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Esch-sur-Alzette : le musée de la Résistance va faire peau neuve


Extérieur comme intérieur : le musée national de la Résistance va être refait, à Esch-sur-Alzette. (photo LQ)

Le budget pour une rénovation ambitieuse du musée de la Résistance, à Esch-sur-Alzette, a été adopté vendredi. Plus de huit millions d’euros sont mis sur la table pour en faire du musée national de la Résistance un lieu plus attractif. Début des travaux en 2018.

C’était son moment. Zénon Bernard, petit-fils du même nom que le fameux résistant eschois, n’avait pas de mots pour qualifier le vote de la rénovation du musée national de la Résistance, hier, en conseil d’Esch-sur-Alzette. « Ce qui a pris tant de temps devient réalité. » Les travaux démarreront en 2018. Mais les 8,6  millions d’euros nécessaires ont été votés, malgré un certain flou sur la subvention finale du gouvernement. « Quand j’étais petit, raconte le conseiller KPL, j’habitais à 20  mètres du musée. J’ai grandi dans une éducation viscéralement antifasciste. Il faut honorer ceux qui se sont battus pour notre liberté , et ne jamais oublier .»

Mais voilà  : le colossal musée, bâti dans les années d’après-guerre, a subi les affres de temps. Des façades délavées, des bouts de murs qui s’effritent… sans parler de la composition hybride du lieu. À moitié monument aux morts, à moitié musée, « avec un grand hall dans lequel il faut tout faire », décrit Frank Schroeder, le directeur du musée. Et du coup, un paramètre un peu fou : « Il était difficile de recevoir les classes jusqu’à présent. » Dans un lieu si symbolique de la transmission de l’histoire, quelle erreur!

Le nouveau musée, qui sera probablement achevé d’ici 2020, s’étalera sur trois étages et sur un nouveau bâtiment connexe  : un immeuble gagné dans une rue attenante, pour une structure en forme de «L». Sur les plans du cabinet d’architecte Jim Clemes, présentés vendredi matin, le musée a de l’allure  : une entrée éclairée aux LED, une passerelle sur plan d’eau pour accéder au monument aux morts, une mise en valeur des quatre piliers sculptés à l’entrée du musée… « Ça va être moderne, dans l’esprit des plans d’eau qui existent à Belval », juge André Zwally, de l’opposition CSV.

La nouvelle extension, quant à elle, sera construite avec une façade futuriste qui donnera sur le 136 rue de l’Alzette. On aime ou on n’aime pas  : objectivement, les blocs blancs contrastent bizarrement avec le reste de la rue, typique de l’architecture du quartier du Brill. Ceux qui avaient été séduits par les rénovations minimalistes (et franchement «branchouilles») de la place du Brill apprécieront probablement.

Un beau musée  et après?

Une question demeure  : s’agit-il d’un nouvel écrin pour faire beau, ou d’une réelle volonté de mieux mettre en valeur la mémoire des résistants? « Une muséographie ambitieuse est à la clef, mais nous devons attendre le ministère de la Culture pour communiquer », glisse un proche du dossier.

De quoi dépasser les 6  000  visites annuelles actuelles? Frank Schroeder annonce déjà qu’il y aura une salle de conférence pour accueillir les classes. Jean Tonnar, l’échevin eschois à la Culture, apporte également une précision de taille  : « La période de la Seconde Guerre mondiale restera centrale, mais nous voulons que ce soit le musée de toutes les résistances. » Nelson Mandela nous voilà. Quant à Zénon Bernard, il lâche  : « Les replis identitaires sont une réalité partout aujourd’hui. Il faut un lieu qui accroche un public jeune pour dire et redire encore l’atrocité du fascisme. » No pasaran!

Hubert Gamelon

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