Après Pétange et avant Dudelange, c’est au tour de Bettembourg d’être mise en avant pendant un mois dans le cadre d’Esch 2022. La commune propose un programme autour du livre.
Le passage de relais est prévu pour le 20 avril. Bettembourg sera commune du mois dans le cadre d’Esch 2022 capitale européenne de la culture du 22 avril au 21 mai. La commune succèdera à Pétange. Après le folklore, place à la littérature et à une autre ouverture au monde. Esch 2022 se greffe au festival LiteraTour, initié par le bourgmestre Laurent Zeimet et dont ce sera cette année la dixième édition. «Au cœur de ce festival littéraire se trouvent le plaisir de lire, le plaisir de pratiquer des langues et les échanges avec les auteurs», note ce dernier dans la toute nouvelle édition du Kueb, le magazine de la commune qui reprend tous les rendez-vous du festival.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne va pas s’ennuyer à Bettembourg pendant un mois. Le programme du festival est tellement alléchant, a promis le bourgmestre jeudi matin à l’occasion de sa présentation, que même le géant du Parc Merveilleux va sortir de son sommeil éternel et gambader à travers les rues de la localité. Le reste est une surprise qui sera dévoilée le 9 mai à l’occasion de la présentation de la nouvelle bande dessinée de Lucien Czuga et Andy Gehnen, De Ris geet op d’Rees, sous-titrée l’histoire du plus grand héros du Luxembourg. Le bougre mesure 10 mètres. Des aventures que petits et grands pourront également suivre et vivre en temps réel grâce à la réalité virtuelle.
Espérons que le personnage populaire ne sera pas réveillé pour rien. Pour Nancy Braun, directrice générale d’Esch 2022, «le train a quitté la gare et prend de la vitesse». Quarante mille visiteurs se seraient pour l’instant intéressées aux divers projets présentés dans le cadre d’Esch 2022, capitale européenne de la culture et les projets imaginés par la commune de Bettembourg pourraient donner un coup d’accélérateur supplémentaire avant l’arrivée du train en gare de Dudelange.
Bettembourg valse avec les mots
Bettembourg met les mots en avant sous toutes les formes possibles. La commune va tourner autour des mots. Laurent Zeimet précise qu’il n’y a pas d’âge pour rentrer dans la ronde. Différents accès seront proposés autour de lectures, de discussions, de promenades ou d’enquêtes criminelles. À chacun de trouver son bonheur parmi les larges choix d’activités proposées. Le bourgmestre commence par citer le prix Laurence, un prix littéraire pour les jeunes. «L’idée de ce prix est née dans le cadre des activités proposées par la Maison des jeunes. Nous avons voulu intéresser les jeunes à la littérature en les encourageant à écrire et à présenter leurs propres textes. Nous en sommes à la septième édition», explique Laurent Zeimet. «Les jeunes ont beaucoup de choses à dire dans différentes langues. Certains ont écrit des romans depuis et ont été publiés par des maisons d’édition luxembourgeoises.»
Cette année, des jeunes issus de la Grande Région, ainsi que des deux communes jumelées de Bettembourg et Kaunas en Lituanie – également capitale européenne de la culture – ont été invités à envoyer des textes. «Cent soixante-huit jeunes ont livré 239 textes», précise Laurent Zeimet. «Les lauréats seront présentés les 23 et 24 avril sous le chapiteau Magic Mirror dans le parc du château de Bettembourg.»
Ce n’est pas tout. «Nous proposons des soirées littéraires sur le thème REMIX d’Esch 2022», souligne Laurent Zeimet. Elles seront animées par une variété d’auteurs luxembourgeois et étrangers plus ou moins connus allant de T.C. Boyle à Guy Helminger ou encore le critique littéraire allemand Denis Scheck. «Le but est aussi de donner la chance aux jeunes auteurs de rencontrer leur public», poursuit le bourgmestre. Une soirée hommage sera également consacrée le 6 mai aux auteurs luxembourgeois décédés comme la poétesse José Ensch, par exemple.
Un festival pluridisciplinaire
Toujours dans l’esprit de donner le goût de la lecture au plus grand nombre, divers projets vont avoir lieu dans les écoles et les maisons relais de la commune, d’autres au cinéma Le Paris, d’autres encore mélangeront la musique et divers types d’expressions artistiques, comme «Lit meets Art». «On peut écrire, dessiner, mélanger les deux formes d’expression» à la galerie Maggy Stein avec l’artiste Fern Rollinger et l’auteur Pit Hoerold du 23 avril au 9 mai. Autre moyen d’expression : le théâtre avec la pièce en langues luxembourgeoise et portugaise Et geet ëm erg gëlle Kou ou le dîner OnHeemlech qui ouvrira l’appétit des amateurs de cosy mysteries grâce à la troupe de théâtre locale.
Mystère encore avec «Hidden Session». «Cet évènement a été conçu sous la forme d’un paquet-surprise en relation avec le jazz. Les participants devront se laisser surprendre», annonce Laurent Zeimet sans trop éventer le principe du projet qui doit rester secret jusqu’à la dernière minute. Et plein d’autres soirées et rendez-vous repris sur le site internet literatour.lu comme d’autres soirées autour de la musique, Curieuse nature, E roude Fuedem duerch de route Buedem ou encore le projet de gîte dans la tour d’entrée au Parc Merveilleux de Bettembourg.
Un seul bémol toutefois dans ce programme très riche et varié : trop peu d’auteurs de langue française dans une région très francophone. Laurent Zeimet dit en être conscient, mais avoue peiner depuis des années à attirer ces auteurs jusqu’au Luxembourg malgré la proximité géographique et temporelle de la fête du Livre à Metz. Dommage. Mais que cela ne gâche pas la fête, ni l’envie et le bonheur de se perdre dans un livre. On comprend que le géant puisse se réveiller. Mais qui va lui lire une histoire pour le rendormir et surtout laquelle ?