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Etat de la Nation : les réactions des autres partis


Claude Wiseler, du CSV, face au Premier ministre, Xavier Bettel. Photo : Julien Garroy

Les députés de l’opposition et de la majorité n’ont pas manqué de saluer ou de critiquer le discours sur l’État de la Nation prononcé par le Premier ministre, Xavier Bettel, ce mardi 11 octobre. Florilèges.

«On se contente de mesurettes»

Sven Clément, chef du parti Pirates. Photo : Hervé Montaigu

Sven Clement (Parti pirate) : «D’un côté, le Premier ministre énumère des choses qu’il veut améliorer. De l’autre, il faut se poser la question pourquoi il a eu besoin de neuf ans pour s’en rendre compte. On annonce des mesurettes qu’on ressort tout à coup du tiroir, alors qu’elles auraient pu être réalisées depuis longtemps.

On pourrait presque penser que des élections auront lieu en 2023 et que le gouvernement souhaite embellir un bilan qui n’est pas si positif qu’il ne veut le faire croire.

Néanmoins, quelques projets intéressants ont été évoqués, dont des mesures que nous réclamons depuis longtemps en ce qui concerne la rénovation énergétique et au photovoltaïque.

Mais, dans son ensemble, cette déclaration est restée sans vision. En cette période, on aurait eu besoin de mesures qui sont à la hauteur de la polycrise que nous vivons. Le Premier ministre ne semble toujours pas avoir conscience des inquiétudes des gens.»

«Que du bla, bla, bla, bla, bla, bla»

Photo : Hervé Montaigu

Myriam Cecchetti (déi Lénk) : «Si j’étais Greta Thunberg, je dirais que cette déclaration se résumé qu’à du bla, bla, bla, bla, bla, bla. La terre brûle, les fleuves sont à sec, il y a des inondations. Et on fait quoi ?

Je n’ai entendu pas une seule mesure concrète. Ce ne fut que de la belle rhétorique. Nous avons besoin de politiciens qui mettent en œuvre des mesures pour lutter contre le changement climatique.

Rien de concret n’est entrepris sous la responsabilité de ce gouvernement. Nous attendons aussi peu du budget 2023. On évoque des crédits d’impôt, or ce dont on aurait besoin est une véritable réforme fiscale.

Trop chère ? Si nous menions une réforme qui forcerait les entreprises qui gagnent beaucoup d’argent à se montrer solidaires avec les plus vulnérables, une telle entreprise ne serait, en fin de compte, pas si chère que ça. Or, allez chercher l’argent là où il se trouve n’est pas faisable avec ce gouvernement.»

«Un gouvernement à côté de la plaque»

Martine Hansen (CSV) Photo : Hervé Montaigu

Martine Hansen (CSV) : «Je retiens trois choses de cette déclaration. Premièrement, on nous a présenté le rapport d’activité d’un gouvernement qui aime se taper sur l’épaule. Deuxièmement, on a entendu surtout des rappels d’annonces qui avaient déjà été faites, mais qui n’ont pas encore été mises en œuvre.

Troisièmement, on a obtenu la confirmation que la grande promesse électorale d’une réforme fiscale ne sera pas tenue. Le gouvernement est à côté de la plaque alors que les gens ont besoin d’allègements. Mais rien ne se passe.

Le Premier ministre affirme bien qu’il n’y a ni le temps ni la marge financière pour mener une telle réforme globale. Si nous sommes dans une situation où les finances publiques ne sont plus durables, cela est uniquement dû au fait que le gouvernement n’a pas pris ses responsabilités pour mettre de l’argent de côté lors des bonnes années, qui ont précédé la crise sanitaire.»

«Une série d’annonces irréalistes»

Fernand Kartheiser (ADR) Photo : Hervé Montaigu

Fernand Kartheiser (ADR) : «Il y a eu peu de neuf, rien de très substantiel. On a affaire à un gouvernement qui gère, mais qui n’agit plus. Il y a néanmoins eu des passages très intéressants, dont ceux sur la limitation de la dette publique à 30 % du PIB, où les socialistes ont été remis à leur place. Néanmoins, le Premier ministre annonce que la dette pourrait atteindre les 29,5 % en 2026.

Un prochain gouvernement ne disposera donc d’aucune marge financière en raison du très lourd héritage laissé par la majorité sortante. On a aussi eu droit à toute une série d’annonces irréalistes, notamment dans le domaine climatique. On fait comme si les Luxembourgeois pourront résoudre la crise climatique.

Très faiblard fut aussi le passage sur le logement. Nous ne pouvons pas nous mettre à décourager les investisseurs. C’est pourtant ce qui est fait. Cela démontre que le gouvernement est dépourvu de savoir-faire économique.»

«Nous avons toujours faim»

Gilles Baum (DP) Photo : Hervé Montaigu

Gilles Baum (DP) : «Certains ont tendance à oublier que la déclaration s’est faite sur fond de crise. En priorité, il nous faut lutter contre l’inflation, renforcer le pouvoir d’achat, soutenir les entreprises et éviter une hausse du chômage. Je ne suis pas d’avis que l’on a entendu un discours qui sonne la fin de cette coalition.

Il est très clair que nous avons toujours faim, que l’envie pour continuer à aller de l’avant reste présente. On a encore une année devant nous. Ensuite, les gens devront nous dire s’ils ont toujours envie que cette équipe continue à moderniser le pays.

Au vu de la déclaration du Premier ministre et sur la base des échanges avec les collègues du LSAP et de déi gréng, je pense qu’il est tout à fait envisageable de reconduire cette coalition. Je n’ai rien entendu qui pourrait s’y opposer.»

Yves Cruchten (LSAP) Photo : Hervé Montaigu

Yves Cruchten (LSAP) : «Nous avons appris que cette coalition a déjà accompli beaucoup de choses et qu’elle possède toujours de grandes ambitions. En cette période trouble, il est important que l’on rassure les gens et qu’on leur offre de la confiance.

Je pense que le Premier ministre a réussi à le faire. Il est important que les gens comprennent que leur bien-être nous tient à cœur. Il est aussi important de souligner que le modèle social luxembourgeois continue à bien fonctionner. Ce genre de garantie n’existe pas ailleurs.»

Josée Lorsché. (Dei greng) Photo : Hervé Montaigu

Josée Lorsché (déi gréng) : «Nos attentes ont été satisfaites. Notre appel était de renoncer à toute politique d’austérité.

On sait désormais que d’importants investissements seront consentis, notamment pour l’environnement et la protection du climat, mais aussi pour le logement et la santé.

On s’attend encore à des annonces concrètes dans la lutte contre les inégalités sociales. En outre, je suis contente que l’on ait appris de nos erreurs du passé. Nous avons appris que pendant longtemps, nous n’avons pas assez fait pour devenir indépendants des énergies fossiles.»