d’opposition, avait promis de ne pas bloquer le projet de loi. Le Labour n’en reste pas moins profondément divisé sur la question : 47 de ses députés ont défié la ligne officielle du parti. Le dirigeant du parti, Jeremy Corbyn, n’a pas encore annoncé comment il allait réagir. Il avait auparavant menacé d’exclure tout député rebelle de fonctions de responsabilité au sein du parti.

« Inhumain »

Trois membres du cabinet fantôme ont d’ores et déjà démissionné. L’examen du projet de loi se poursuit la semaine prochaine pendant trois journées de débats aux Communes, lundi, mardi et mercredi, qui se concluront par un nouveau vote. Les députés vont étudier les centaines d’amendements déjà déposés. Ils s’intéresseront notamment au sort des trois millions de citoyens européens installés au Royaume-Uni, un point de crispation jusqu’au sein de la majorité.

Plusieurs députés conservateurs estiment qu’il est « inhumain » de ne pas garantir dès à présent les droits des citoyens européens présents sur le territoire. Theresa May s’est jusque-là refusée à le faire, cherchant d’abord à obtenir des garanties pour les Britanniques résidant dans d’autres pays de l’UE. Le livre blanc n’a apporté aucune avancée à cet égard.

Après la chambre des Communes, le projet de loi passera devant la chambre des Lords, avec une approbation attendue le 7 mars, avant d’être transmis à la reine pour assentiment final. Theresa May s’est engagée, à la suite du référendum du 23 juin, à lancer le divorce avec l’UE avant fin mars et compte bien tenir son calendrier.

Le Quotidien/AFP

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