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Escroqueries : le policier beau parleur écope de 6 mois ferme


Jusqu'à ce qu'on le place en détention préventive pour trois mois à l'automne 2014, le quinquagénaire avait embobiné des collègues et amis de longue date. (Photo : Fabienne Armborst)

Le quinquagénaire, suspendu depuis 2014, était poursuivi pour avoir escroqué des milliers d’euros à son entourage. Il a été condamné, ce jeudi matin, à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis. Placé sous le régime du sursis probatoire, il a notamment l’obligation d’indemniser sept victimes à hauteur de 66 400 euros

Pour le parquet, le prévenu de 56 ans poursuivi pour avoir escroqué près de 260 000 euros à son entourage entre 2010 et 2014 n’a plus sa place dans la police. Outre les 18 mois de prison et une amende appropriée, sa représentante avait donc requis une interdiction de remplir pour la durée de 10 ans des fonctions, emplois ou offices publics. Dans son jugement rendu, jeudi matin, la 12e chambre correctionnelle n’a pas suivi ces réquisitions sur toute la ligne. Si le quinquagénaire écope bien de 18 mois, dont 12 mois assortis du sursis, il échappe à l’amende et à l’interdiction. Placé sous le régime du sursis probatoire pour la durée de cinq ans, le policier a notamment l’obligation d’indemniser les victimes moyennant des paiements mensuels d’au moins 2000 euros et de se soumettre à un traitement en relation avec son problème d’addiction aux jeux.

«Joueur pathologique»

Les conclusions de l’expert à ce sujet étaient plutôt claires. Le quinquagénaire remplit plusieurs critères du «joueur pathologique» : «Il ment pour dissimuler l’ampleur réelle de ses enjeux. Il compte sur les autres pour obtenir de l’argent et sortir de la situation désespérée due au jeu…»

Les histoires des témoins qui avaient défilé à la barre ne variaient guère. Collègues policiers, garçon de brasserie ou même ami de longue date… tous s’étaient fait embobiner en lui passant, un jour ou l’autre, de l’argent. Beau parleur, l’officier de police, aujourd’hui suspendu, ne semble pas avoir eu trop de difficultés à les convaincre.

«Entre son divorce et son projet d’investissement en Géorgie, tout me paraissait plausible. Il m’avait promis de me rembourser six semaines plus tard», avait ainsi raconté un policier qui lui avait prêté 15 000 euros en 2012. Il n’était pas le seul policier à avoir porté plainte contre le chef d’équipe du CI Gare Luxembourg à l’époque.

Treize victimes s’étaient présentées au procès pour se constituer parties civiles. Elles réclamaient plus de 81000 euros de dommages. Au final, sept d’entre elles se voient allouer 66400 euros.

Trois mois en détention préventive

À l’automne 2014, le fonctionnaire avait passé trois mois en détention préventive.

Son avocat avait parlé d’une «affaire pénible» et d’«une descente aux enfers» après son divorce en 2009. Autant d’éléments qu’il faudrait prendre en considération au moment de la détermination de la peine. Me Pim Knaff avait sollicité une peine assortie d’un sursis probatoire où le quinquagénaire aurait l’obligation de rembourser les victimes et de soigner sa dépendance chez un psychiatre. Le fait d’être condamné à moins d’un an de prison ferme lui permettrait de garder le statut de policier. Il a obtenu gain de cause.

Le parquet a toutefois 40 jours pour interjeter appel.

Fabienne Armborst

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